16— Le Soleil de Colombie, vendredi ler février 1985 Suite de la page 1 Taide financiére, par des emplois ou par les pro- grammes du_bien-étre.” Un centre od l'on pourra consulter une liste de loge- ments disponibles, ot l’on pourra trouver des cours gratuits d’anglais etou l'on saura a quelle porte frap- ua Quant 4 la question des finances de ce centre, celui n’étant pas dans le mandat du Secrétariat d’Etat, il devra trouver di’autres rovincial ou le municipal. Des démarches ont été op iat par Nadine au- prés du ministére de |'Em- ploi et de I'Immigration, du ministére des Ressour- ces humaines et de la municipalité de Vancouver. “Je ne pense pas recevoir tout ce que j'ai commanditaires, comme le. Nadine, agent politique demandé, mais nous de- vons nous presser si nous voulon étre efficaces 1’été prochain.” Un autre dossier se trouve sur son bureau, celui du permis de conduire. “Je suis en train de le refaire; il avait été refusé il y a deux ans par le ministére pro- vincial du Réseau routier. Si la F.f.c. arrive avec des exemples, comme celui de l'Ontario ou l’on peut pas- ser son permis dans six langues, ou au Nouveau- Brunswick dans les deux langues officielles, elle ar- rivera certainement a quel- que chose - ca prend des contacts c’est sir, mais tout le monde a des con- tacts, le plus dur c’est de s'en servir 4 bon escient”. dit en souriant Nadine McDonnell. Le mandat donc de ce nouvel agent politique qui remplace le précédent agent d’infor- mation, est de frapper aux portes de tous les gouver- nements et organismes pa- ragouvernementaux. De plus Nadine seconde I’a- gent d’éducation de la F.f.c., d’ailleurs aprés mon entrevue, elle prenait le traversier pour Nanaimo out elle doit aller consulter les parents du Programme- cadre de francais, pour un probléme de _ transport pour les éléves. Nadine n’a pas eu le francais comme langue ma- ternelle, elle l’a appris a lécole de Trail, a luni- versité de la Colombie britannique d’ow elle est sortie avec une licence en sciences politiques; a Ottawa, au ministére des Affaires extérieures, avec des cours pour fonction- naires, et en Afrique fran- cophone, au Cameroun ot elle a été vice-consul au milieu d’une €équipe de diplomates canadiens- francais. Aprés ce séjour de deux ans au loin, elle est revenue faire son droit a UBC, et en est sorti avocate. Parce qu'elle s’in- téressait un peu plus a la politique, elle a vu le poste offert par la Fédération des franco-colombiens comme un plus gros défi que celui de plaider 4 la Cour dans sa langue maternelle. Elle a donc laissé la défense du droit commun pour aller vers celle des Franco- colombiens. (*) Recherche que nous publions ci-dessous. Enquéte par Marcel Laplante pour la F.f.c. Les problémes des nouveaux arrivants francophones Il est important de souligner que ce travail n’a aucunement la prétention de déclarer des faits nouveaux. Pratiquement n'importe qui travaillant dans ce milieu, aurait su nous fournir toutes ces données. Toutefois, afin d’avoir la cer- titude d’aller dans la bonne _ direction, il est logique d’ob- tenir l’opinion des divers in- tervenants des services so- ciaux. Au départ, il faut reconnai- tre que Vancouver constitue un lieu de migration évident ur une foule de jeunes rancophones venant de l’est du pays. Malheureusement, il est impossible d’obtenir des chiffres précis. Aucun des organismes ou services inter- viewés ne garde de statistiques a cet €gard. Cependant, deux bureaux du M.H.R. et deux maisons d’hébergement provi- soire estiment que les franco- hones constituent de 20 a 40% de leur clientéle totale. Voici les traits caractéristi- ques principaux de ces indivi- dus tels que décrits et repré- sentés par l’ensemble des gens interviewés: - La majorité ont entre 19 et 25 ans avec un peu plus d’hommes que de femmes (60-65% sont des hommes). - Ils ont, pour la plupart, arrété leurs études au niveau secon- daire et possédent rarement une expérience pratique dans un domaine particulier. - Etant différentes pour cha- cun, plusieurs raisons moti- vent leur venue a Vancouver: le.Trouver du travail; 2e Voir louest et apprendre l'anglais; 3e L’aide financiére sociale de la Colombie britannique per- met de subvenir aux besoins’ fondamentaux alors qu'il en est autrement dans l’est. 4e Ils fuient leurs problémes, fa- miliaux ou autres. - La majo- rité ne sont pas bilingues et balbutient l'anglais a des ni- veaux divers. - Ils n’ont, évidemment, pas beaucoup d'argent et, a leur arrivée, nécessitent de l’aide finan- ciére. 1) Arrivée a Vancouver: Voici la situation type du jeune francophone arrivant a Vancouver: - Il ou elle n’a pas suffisamment d'argent pour s‘hébe et se nourrir. - Il peut “Gifficilement se faire comprendre ou, lui-méme, comprendre ce qu’on lui dit. - L’environnement lui est étran- Wea il ne sait trop ou donner la téte. Dés lors, il se trouve face a divers problémes: Tout d’abord, il lui faut trouver Yorganisme qui lui viendra en aide. Cette tache sera d’au- tant plus difficile s'il arrive en dehors des heures de bureau ou durant la fin de semaine. (Un jeune homme, habitant ici depuis maintenant 1% an, m’a avoué avoir passé ses trois premiéres nuits a Vancouver sous le _ pont Cambie - la partie ferme - et ce, pendant le mois de no- vembre). Aprés avoir trouvé le service pouvant répondre a ses besoins, il se heurtera, encore une fois, 4 la barriére du langage. (Un jeune de 23 ans me décrivait sa premiére visite au M.H.R..: J'ai du faire la queue 8 fois car quand venait mon tour, parce qu’in- compréhensible et retardant tout le monde, on me disait de retourner 4 l’arriére) . Si le candidat ne peut comprendre et s’exprimer clairement et que personne n’est bilingue et disponible a ces bureaux (M.H.R.), la procédure consiste a dire a celui-ci de revenir avec un interpréte a un temps déter- miné. Entre-temps, on lui donne des coupons pour obte- nir de la nourriture et on lui dit ot aller dormir. La’ per- sonne a maintenant le choix d’aller chez Mosaic ou de trouver un ami bilingue. Bien que Mosaic fasse tout son possible pour aider les gens, étant bénévoles, les interpré- tes ne sont pas toujours dispo- nibles sur le champs ou quand on en a besoin. Donc, la . personne devra peut-étre at- tendre quelques jours avant de pouvoir obtenir un inter- préte. (Deux travailleuses sociales de bureaux différents m’ont dailleurs. souligné ce _pro- bléme). Notre client finira vraisemblablement par obte- nir son chéque et sa “carte de membre” du M.H.R. Cepen- dant, ses ennuis n’en sont pas terminés pour autant. Vient maintenant le probléme de trouver un lieu de résidence - stable. Plusieurs facteurs ren- dent la tache ardue: - La personne recoit le minimum lui permettant de se loger. - Elle ne connait pas la ville. - Et finalement, lés_ proprié- taires refuseront souvent de louer a une personne sans travail, sur l’assistance sociale et incapable de communiquer adéquatement. (Deux travail- leurs d’organismes sociaux et cing assistés sociaux m’ont fait part de ces problémes) . La majorité se retrouveront alors dans les hétels bon marché du centre-ville. Le secteur dans lequel on re- trouve ces hétels a une réputa- tion peu enviable. Alcoolisme, usage de la drogue et son commerce, violence sont faits connus. (Deux travailleurs sociaux de ce secteur confir- ment ces attributs et l’un deux ajoute méme que les gens y demeurant ont plus de diffi- cultés a se sortir de leur situation que ceux habitant ailleurs. : 2) Vivre 4 Vancouver: Sans une connaissance suffisante de la langue, l’intégration sociale du francophone devient extré- mement difficile. I] se retrou- ve isolé, avec des ressources limitées, incapable de s’orien- ter dans un milieu compleéte- ment étranger. mot d’un directeur de maison dhébergement ayant une clientéle francophone d’envi- ron 30%). Tous les services de la communauté ou la majorité d’entre-eux ne sont offerts qu’en anglais.. Le franco- phone unilingue nécessitant un service particulier ignore tout d’abord si celui-ci existe ou est disponible et, deuxie- mement, aura énormément de difficultés, ou il lui sera méme impossible de commu- niquer avec les gens offrant ce méme service. (Tous les fran- cophones interviewés (appr. 20) ont dit avoir ou avoir eu ce probléme) . Dans I’isolation causée par ces barriéres linguistiques et culturelles, l’individu perd la motivation nécessaire pour sorienter et se prendre en main. I] devient par le fait méme beaucoup plus enclin a se laisser entrainer dans toutes sortes d’activités peu orthodo- xes. Ils sont jeunes avec peu ou pas d'argent: il est facile de les leurrer avec quelque chose de profitable. (Un tra- vailleur social oeuvrant dans la rue ira plus loin en les disant “potentialy high risk”. Six assistés-sociaux ont avoué avoir ou étre en train de participer a des activités illé- gales. Une traductrice travail- lant a la cour, sans donner de chiffres précis, parle d’un grand nombre de franco- hones ayant des démélés avec a justice) . L’aide financiére du Bien- Etre Social, évidemment, sou- lage les maux. Elle apporte un lit et de la nourriture. Toute- fois, cette aide, qui se veut roue de secours, devient une béquille permanente. L’isole- ment créé par le manque de communication et l’ignorance . des différents programmes d’aide aménent la personne a devenir dépendante du_ sys- téme. Cet apport financier lui procure une certaine stabilité, sécurité... aussi fausses soient- elles. Dans certaines circons- tances, ce nouveau milieu (Vancouver) pourrait s’avérer bénéfique pour l’individu. Dans les conditions actuel- les, .cependant, il ne fait qu’aggraver les choses. Sans support autre que financier et parfois pas, débousselé, sans but précis, le jeune n’a d’autre choix que de s’enliser de plus en plus dans ce systéme qui le soutient et l’étouffe en méme temps (Huit des prestataires ont dit ne pas avoir travaillé depuis au moins un an et demie.) — Tl est temps de se débar- _ rasser d’un mythe qu’on entre- tient depuis longtemps; celui que ‘le francophone _n’est qu'une personne de passage, qu'il ne reste qu’un certain temp puis s’en va. On lui offre donc l’essentiel pour la (Mot pour’ durée de son séjour mais rien de plus! (60% des franco- phones interviewés sont ici depuis plus d’un an). Remarques - I] est 4 noter que la presque totalité des gens interviewés demeurent ou sont situés dans la réion immédiate du _centre-ville. Tous, sans exception’ont loué la création d’un centre d’o- rientation francophone. Toutes les réflexions (excep- “tées celles entre paranthéses) contenues dans ce travail représentent le sentiment gé- néral des personnes inter- rogées. Les parents attaquent Suite de la page 1 dans la province, de nom- breuses annexes vont étre fermées, ce qui fera grossir les classes qui restent. L’Ecole bilingue par exemple recevra a la prochaine rentrée les éléves de l’annexe Laurier qui n’existera plus. Un sondage révéle que 72.7% des parents d’éléves de Vancouver désapprouvent les mesures draconiennes du gou- vernement (73.7% dans l’est de la ville contre 73.5% dans louest). Seulement 11.2% sont d’accord avec Victoria. Le ministre de |’Education, Jack Heinrich, a déclaré dans un discours fait lundi dernier devant le Vancouver Board of Trade qui si les commissions scolaires ne peuvent permettre a leurs éléves une éducation de qualité tout en suivant les directives de Victoria, il y a quelque chose qui va pas chez elles. I] a ensuite ajouté que le gouvernement provincial don- nait suffisamment d'argent pour procurer. a chaque en- fant de Colombie britannique une éducation de qualité. Aprés tout a-t-il continué les autres provinces canadiennes n’ont pas de meilleur systéme scolaire et ne dépensent pas plus, en général, que la Colombie britannique. Mal- gré les protestations de toute part, le ministre n’a pas l’air de vouloir transiger. Programme-pilote ‘Suite de la page 1 Richmond C.B. ont contacté - des assist€s sociaux pour s’as- surer quiils recoivent leur versement de pension alimen- taire ordonné par le tribunal familial. Une fois que l’admi- nistration des services sera mis en place, le programme sera a la disposition des récipien- diares du groupe G.A.I.N. vivant 4 Vancouver. Ce pro- gramme inclura les services suivants: - Aide pour l’obtention des pensions alimentaires d’époux séparé. (assistance au tribu- nal familial, si l'aide finan- ciére n’est pas satisfaisante) . - Vérification du paiement des pensions alimentaires. (Une fois le jugement prononcé, le contréle des paiements de pension alimentaire sera fait a Vaide d’un systéme d’ordina- teur). Enfin, si les paiements ne sont pas faits a la date fixée, cette organisation pourra faire ordonner la saisie d’une partie du salaire de l’Epoux ou pourra ordonner une nouvelle procédure en tribunal. “Il y a beaucoup de per- sonnes intéressées par le pro- gramme a reconnu Mme McCarthy, et cela permettra a ces parents seuls, dans le besoin et l’adversité de plani- fier une vie plus productive et satisfaisante. Mondanités Ne pas respecter un rendez- vous est un acte de malhon- nétet€é pure. Si vous prenez son temps a quelqu’un vous pouvez aussi lui prendre son argent. ‘ Voici Sylvia Je m‘appelle Sylvia L'Ecuyer _ et j‘anime Radio-Réveil a partir du 4 février chaque matin de 6h00 4 9h00 4S} Société Radio- Canada ¥y ee