- Nos lecteurs nous écrivent Protestation M. le Directeur, La moutarde me monte au nez depuis quelque temps. . j’explose et viens, par 1’in- termédiaire du Soleil, dé- Sapprouver l’article (un des . Yares écrits par M. Julien) en date du 20 septembre, en gros titre ‘‘le Gouvernement séparatiste de la C.B’’.C’est lamentable et injuste de li- re sur ce journal des criti- ques sur la Colombie-Bri- ‘tannique. Pour votre gouverne, M. Julien, sachez une chose, nous sommes: de nombreux francais, italiens, allemands anglais, etc. . -qui avons vé- cu au Québec et qui avons quitté cette province oi nous n’étions pas les bienvenus, fatigues par les quolibets, tels que ‘‘maudit francais’, ‘*téte carrée d’angla’’, man- ge de la marde..’’etc. .pour venir nous installer dans u- ne province od il fait bon vi- vre et avoir la paix; per- sonne, ici, 4 part vous... ne se plaint d’avoir ou de ne pas avoir d’écoles fran- caises, cette langue s’ap- prend aussi bien 4la maison, et quels foyers frangais obli- gent leurs enfants 4 parler leur langue maternelle. .on peut les compter facilement - . il n’y a que cette horde de va-nu-pieds qui nous ar- rive de l’Est parce que reje- tée 4 cause de ses mauvaises tendances. Ici, ils sont aux frais de la C.B. que vous cri- tiquez, M. Julien (et pas seu- lement vous). Si vous n’ai- . Québec, en 1955, et je mez pas cette province, re- tournez d’ot vous venez, nous n’attendons que ga, car ce n’est hélas! pas la classe de québécois, respectable, que nous avons ici, mais la.... scrap, une bande d’éche- velés sales et indécents, qui font honte 4 la francophonie et qui sont ‘‘fiers’’ d’étre au Bien-Etre social que la C.B. leur verse généreuse- ment et 4 nos frais 4 nous, les travailleurs! N’oubliez pas, messieurs les critiques, que c’est la Colombie-Britannique et le gouvernement d’Ottawa qui vous nourrissent. Quant 4 moi, j’ai été bien contente, en arrivant 4 Van- couver, de trouver assez ra- pidement du travail comme comptable et en ne parlant que quelques mots d’anglais; on m’a donné ma chance et je n’ai pas été accusée par les natifs d’ici de venir prendre leur ‘job’? comme on me 1l’a envoyé si souvent quand je suis arrivée au ne suis pas la seule 48 le dire. Si cela ne vous plaft pas, ici, c’est bien dommage, mais dites-vous que vous étes en minorité au Cana- da, lequel se compose de nombreux émigrants de toutes nationalités et lan- gues et qui ont choisi ce pays pour y batir un ave- nir heurewet se sont as- LETTRE ET COMMENTAIRES DE LEON HURVITZ Nthine hie Bi Cs Monsieur le directeur eeereeceeeeve Je n’ai passé que trés peu de temps 4 Boston, nommé- mént, A monter en avion en _vue de partir pour Seattle, avant de revenir 4 Vancou- ver, et 4 dimer chez Beniha- na, un restaurant quasi- japonais qui se trouve un peu partout, avec mon viel ami Grégory (soit Grégoire) Henderson et son aimable épouse Maia (Maria, soit Marie, d’origine berlinoise.) Ce diner a été une véritable féte polyglotte, car avec Greg je me suis entretenu, bien entendu, en anglais, a- vec Maia tantdot en anglais, tantot en allemand, avec les serveurs japonais en japo- nais, car ceux-ci ne parlent que cela. Aprés le dfner, je les ai invités 4 prendre un verre dans un cocktail lounge (com ment dire en francais) od la serveuse était également ja- ponaise. Malgré 1’excellent anglais de celle-ci, je lui ai demandé si elle aurait la bonté de nous parler japo- nais, car Greg le parle aus- si (Maia non). Souriant avec grace, elle a consenti. Dans toute cette affaire, le fran- gais n’a joué, malheureuse- ment, aucun role. Cependant, il a pu enregistrer deux mo- destes. victoires: - la premiére au cours de mon voyage de Vancouver A Toronto, la seconde directe- ment aprés ma rentrée A Vancouver. Le voyage de Vancouver 4 Toronto, je l’ai fait dans un avion d’Air Canada. Une hdtesse blonde, d’une beau- té frappante, parlait un an- glais impeccable, marqué, pourtant, par un accent que ‘personne n’aurait pu mécon- naftre. - Est-ce que je me trompe en vous tenant pour francai- se - - Pas du tout, car je le suis. .- Lequel étes-vous, frangai- se ou québécoise. - Québécoise. - Comment se fait-il que votre accent ne soit pas ty- piquement queéebécois. - C’est que j’ai passé un certain temps en France. Aprés mon arrivée 4 UBC, je me. suis rendu au ‘*cock- tail lounge’’ du Faculty Club un endroit que je fréquente bien trop souvent. La, j’ai remarqué une nouvelle hd- tesse qui parlait anglais a- vec un accent francais plus prononcé. - Vous étes francaise. - Qui, et vous. Evidemment, elle voulait rire. Pour ma part, j’ai fait de mon mieux pour étouffer un rude éclat de rire. Le reste de mon séjour au Massachusetts, je l’ai passé dans la banlieue, ot j’airen- du visite 4 mes deux fréres cadets. Le plus 4gé des deux est grand-papa depuis qua- tre mois. Dans six mois, c’est sa fille qui s’appelle depuis son mariage Lisa Lamontagne, qui mettra au monde, 4 son tour, un en- fant. L’enfant ne sera pas francophone car son pére, fils d’un pére de descen- dance franco-canadienne, et d’une mére de souche polo- naise, ne parle pas francais lui non plus. J’ai aussi dMmé che un autre ami, Frank Andrew , (soit Francois-André) Gre- nier, petit-fils d’un origi- naire de Trois-Riviéres, qui a grandi dans un ména- ge anglophone, car sa mére; de souche irlandaise, ne similés 4 une langue de travail qui n’était pas la leur, sans: se plaindre. .I] n’y a que vous, qui étes en état d’infériorité, qui vous plaignez sans arrét d’un ré- gime ou un autre. Vous n’attirez vers vous que des antipathies et vous semez la pagaille, alors que vous mangez le pain de la C.B. s’il n’est pas bon pour vous, allez mendier ailleurs et laissez-nous en paix. .. Je ne suis pas la seule & penser ainsi en réponse & ces articles désagréables, mais sans doute une des rares qui en a assez pour avoir le courage d’exposer mon opinion sur le journal. A lVavenir, ces indésira- bles, ces mécontents, re- jetés d’ailleurs, voudront- ils se taire car, si nous prenions la peine de faire un recensement sur les bé- néficiaires du Bien-Etre so- cial et assurance chdmage, vous verriez que ce ne sont pas les émigrants, ces 6- trangers. . .mais les dégé- nérés tarés qui refusent de travailler et s’en vantent Donc, Messieurs Julien, Motte et Cie. .qui‘*crachez’’ sur la Colombie, en monnom et en celui de beaucoup’ de francophones, auxquels vous faites honte, ‘*fermez-1la ou + « epartez d’ici. ..vous nous ferez une faveur. A bon entendeur salut! Denise Baillergeau. parle pas de francais. Tou- tefois, Frank et moi nous a- vons étudié le francais en- semble 4 l’école latine de Boston. - - ele probléme linguisti- que ne se borne pas au Ca- nada. La situation des his- panophones aux Etats-Unis ressemble fort 4 celle des francophones au Canada. Je pense depuis longtemps que les Franco-Cahadiens’ et les Hispano-Américains fe- raient bien de solder un front commun contre la domination des anglophones. Un article a parusur ce su- jet, tiré du ‘‘Progressive”’ qui était, 4 son origine, le bulletin du Parti Progressif du Wisconsin, fondé par Ro- bert La Follette, un améri- cain de souche évidemment frangaise - huguenotte, si je ne me trompe - fondateur du parti. Le parti a péri, mais la revue reste, grace au sou- tien monétaire de ses_ lec- teurs, dont j’en suis un de- puis une trentaine d’années. Meilleurs voeux comme toujours. a nos” lecteurs : Nos colonnes vous sont ouvertes, envoyez-nous t Le Soleil de Colombie, 4 Octobre 1974, 5 EDUCATION suite de la page 4 2é. et 3é. Année: 9 Eléves (Mme Dolorese Mc Lean) 4é. et 5é. Année: ll Eléves (Mlle Claudette Pi- lon) - Quant au curriculum, la ré- partition du temps pour les différentes matiéres a été planifiée d’aprés le ‘*BC Guide for Elementary School’’. Par contre, le pro- gramme d’études de la ma- ternelle était entiérement celui du Québec. Dans l’ensemble, il semble bien. que le corps professoral ait tenté de faire un heureux mariage du curriculum Qué- bec-Colombie en ne réser- vant les classes d’anglais que pour l’étude de la langue anglaise comme telle (gram- maire, lecture, rédaction, orthographe) et pour lacul- ture physique. é En ‘ce quiconcerne l’année académique en cours, i.e.: 1974-75, Mme Comeau pou- vait nous assurer que l’ex- périence se continuerait. Le curriculum va-t-il é- voluer plus enfaveur d’un curriculum québécois? Cet- te rude expérience va-t-elle servir de modéle pour la base militaire de Chilliwack. Ce projet pilote a-t-il eu et aura-t-il vraiment des ré- percussions durables sur le systéme public 4 Victoria. Autant de questions quiin- vitent A la réflexion et A de nouvelles actions au besoin. Pour notre part, et au nom de toute la francophonie de la Colombie, nous nous de- vons de féliciter Mme et M. le Commandant Comeau, ainsi que les militaires de la Base d’Esquimalt qui, bien que dans l’ombre, ont su agir en maftres franco- phones, en utilisant intelli- gemment les lois fédérales et les ressources provincia- les 4 leur disposition en établissant une premiére é- cole frangaise sur le terrain Si anglais de ‘‘notre Victo- ria britannique’’. frangais. Le Rayon d’Alimentation de Woodward’s sa- lue la France en vous apportant une sélection des meilleurs produits importés Venez visiter notre Rayon d’Alimentation du lundi 8 au samedi 12 octobre pour acheter et essayer quelques spécimen de-ces produits réputés dans le monde entier. Vous pouvez apporter une petite ‘touche’? . internationale dans votre cuisine. . .avec l’ai- Wocdunnd large J