Frange Pacifique (2° partie) Les senteurs effrénées De ce pays humide, estompé de brouillard Ou les pins déchirés par un vent acharné Retiennent les lambeaux d'un trés ancien savoir. Les rochers scarifiés Par la mer déchainée Abandonnant au vent I'€cume des mémoires. Et I'Indien, effrayé, disant a la puinée D'éviter la forét ol feule le cougouar. Cette forét si dense et si impénétrable, Que méme le chasseur la cédait aux félins, Etait un sanctuaire a ce point redoutable Qu'on aurait pu le croire domaine du Malin. Une cathédrale, de tous les tons de jade, Projetant vers le ciel ses brunes colonnades Formées de cents piliers vigoureux et rugueux, Fermement chevillés sous un tapis fongueux. L'épaisse frondaison dessine a I'infini L'horizon qui se love et s'éléve jusqu'aux nues. C'est un mur végétal fait de rameaux unis, Eclaboussant d'écailles un bleu discontinu. La lueur, étrangére a ce confinement Obscur et silencieux, s'6coule doucement, Se fondant, caressante, a une fine brume Légére, irréelle, comme un voile de lune. A suivre. Katana.