wer Hebdomadaire fondé en 1968 60 cts - par André Piolat ‘TPS incluse ee Le Soleil de Colombie Courrier 2@me classe/ Second Class Mail n° 0046. vol 25 n°12 980 rue Main Vancouver Té1:683-7092 Fax:683-9686 Vendredi 17 juillet 1992 Reéecit Une nuit avec la GRC lest presque 19hceven- dredisoiret leconstable Charles Garon a déja revétu son uniforme. Dans quelques minutes, il prendra son service. Durant 12 heures, jusqu”a 7 heures du ma- tin, Charles sillonnera le périmé- tre de Burnaby qui lui a été assi- gné, a bord de sa Chevrolet bleue et blanche, couleurs de la Gendar- merie royale du Canada. A 19 heures, bréves reunion de la pa- trouille de nuit, avant que chacun se lance de son cété dans les rues de la ville. Ce soir, c'est visible- ment la routine. Le sergent fait état d'un possible affrontement entre gangs dans un parc de la ville. Les portes du parc seront donc fermées plus t6t que d'habi- tude. Les policiers jettent un coup d'oeil sur le portrait-robot d'un homme suspecté de vol 4 main armeé. : La séance est rapidement levée et Charles Garon doit main- tenant rejoindresonveéhicule, avec sous le bras une boite métallique qui ne le quitte jamais et qui con- tient les formulaires destinés 4 la rédaction des rapports. Jauge d'es- sence au maximum, gyrophares et siréne en état de marche, l'in- dispensable radio enclenchée, il ne reste plus qu'a attendre les di- rectives données parle répartiteur. L'attente est de courte durée. La radio crachote de bréves instruc- tions: une femme vient de rentrer chez elle, couverte d'égratignu- res. * Bilinguisme nécessaire pour les francophones En route, Charles en pro- fite pour évoquer les difficultés engendrées par ce type de situa- tion: «C ’estunejobtrés stressante car on recoit des informations tres limitées, On ne sait jamais a quoi s’attendre quand on se rend quelque part», explique le jeune policier, agé seulement de 24 ans. Arrivé il y a trois ans au détache- ment de la GRC 4 Burnaby - sa premiére affectation - ce natif de la ville de Québec aura peiné ases — débuts pour se familiariser avec son nouveau métieretsurtoutavec la langue anglaise. Tout officier francophone de la GRC se devant ' d’étre bilingue, Charles a passé quatre mois a Ottawa pour suivre des cours de langue lors de sa formation. Malgré tout, «au dé- but, c’était difficile, surtout pour bien comprendre les instructions données a la radio», se souvient- il. Nécessité fait loi et aujourd’ hui, le constable Garon cemprend du premier coup le crachotement, pourtant a la limite de l’inintelli- gible, de la fameuse radio. Charles s’interrompt, la voiture est désormais arrétée dans une rue comme tant d’autres de Burnaby, devant une maison sans charme comme il en existe tant. Une autre voiture de ia GRC ar- rive presque en méme temps. Car si chaque officier de ta GRC cir- cule seul dans sa voiture (contrairement a Vancouver ov “Tes policiers circulent toujours a — deux par véhicule), dans certains cas délicats ou susceptibles de l’étre, un deuxiéme - voire un troisiéme - policier est toujours envoyé sur les lieux, en guise de «couverture». Pour leur premiére mission de la soirée, le constable Garon et son collégue découvrent une situation particuliérement dé- licate. Dans une chambre au pre- mier étage de la batisse, une femme blonde, dans la trentaine, blottie contre le mur, 4 méme le sol, se convulse en sanglots et ne préte . aucune a ‘tention 4 la présence des policiers. L’atmosphére est plus que lourde. Aprés de longues mi- nutes, la femme finit par se cal- meretlerécit, haché parles pleurs, peut débuter. Charles et soncollé- gue écoutentsans broncherl’aven- ture contée par cette femme, qui aurait été enlevée par trois hom- 19 h: le constable Charles Garon prend son service. mes dans une voiture noire aux alentours de midi sur une grande artére de Burnaby. Les trois hom- mes |’auraient emmenée dans un parc et auraient joué a la roulette russe en la menagant 4 plusieurs reprises avec leur arme, avant de la rouer de coups. «Avez-vous été Suite page 2 Visages quotidiens du Canada ; Image authentique de la vie canadienne, cette photographie prise par Marc Galant de Winnipeg, fait partie des quelques Page 13. 20 000 prises de vue déja envoyées au NS concours national Visages du Canada dont la seule régle est de présenter les Canadiens tels qu’ils vivent au quotidien. Il reste encore quelques jours pour y participer. ra A la suite du cambriolage dont il a été victime, le Soleil de Colombie cherche a reconstituer sa liste d'abonnés. Si vous avez renouvelé votre abonnement dans les 12 derniers mois, merci de nous transmettre vos coordonnées au 683-7092. Faites passer le message a vos amis nouvellement abonnés ! =) a, Pegg us ee