Tn 2 Semaine de la francophonie Editorial pam Fraternite prés sa mort en 1525, on a fait dire bien des choses au pauvre Monsieur de Lapalisse. Cependant, en 1872, les irrévérencieux auteurs des Lapalissades n’auraient pas pu lui attribuer, “S’il parle francais, c’est qu’il est francophone” ; a cette Epoque, adjectif ou nom, le mot francophone n’existait pas. Il a fallu attendre 1930 pour que ce mot fasse son apparition, suivi en 1962, du mot francophonie, désignant une collectivité constituée de peuples parlant frangais. Au sortir de la Semaine qu’en 1907 que les partisans du féminisme né en 1837, eurent droit au titre de féministes, mot inexistant avant cette date. Nous savons que pour étre féministe, il n’est pas nécessaire d’étre de sexe féminin ; dans la méme ligne de pensée, étre francophone n’est pas le monopole des personnes dont le frangais est la langue maternelle (ce qu’il fallait démontrer). En cette Semaine de la francophonie mondiale et canadienne, ces précisions ne semblent pas superflues en raison de la confusion qui régne ans certains mnilieux canadicns. d eaeane le qualificatif de. francophile appliqué aux personnes issues de cultures non frangaises et utilisant la langue de Moliére. Or, depuis 1834, le terme désigne simplement un ami de . la France ou du frangais a Popposé de francophobe, terme accepté en 1872. Un unilingue de Patagonie peut étre franco- phile, alors qu’un représentant du Reform Party peut étre fran- cophobe et francophone, comme certains l’ont déja démontré. D’autre part, francophones, défenseurs et gardiens de la culture francaise, le Québec et les communautés canadiennes-francaises du pays ne sont qu’une partie de la francophonie canadienne qui est a elle seule une mosaique multiculturelle (Libanais, Mauriciens, Algériens, Bretons, etc) pour qui le francais est une passion partagée ainsi qu’une ligne ouverte de commu- nication. En cette Semaine de la francophonie, tenons dignement notre place et restons conscients du fait que les discours intellectuels sur le sujet auront été vains s’ils n’ont pas allumé dans les coeurs et les esprits, Venthousiasme pour une francophonie forte, tolérante, avec la solidarité humaine pour gage d’épanouissement linguistique et culture]. La francophonie dans la fraternité, quel beau programme s’il est bien compris ! Jacques Baillaut dela femme, notons quecen’est - Une réflexion sur l'avenir du francais Une langue internationale ? Le frangais, une langue internationale pour encore longtemps ? Rien n’est moins sar. L’émergence des grandes zones de libre-échange (d'un cété le Canada- Etats-Unis-Mexique et de Il’autre la Communauté européenne) qui risquent d’assurer une fois pour toutes la primauté de I’anglais sur les autres langues d’importance. C’est la un risque. es francophones peuventse donnerles moyens de vivre, de s’éduquer et de commercer en francais clame Michel Guillou dans son livre La francophonie : un nouvel enjeu mondial. Et ainsi renverser la va-peur, parce que tout n’est pas per-du: “JI n’est jamais trop tard pour rien”, tient a préciser |’auteur. Le défi est de taille, mais combien possible. "Le francais est aujourd'hui partagé par plus de 200 millions de locuteurs. Il peut l'étre demain par 500 millions d'hommes et de femmes "€écritcelui qui s'intéresse 4 la francophonie, la coopération et l'Afrique depuis de nombreuses années. L’intérét est 1a, intact, 4 travers le monde, croit le directeur de l’Association des universités partiellement ou entiérement de langue francaise et recteur de Université des réseaux pression poms: A preuve gonflerles rangs de la francophonie officielle (47 Etats) lors des Sommets de la francophonie. Un espace économique francophone est viable estime M. Guillou. Unespace “qu’ilconvient d@’éveiller, d’animer, d’autant plus que se fait sentir V’accélérationde VEurope de l’Est, de l’Asie et du Liban en reconstruction.” Pourtant, seulement quatre pays francophones _ sont industrialisés et les pays francophones en voie de EY peter la Pence qui ‘ne cessent de développement restent parmi les plus pauvres au monde. C’est 1a un écueil au grand marché francophone. D’oi l’urgence de la mise en place d’une coopération. intégrée et multilatérale entre ces pays du Nord et du Sud. “L’Afrique noire, Haiti, le Cambodge, la Roumanie mais aussi la Louisiane et l’Acadie restent, toutes proportions gardées, parmi les parents pauvres, confrontés a un environnement peu favorable, au sous-développement et souvent méme a une régression économique dramatique”, déclare le professeur Guillou dans son ouvrage. Et c’est a travers l’éducation, entre autres au primaire, que la France doit intervenir pour pallier a ces environnements peu propices a ’épanouissement de la langue de Molisre. pene spamatiice po ouaes srgaeTs aura ra permis ‘d'établir - chez nous un programme d’échanges interuniversitaires pour les universités de langue francaise - hors Québec. Et I'attraitdes jeunes vers la sacro-sainte image américaine ? "Je salue TVS et j'en redemande plus !", s'exclame M. Guillou qui se dit d'accord avec cette télé qui repique des émissions des chaines nationales de langue frangaise. Mais ce n'est pas suffisant pour vendre la francophonie ! La France doit se doter de canaux spécialisés Vendredi 19 mars 1993 Se oe oy ee ee Se Le Soleil de Colombie et d'une télé 4 vocation internationale, qui sauraient créer une nouvelle approche télévisuelle. Vite un CNN Ala sauce frangaise ! Les écrits de M. Guillou interpellent directement les Frangais... pour que la francophonie devienne une ambition nationale. “JI y a la un moment, il y a un débat sur la francophonie cheznous. Certains croient que le seul avenir de la France, c’estl’Europe”, explique- t-il. ‘Les francophones du Canada pourraient facilement se sentir exclus d’un tel débat, au premier coup d’oeil. Mais, cette réflexion déborde de loin l’engagement frangais. Et le livre rappelle que la francophonie canadienne, habituée aux dures batailles, n’est pas isolée mais fait partie d’un ensemble quis’ignore. “Ce qui est important de retenir, c’est que le combat francophone a un sens” dit ce Frangais installé a Montréal depuis 1990. La lutte pour la sauvegarde d'une culture et d'une langue francaise ne serait plus l'apanage des minorités disséminées ici et la ? Peut-étre bien. Mais ce n'est Des vraiment 1a le propos de M. -Celui-ci voi = Bs ne Dae Tancophome une force offensive, résolument moderne. Et d'ajouter, sans équivoque, "qu'on doit sortir d'un discours ringard, historique." Le renforcement d’une identité, d’une appartenance francaise ne peut, 4 deux pas du 2le siécle, se vautrer dans le terroir: la francophonie internationale ne demande pas mieux que d’éclore au grand jour, renouvelée, plus déterminée et colorée que jamais. Johanne Lauzon (APF) Les grandes institutions Le Conseil international de la langue frangaise-Cette ‘association internationale, fondée en 1967, consacre ses efforts 4 maintenir |’unité de la langue et contribue a la mise 4 jour de nouveaux mots en respectant la terminologie scientifique et technique. Elle est constituée de 75 membres ; 25 Francais, 10 Canadiens, 7 Belges, 3 Suisses, 20 Africains..., tous sont grammairiens et grands linguistes. Cette organisation publie chaque année, plus d’une centaines de livres et fascicules unilingues et bilingues. Association des universités partiellement ou entiérement de langue frangaise-D’un budget avoisinant lui aussi le million de dollars, 17AUPELF est une association fondée en 1961 4 Montréal et qui regroupe plus de ~ 180 institutions et réseaux universitaires dans 31 pays et 400 départements d’études francaises d’universités non francophones. Agence de coopération culturelle et technique- créée en 1970 a Niamey (Niger), cette agence regroupe une trentainede pays, dont le Canada et deux gouvernements participants: le Québec et le Nouveau-Brunswick. Elle a pour but, le rapprochement des peuples francophones, la coopération dans le domaine de 1|’éducation, de la culture, des sciences et techniques. Le Sommet de la francophonie- Le cinquiéme sommet des chefs d’état et de gouvernements des pays ayant en un V’usage du fran ais se sepa i octobre. Depuis le premier sommet a Paris en 1986, cette conférence des chefs d’état de pays francophones s’est enrichie des apports successifs de pays comme la Roumanie, la Bulgarie, ou le Cambodge. Cette idée, lancée en 1962 parle présidentsénégalais, Léopold Sédar Senghor a mis de longues années a miirir, elle est maintenant réalité avec plus de 47 délégués qui débattront de grands sujets économiques, politiques ou éducatifs. Pierre Longnus Le Soleil de Colombie Le seul journal en francais de Ila Colombie-Britannique Président-directeur : Jacques Baillaut Rédacteur en chef ; Frédéric Lenoir Journaliste: Pierre Longnus Infographisme : Suzanne Bélanger Catherine Lannoy. Vancouver, C.-B., V6A 2W3. Administration et gestion : Noélle Mathis Correspondant national : Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs : Claudine Lavallée, Tima Sekkat, Jean-Claude Boyer, Collaborateurs Arts et spectacles : Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Marie Michaud, Marc Fournier, Yvan Brunet. Ouverture du journal : 9h 4 17h30, du lundi au jeudi et de 9h a 13h le vendredi. Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Tél : (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax : 683-9686. L'abonnement annuel coate 25$ au Canada, 30$ a !'étranger. _ Le journal Le Soleil de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. - TPS No R 103242624 Ra Oa leet