+ Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 28 avril 1995 - 8 La Fédération des caisses populaires de I’Ontario se lance dans la bataille La Fédération des caisses populaires de l’Ontario a décidé de mettre tout son poids derriére les parents et les associations francophones, qui se battent pour obtenir la pleine gestion de leur systéme scolaire et un financement équitable des écoles francophones. La Fédération entend mobiliser toute la communauté franco-ontarienne dans le cadre d’une campagne de levée de fonds. L’argent ainsi recueilli servira a financer la bataille légale que des parents francophones de Comwall livrent depuis plus de quatre ans au gouvernement ontarien, pour obtenir un financement équitable de l’enseignement en langue francaise. La Fédération finance déja la contestation judiciaire des parents de Comwall, connue sous le nom de Vaffaire Séguin-Bourgeois-Landry. Elle souhaite maintenant recueillir suffisamment d’ argent auprés de la communauté pour permettre aux parents d’aller jusqu’en Cour supréme de ]’Ontario et, si néces- saire, jusqu’en Cour supréme du Canada. «ll est inacceptable que, dans la province la plus riche du pays, la ou l’on retrouve 50% des francophones vivant a l’extérieur du Québec, nous soyons aujourd’hui l'une des seules provinces ou la gestion du systéme scolaire ne soit pas reconnue aux francophones», écrit d’ailleurs le président de la Fédération, Benoit Martin, dans le rapport annuel 1994. Dans son message annuel aux sociétaires, Benoit Martin ajoute qu’ence quiconceme le financement scolaire, les Franco-Ontariens sont traités comme «des citoyens de deuxiéme classe». Selon lui, les individus, les entreprises «et méme les caisses populaires» doivent faire des acrobaties «dignes du Cirque du Soleil», pour diriger leurs taxes scolaires vers les écoles de langue francaise. : «Ca ne prend pas de gros calculs poursavoircombienon peut perdre en millions de dollars par année s’il faut faire toutes sortes de contorsions pour envoyer la taxe au bon endroit», a ajouté Benoit Martin, lors de la traditionnelle conférence de presse annuelle de la Fédération, qui précéde de quelques jours |’assemblée annuelle. Benoit Martin affirme que la Fédération ne se lancera pas dans la bataille électorale qui s’en vient en Ontario pour faire avancer la cause de la gestion scolaire. Cependant, «c'est certain qu’on va sensibiliser les trois parties a nos demandes», ajoute le président. Si la Fédération des caisses populaires de 1’Ontario fait du dossier scolaire une de ses priorités en 1995c’est, expliqueson président, parce que le développement de la communauté franco-ontariemne est une des raisons d’étre de la _Fédération. C’estmémeune question de survie pour les caisses populaires, ajoute Benoit Martin. Et 1’équation est simple pour les dirigeants de la Fédération : moins ily aurade jeunes francophones instruits en frangais en Ontario, moins il y aura de sociétaires, moins il y aura d’emprunteurs et moins il y aura de développement économique en milieu francophone. Exemple parmi d’autres : les deuxnouveauxcolléges francophones qui ouvriront leurs portes cet automne ont choisi les caisses populaires comme institution financiére. «On veut que _ Ia communauté se mobilise», dit de son cété le directeur général Pierre Lacasse. Quelle forme prendra cette mobilisation? La-dessus, Pierre Lacasse est plus circonspect. Il se contente de dire qu’on en saura plus «prochainemenb). Avant d’ aller plus loin, la Fédération veut s’asseoir avec les principaux intéressés, parents, enseignants, associations francophones, obtenir leur accord et organiser la mobilisation. Ce qui est certain, c’est que la Fédération ne sera-pas le porte- étendard de la cause de la gestion scolaire et du financement, et qu’elle se contentera d’ appuyer financiérement ceux qui livrent et livreront bataille. A entendre Pierre Lacasse, on comprend qu’il y a longtemps que les caisses populaires veulent vider la question. Dans le passé, il est arrivé que le secteur public anglophone conteste la décision de certaines caisses populaires, de verser leurs taxes scolaires aux écoles catholiques et séparées francophones. Chaque fois que la Fédération des caisses populaires de 1’Ontario s’est présentée devant le tribunal responsable de l’assignation des taxes pour défendre |’une de ses caisses, les anglophones ont retiré leur plainte, raconte Pierre Lacasse : «Onn ’apas pu se battre.» La Fédération des caisses populaires del’ Ontario estjustement d’humeur 4 se battre. «La gestion scolaire, il faut que ga se concrétise.» APF L’épargne a chuté en I 994 dans les caisses populaires ontariennes Victimes de la chute des taux dintéréts et des effets delarécession, les caisses populaires de ]’Ontario ont enregistré une baisse importante de la croissance de leurs dépéts en 1994. — L’épargne s’est accrue de 50 millions de dollars en 1994, une hausse de seulement 2,8% par rapport a l’année précédente. En 1993, lacroissance del’épargne dans les caisses avait été de 6,5%. Elle était de 7,7% en 1992, 6,6% en 1991 et 8,7% en 1990, année qui a marqué le début de la derniére récession. . Ce phénoméne n’est pas propre a1x caisses populaires ontariennes. Toutes les institutions financiéres ont connu une baisse de leurs épargnes en 1994, selon les dirigeants de la Fédération. Cependant, la baisse de |’épargne a été plus importante dans les caisses populaires ontariennes, que dans les banques. Pourquoi? D’abord, les faibles taux d’intéréts en 1994 ont convaincu les consommateurs de placer leur argent dans de nouveaux véhicules de placement risque, mais plus attrayants, comme les fonds mutuels et les fonds d’investissement. Ensuite, il y a la compétition entre les institutions financiéres qui est féroce. Enfin, il y a les effets de la situation économique: pour traverser la récession, les consommateurs ont dQ puiser dans leurs économies. Présentement, les caisses prétent davantage qu elles regoivent en dépéts. En 1994, la Fédération a fait 285 nouveaux préts pour un montant total de 82,5 millions de dollars, en hausse de 3,9%, alors que les dépSts ont seulement progressé de 2,8%. Mais la population ivi CR AG; } AVIS PUBLIC Avis publics CRTC 1995-60 et 1995-6. Le CRTC aannoncé des mesures et des propositions qui rationaliseront sa démarche de réglementation des stations de radio commerciales. Entre autres choses, le CRTC a prévu une plus grande souplesse pour ce qui est des formules des stations FM et il a sollicité des observations sur des propositions concernant la diffusion simultanée, la propriété multiple et le processus de développement des talents canadiens. Les observations écrites doivent parvenir au Secrétaire-général, CRTC, Ottawa (Ont,) K1A ON2, au plus tard Je 20 juin 1995. Les textes complets des avis sont disponibles en communiquant avec la salle d’examen du CRTC au (819) 997- 2429 et au bureau du CRTC a Vancouver (604) 666-2111. Conseil de la radiodiffusion et des telécommunications canadiennes Canada Canadian Radio-television and Telecommunications Commission vieillissant, la Fédération estime que la tendance ira vers une augmentation des dépéts et une réduction des préts a la consommation. Néanmoins, la Fédération qualifie l’année 1994 de «remarquable» pour les caisses populaires de |’Ontario. Avec un actifde 1521 milliard, desréservesde 81 millions et un bon rendement sur l’avoir des membres, les caisses ont versé plus de 3 millions de dollars a la communauté franco-ontarienne sous forme de ristournes (2,5 millions), de dons, commandites et partenariats (500 000$)etd’appuien . ressources humaines et matérielles (30 000$). «La différence entre les caissés et les grandes institutions financiéres, note fiérement le président de la Fédération, Benoit Martin, c’est que les caisses retournent une partie des profits a la communauté.» Avant l’adoption de la nouvelle Loi des caisses populaires et des crédits unions, les caisses pourront bientét offir toute une gamme de nouveaux services aux membres. Puisque les banques auront le droit de vendre de l’assurance dés 1997, la Fédération a |’intention d’en faire une priorité. Benoit Martin n’exclut pas la possibilité pour la Fédération de se porter acquéreur d’une compagnie d’assurances, puisque la nouvelle loi sur les caisses l’autorise 4 se porter acquéreur d’autres institutions financiéres. On songe aussi a vendre des parts permanentes, ce qui faciliterait la capitalisation des caisses. Quand? Peut-étre dés 1996, alors que la Fédération célébrera son 50° anniversaire. Pour ce qui est des préts aux petites et moyennes entreprises, on se montre prudent. Méme si la nouvelle loi ne limite plus la valeur des préts commerciaux qui sont consentis par les caisses, la Fédération n’a pas l’intention de se lancer corps et Ame dans le prét commercial: «On va y aller graduellement et prudemment», assure le directeur général, Pierre Lacasse. «C ‘est stir que le rendement est plus intéressant dans le prét commercial, mais c'est plus risqué aussi.» La Fédération veut prendre le temps de former les employés des caisses et de se structurer en conséquence, avant de se lancer a l’assaut de ce marché. La priorité pour lemoment, c’estla capitalisation du réseau des caisses. «On n'est pas pressé parce qu’on n'est pas dans une situation de liquidités extraordinaire», admet Pierre’ Lacasse. Elle a déja une certaine expertise dans le prét agricole. Elle participe au programme gouvernemental Agri-Plus, qui vise a rediriger les épargnes du milieu rural vers les agriculteurs. En 1994, les caisses ont d’ailleurs recueilli plus de 12 millions de dollars de dépéts et ont prété plus de 2 millions de dollars aux agriculteurs. APF Le Québec tend [a main Les conclusions du rapport final de la Commissionnationale sur la souveraineté ouvrent la porte 4 une forme d'union politique avec le Canada, suivant la victoi- redu OUlauréférendum. LaCommission recommande que le gouvernement indique qu'un Québec souverain pourrait proposer et négocier des liens politiques «anutuellement avantagewo), quand les circonstances le permettent. Parizeau précise que rien ne garantit que le Canada sembarquerait dans des pourparlers, mais que «cela n'empéche pas le Québec de tendre la main en bonne volonté». Des sondages prédisent la victoiredu OUI sila question au référendum fait allusion a l'union politique. Une voie sur Internet : La Fédération des communautés franco- phones et acadiennes et la Fédération dela jeunesse canadienne francaise ont fait une demande auprés du CRTC pour s'assurer qu'une voie d'accés sur le réseau Internet soit disponible en francais 4 un tarif équivalent 4 celui du marché anglophone. Plus de 30 millions de gens a travers le monde (2 millions au Canada) utilisent ce réseau. La plupart des services sont en Chien de garde de Radio-Canada La Société nationale de l'Acadie créera la Commission sur les communications, qui regroupera des membres de chaque province del'Atlantique et deux représen- tants du milieu culturel. Elle veillera au maintien et au développement d'une pro- duction télé et radio au sein des centres régionaux de Radio-Canada, notammenta Terre-Neuve, oi l'accés au service pour les francophones est limité. (APF) Bourse d’études en journalisme Afin de créer une reléve en journalisme pour l'avenir de la francophonieontarienne, lorganisme La chaineactivera dés|l'autom- ne 95 son programme Bourse panorama. Les jeunes qui terminent leurs études se- condaires en frangais et qui comptents'ins- crire enjournalisme en Ontario pourraient recevoir, en deux ans, un montant total de 5000$ et bénéficier de deux stages rémuné- rés de 4 semaines chacun. Frangais au préscolaire La Fédération des parents francophones de l'Alberta cherche a mettre sur pied un | projet de francisation dés le préscolaire. La Fédération formerait des animateurs afin de sensibiliser les parents de couples exogames et les appuyer dans la francisation de leurs enfants. Ce projet est inspiré derécits dela Franco-Manitobaine Jeanine Tougas qui, par ses bandes- dessinées, motive les jeunes a apprendre le francais. Grande féte du théatre Du 12 au 27 mai, 4 Ottawa, le théftre francais du Centre national des arts pré- sente «Les 15 jours de la dramaturgie des régions». Cette féte du théatre regroupe des dramaturges de l'Ontario, du Manitoba francais et de l'Acadie. Cet événement coincide avec «Les Rendez-vous des thé4- tres francophones hors Québec», du 17 au 21 mai. Douze compagnies thé4trales membres de I'Association nationale des théatres francophones en profiteront pour discuter de l'avenir de leur art en région. (APF) Une Acadienne a l’'APECA Iréne dEntremont, une Acadienne de la Nouvelle-Ecosse, sera la seule francopho- ne a siéger au Conseil consultatif du sec- teur privé de l'Agence de promotion éco- nomique du développement atlantique. Entourée de gens d'affaires, Mme dEntremont est présidente de MIT Electronics et de Women's Up To Date Shop. En 1994, elle a recu la médaille commémorative du Gouverneur général, | . pour services rendusa lacollectivité. (APF)