EDITORIAL Et si en 1989, on décidait de vivre en frangais! Si on déci- dait de ne parler que le fran- cgais, partout, a tout le mon- de!!! Si on se refusait de com- muniquer en anglais et ne re- cherchait que la compagnie fran- caise! Qu'arriverait-il? On ne s'assimilerait surement pas! On se franciserait et au lieu d'ignorer nos origines et nos capacités linguistiques, on confirmerait par i'affirmation ositive de nos pensées, notre identité! Et si on confirme no- tre identité; on évolue. Si on évolue, on apprend. Quelle belle vie! se a tous les grecques, les juifs, les chinois, les portu- gais, les italiens, les indiens de l'est et tous les gens immi- grées qui peuplent le Canada; que l'on voit qu'ils ont érigés des monuments, des quartiers com- plets, des églises et des tem- ples, des marchés personnali- sés... on s'émerveille. N'est-ce pas qu'ils sont beaux? N'est- pas que ¢a coute pas cher dans l'chinatown, dans portugaistown, dans le quartier juif? C'est beau! Ces gens réussissent a bien vivre, a s'exprimer entre eux tout en s'amalgammant avec le reste de la population. C'est beau!!! Quand on pen- Nous aussi nous sommes beaux! Trés beaux d'ailleurs! Telle- ment beaux que nous 1'avons presque oublié. Fait d'accom- pli!!! La seule chose a laquel- le nous n'ayons portée vraiment attention dans l'exploration de notre narcissisme est de batir, d'ériger, de montrer aux autres beaux de ce monde que nous som- mes 14 nous aussi. Ca c'est moins beau! C'est tellement pas beau que c'en est ridicule. Non? L'appartenance linguistique et 1'appartenance culturelle, tou- tes deux fortement encrées dans 1'étre humain, témoignent de 1' identité d'une nation, d'un peu- ple. Le simple fait de dire que nous sommes de langue fran¢aise a pour effet de référence a qui s'intéroge. Cela prouve notre identité, nos origines. Aime- riez-vous que l'on vous prenne pour ce que vous n'etes pas? - "Pardon me sir, but I hear that you have an accent. Are you French or something?" -"Ya, I am French canadian but don't speak French anymore!" -"Why is that? -"T don't know." -"D'you miss it?" -"Who cares!!! Everybody speaks English ‘round here." En 1989, la meilleure des réso- lutions que vous puissiez pren- dre est d'éviter a tous prix 1' assimilation sournoise qui vous guette. Surveillez de prés vos réactions en présence anglopho- ne; votre environnement immédiat vous influence, quotidiennement, a l'anglais. Télévision, radio, travail, école, etc, etc. Tout est en anglais partout. Combien souvent étes-vous le ou la seule francophone dans un endroit pu: blique et combien de fois avez- vous l'impression d'en étre fier? En é&étes-vous seulement fiers? Vous appartenez-vous? Matiére a réflexion! Patrick Maloney Rédacteur