- CARNET d'un PROMENEUR Baris Hoger Dufrane aaanes- Sgreontens Ine myriade de flocons mé- ans ‘leur ballet au-dessus de Vancouver. Nous ne pouvons pour autant rester cloftrés toute la journée. Sortons pour ume promenade. Oh pas bien loin! Une petite course au quartier commercial. Des dizaines de hameaux s'accrochent au filet de Van- couver. Ils comprennent égli- se, école, plaine de jeux, ha- bitations et boutiques. Par un jour assourdi comme celui— ci, tous ces quartiers s'iso- lent, se replient sur eux- mémes. Des petites filles en caban sombre battent la semel- le sous un porche. La nature est grise, rousse et blanche, et les bottes de caoutchouc chuintent dans la neige. Mon centre commercial com- prend une boucherie, une cor- _domnerie, un.salon de coiffure, trois épiceries et un bazar: Tout un petit mondé. J'appelle bazar la pharmacie ot se vend un peu de tout. Voici la pe- tite vendeuse aux ongles d'ar- gent. Elle fourrage partout Sans trouver jamais l'article qu'on lui demande; tandis:.que derriére le comptoir du fond, le pharmacien, vétu comme un cardiologue, se perd dans ses formules. Des gamins, assis en rang d'oignons sur une pile de ma- gazines, feuillettent des ima- ges en couleurs. Un coup d’ oeil & l'étalage et on s'a- percoit que quelque chose clo- che; Trop de publications yan kees et pas assez de textes canadiens. Des photographies de bandits armés de mitrail- leuses, des fusées, des ac- trices dont s'étale la vie ‘privée, des cancans sur les hommes du jour, et parfois des commentaires indiscrets sur la veuve d'un président. Quant aux illustrés dten- fants, ils ne valent pas mieux. Caricaturaux, ils dépeignent des exploits d'une bétise et d'une brutalité révoltantes. Dewawt une pareille inondation, on se demande comment un pays riche, se voulant indépendant, soucieux de son avenir intel- lectuel, ne peut s'ten défen- dre. N'y a — t-il pas au Ca- nada des. écrivains, des illus- trateurs et des commanditai- res pour lancer des hebdoma- daires pour enfants? On pagke sans cesse de construire la nation et on se laisse ache- Le Soleil de Vancouver,page 5,le 17 Janvier,1969 ter et corrompre par le pire américanisme. Certes, nous ne contestons pas aux Etats-Unis leurs nombreuses qualités. Mais on appelle ici américa— nisme une certaine attitude devant la vie, matérialiste et presque inhumaine, et venue des Etats-Unis. Reconnaissons qu'il se pu- blie & New-York, & Montréal, & Toronto, de beaux illustrés réuhhis en volumes; mais ils sont rares et ne sortent bien souvent qu'& Noél. Que la censure est aveugle, cela saute aux yeux. J'ai lu des éditions canadiennes de Maria Chapdelaine et du Ca- pitaine Fracasse, amputées des Plus éloqmts passages. J'ai entendu & Radio Canada certai- me chanson réaliste de Marie Dubay, expurgée de ses cou- plets les plus caractéristi- ques} et l'annonceur, un peu géné, sten tirait par une pi rouette. Or, une oeuvre tron- ‘quée est un mensonge. Et & cété de ces suppressions mal venues, la télévision montre aux enfants des séquences d' une étonnante brutalité. La censure, Messieurs les Censeurs, nous la portons en nous-mémes. Ce qu'il nous faut, ce sont des esprits vi- goureux et probes, A méme d‘tentreprendre et de diriger une imagerie enfantine propre- ment canadienne. Pas de contes & l'eau de rose et qui amit lissent; mais pas plus d'ex- ploits monstrueux. De 1l'aven- ‘ture moderne et saine, qui inspire aux enfants le goft d'une action profitable et l'amour de leur pays. Les plus beaux illustrés parurent en Angleterre et en Europe au début de ce siécle. Beaucoup ne savaient pas lire, et seuls les enfants privi- légiés pouvaient se les permet tre. Pour les classes aisées, c'était le temps de la douceur de vivre. Les familles de la bourgeoisie européenne culti- vaient cet idéal, mais jalou- sement, derriére les murs de leur maison, & l'abri de 1'ten- vie des déshérités. De nos jours, les popula- tions des pays d'Europe occi- dentale, des Etats-Unis, du Canada, ont accés aux mille commodités de la vie. Hélas, nous ne savons pas en profiter A lLtapogée du vingtiéme sid- cle, il est clair que la ci- vilisation américaine, qui, ;par sa force centrifuge, veut nous entrainer dans son orbite, ne s'avére pas ‘tant une civilisation. de beau- té et de bonheur qu'une ci- vilisation de pmgrés mécani- que. L*homme totalement amé- ricanisé méprise la vie. Il n'est plus assez heureux pour la sauvegarder. Prenons gar- de de tomber dans l1'engrenage! - Iacette, qu'est-ce que cilest qu'un parapluie? - Gtest une canne avec une jupe.. -Nos lecteurs nous écrivent Monsieur le rédacteur, Vous mfavez fait parvenir une coupure de votre journal, C'est fort aimable de votre part de me faire de la publicite et de mentionner ma campagne personnelle contre l1'usage du tabac, Donc, ™ merci ™ pour votre publicite et iw non, merci ™ pour vo= tre offre de cigarettes, Par la meme occasion, je tiens a vous féliciter, de votre effort splendide,c 'est-d—dire d'utiliser la langue frangaise dans un journal pue blie dans une de nos provinces les plus anglophones, John MUNRO : Ministre de la Sante Nationale et du Bien—Etre Social OTTAWA, ONTARIO, ® 0-0!) 0. .¢ 0. "0r ep te Se tes Monsieur le Redacteur, J'aime beaucoup les articles de Roger DUFRANE, “Carnet du Promeneur", Je les trouve toujours bons,J'tai aie mé spécialement * lair de Lune "pa- ru dans l'édition du trois janvier. Sincerement Constance C..... Oyez! 1 Oyez! © Maleré les intempéries une as sistance record a honoré la féte des Rois organisé par le Groupe Franco- phone de la Colombie Britannique, L'ambiance y était et tout le monde s'est tres bien amusé,Malgré l'heure tardive personne ne voulait quitter les lieux, Madame Ducoeur joly et Monsieur Roger Dufrane ont bte sacrés nos ma— jestés pour l'année 1969, . Notre prochaine rencontre se fe- ra a l'occasion dtun bal costumé pour la fin février ou début Mars. Dtores et déja penser & vos costumes Mesdames, Messieurs, Bulletin d'inseription Je désire m'inscrire au Groupe Francophone de la Colombie Britanni- que. Ci-inclus la somme de $....... . pour ma cotisation de 1969. $8 -— Famille $6 -— Célibataire $ 4 - Jeune de I5 a I8 ans, Veuillez adresser votre bulletin au: Groupe Francophone de la Colom bie Britannique 644 Ouest 20éme Avenue. Vancouver,9 C.B. 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