- Le Soleil de Colombie, vendredi 9 janvier 1987 Actualité Un revers pour la loi 101 1 ‘AI TOUIOURS pT UN ARDENT et SFU n’était pas le premier un cours aussi africaine) . Certains cours offerts par le Département de frangais s’insé- Madame, En voyant votre titre a la une de, votre numéro du 5 décembre, jai sauté de surprise, bondi de rage et volé 4 mon bureau pour vous écrire. Toute cette activité aérienne a eu lieu parce que les deux cours offerts par SFU ne sont pas les premiers. Non, madame, vous vous étes trompée pour une fois. L’Université de Victoria offre un cours de linguistique de premiére année en francais depuis septembre 1985. Depuis plusieurs années, aussi, de nombreux professeurs dans cette université facilitent la vie a leurs étudiants francophones de diverses maniéres (discussions en francais au bureau, essais en francais acceptés, etc.). La derniére fois qu'on a compté, environ 75 professeurs, offrant plus de 250 cours, se sont déclarés préts a faire de ces arrangements. Mentionnons aussi que. cette université offrira dés septembre prochain un cours de littérature canadienne offert dans les deux langues de notre pays (un professeur anglophone et un professeur francophone tous les deux présents dans la classe), pierre angulaire d’un program- me bilingue de littérature canadienne. Ce programme contiendra de nombreux cours en _ francais donnés par le Département de Langue et de _ Littérature francaises, qui depuis belle lurette donne tous ses cours en francais, et, comme son nom l'indique, prépare de nombreux étudiants aux diplémes de langue francaise et de _ littérature (francaise et canadienne, avec en littérature dailleurs, dans d'autres programmes: dans celui de pédagogie (plusieurs cours, depuis longtemps) , et dés l’année prochaine, dans les nouveaux programmes d’Etudes féminines et d'Etudes médiévales (les programmes sont nouveaux, pas les cours). En chantier, un programme de cinéma, dont feront partie un cours déja existant et un autre planifié donnés en frangais. A plus longue échéance, et sujet aux impondé- rables budgétaires et autres, des composantes francaises d’autres programmes seront activement poursuivies. L’honneur de Victoria étant désormais sauf, permettez-moi de vous signaler aussi. que les deux autres universités, UBC et SFU, non seulement ont des départements actifs d'études francaises, mais encore dans leurs facultés de pédagogie assurent en francais la formation des professeurs de l’immersion et du programme-cadre. Les nouvelles de Simon Fraser sont excellentes, j’en conviens. Je suis trés heureux de cette initiative importante et encoura- geante; je félicite l’université et salue ses longs et pénibles efforts qui ont été faits pour la préparer. Mais enfin cela s’insére dans le cadre d’une longue et lente évolution, ow toutes nos institu- tions font leur part. Avec mes meilleurs sentiments, rent, John Greene, directeur Université de Victoria Suite de la premié¢re page sa est méme dans une situation délicate. M. Bourassa avait effectivement promis, lors de la campagne électorale, d’amender laloi 101 pour aurotiser les signes bilingues. Mais le gouvernement provincial avait semblé ammor- cer récemment un changement d'orientation, poursuivant 27 commergants de Montréal qui affichaient des pancartes bilin- gues, pour violation de la loi 101. M. Bourassa est en fait assis entre deux chaises, coincé entre les exigences de la minorité anglophone et celles des nationa- listes québécois. La Société Saint-Jean-Baptiste, qui regrou- pe 18,000 membres, avait lancé au printemps dernier une campagne de 36,000$ pour soutenir la loi 101 et a juré qu'elle combattrait le jugement de la cour d’appel. Quant 4 Pierre- _ Marc Johnson, chef du Parti québécois, il a demandé a Robert Bourassa de faire voter une loi exemptant les signes et pancartes des dispositions de la Charte des droits du Québec et du Canada. Entre ces deux péles, Robert Bourassa adopte un profil bas et préne la modération. “Nous voulons maintenir le francais comme langue de la majorité dans cette province, tout en respectant la liberté individuelle des citoyens”, a-t-il affirmé en commentant le jugement. Le premier ministre du Québec n’a cependant pas encore indiqué si le gouvernement provincial ferait appel de ce jugement (il a 90 jours pour le faire). “En attendant, a-t-il affirmé, la loz reste en application.” La tension, déja importante, est encore montée d’un cran quand. une mystérieuse “Cellule Z” se réclamant du Front de libération du Québec (FLQ) a revendiqué un attentat ala bombe commis la semaine derniére contre un magasin Zellers, qui avait affiché des pancartes -bilingues. Un porte-parole de la police de Montréal a cependant déclaré qu'il doutait que le FLQ soit impliqué. Ces troubles doivent rappeler a Robert Bourassa de_ biens mauvais souvenirs. Les troubles provoqués par le FLQ au début des années 70 et l’incapacité de Robert Bourassa a les contréler, lors de son premier mandat de premier ministre, avaient joué un réle non-négligeable dans la défaite qu'il avait essuyée, en 1976, face au Parti québécois. Vous voulez vendre, acheter, retrouver un copain ou une copine, faire a la télévision les annonces les plus surprenantes? Annoncez VOUS: : «Paralléle» lance un service de petites annonces TV! Contactez Elise au 685-7587. Divagations Suite de la premiére page des fétes et une pléthore de boutiques, de la plus petite a la plus grande, étalent leurs marchandises dans un dernier élan mercantile avant la fin de l'année. Les grues dans le ciel y vont d’un gracieux ballet tandis que les marteaux-piqueurs enta- ment leur sempiternelle guerre contre les tympans. Je suis bien 4 Montréal! Cette toute petite tache sur la mappemonde est loin d’étre sur le point de se résorber. Elle avance vers le futur, sans trainer de la patte, le visage en dents de scie, au coeur d’une loi francaise qui a 101 problémes a se maintenir sous les assauts d’un gouvernement bilingue. Je sens la tempéte venir. Ces petits flocons lumineux qui glissent sur la peau du vent ont désormais commencé 4a s’entre- choquer et a perdre la téte. Le froid s’insinue sans retenue sous mon manteau que je croyais étre a 100% a l’épreuve des rigueurs québécoises. Je pense 4 Vancou- ver, a son climat tempéré, au soleil... LE SOLEIL!!! Doux Jésus, mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur dire aux lecteurs en revenant de voyage? Est-ce que les mots viendront? Est-ce que je serai 4 la hauteur? Est-ce que...? La neige tombe en rafales et tout comme ces pépites blanches, mes idées perdent le contrdle. Je sais, je vais leur raconter Montréal. Na! Peut-étre que je devrais les inviter a étre plus actifs et a collaborer davantage 4 la rédaction et 4 la production du journal cette année? Hum! Tiens, je vais leur apprendre que plusieurs concours seront orga- nisés pour eux (les petits et grands) et qu'il y aura de beaux prix? Ouais! Je frissonne. Le vent est mauvais. Sur la rue St-Denis, qui a toujours conservé son petit charme bohéme (dans le Quartier latin), je découvre le Commen- sal, un petit restaurant dans lequel je me réfugie, question de retrouver un peu de chaleur. Et puis, il y a Daniéle David (la grande blonde qui travaille a Radio-Canada) qui est bien impatiente de savoir Sil y aura une suite aux indiscrétionsd’ Ani. Que vais-je lui répondre? Que peut-étre les nombreux secrets du petit Vancouver francais trouve- ront une place éventuellement dans le journal, mais sous une formule différente... Oufl Il y aurait tant de choses 4 dire. Mais je crois que la plus importante serait finalement: BONNE ANNEE!!! Que T’année soit pacifiante pour toute la franco- phonie et santé a tous. Je reprends la route, la visibilité diminue considérablement. Les flocons... Sondage Les Francais aiment leur musique Les Francais se mettent a aimer leur musique! C'est le résultat - surprenant - d’un sondage réalisé récemment par Parts-Match. Selon l’hebdo- madaire, 66% des Francais préférent la musique francaise. Et 59% d’entre eux estiment que les stations de radio ne passent pas assez de chanson frangaise. La chanson francaise se taille méme une place de choix en téte du hit-parade, jadis dominé presqu’exclusivement par les chanteurs anglo-saxons. Sept des dix chansons les plus populaires en France ce mois-ci_ sont francaises... Et le ministre de la Culture, Francois Léotard, se frotte les mains: le gouvernement ne pouvait mieux choisir son moment pour lancer “La semazne de la chanson “francaise”, au cours de laquelle les stations de. radio et de télé frangaises consacrent la majorité de leurs ~ programmes a la musique francaise. Méme notre Province reconnait que ‘la chanson francaise, autrefois popularisée par les trilles d’Edith Piaf et le baryton de velours Yves Mon- tand, trouve de nouveaux publics”. Les Américains, eux, ne sont pas en reste: 3,500 abonnés ont payé 112$ pour recevoir chaque mois pendant un an un programme radio sur cassettes en francais. L’émission _ s’appelle Champs-Elysées et est animée par un présentateur de RTL. Za SS Le seuljournal en francais SOLEIL de la Colombie-Britannique Fondateur: André Piolat Rédactrice enchef: Lise Brousseau Journaliste-coopérant: Charles-Henri Buffet Photocomposition: Anita Charland Administration: Héléne Adl APF ire’ Publié par Le Soleil de Colombie Ltée 3283 Main, Vancouver, CB, V5V 3M6 Tél: 879-6924, 879-6656 Abonnement 1 an: Canada, 15$ - Etranger, 20$ Courrier de 2éme classe Numéro d’enregistrement : 0046 Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur (s) auteur (s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s’il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d’un numéro de téléphone et d'une adresse afin de besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, ala demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas étre publiés. voir, au ) : )