Si Vancouver et la cote Ouest attirent, il est parfois difficile d’y trouver une raison de vivre, surtout dans sa propre culture. L’errance peut alors étre facteur d’isolement, voire d’aliénation. L’étre ne trouve plus les repéres auxquels il est habitué. Pourtant, l'errance permet aussi aux personnages de se ressourcer, de dé- couvrir de nouvelles valeurs et de grandir intérieurement. Contrai- rement au milieu urbain, la nature joue un rdle bienfaisant. L’isole- ment qui sert de refuge aux personnages leur apporte un répit, une paix qui permet une régénération. Pour illustrer ses idées, Marie-France Auger s'est appuyée sur divers ouvrages, insistant particuligrement sur plusieurs écrits de Marguerite A. Primeau et de Monique Genuist dont le dernier roman Nootka offre également de bons exemples de transculturalisme avec des personnages is- sus de différentes cultures qui se mélent et les forcent a une nou- velle adaptation. Ainsi en est-il, dans ce roman, de l’échange entre Blancs et Amérindiens. Ces valeurs associées a la postmodernité sont trés actuelles a l'heure de la mondialisation. Marie-France Auger ne s'est pas contentée de conclure que, mal- gré son manque de tradition, une culture littéraire francophone existe bien en Colombie-Britannique, méme si elle est encore em- bryonnaire. Elle pense, en effet, qu’il est temps de légitimiser cette littérature émergente en faisant la promotion des auteurs britanno- colombiens, en particulier auprés des écoles de la province. Les éléves pourront retrouver ou découvrir leurs traditions et culture francophones dans les situations, le cadre, les personnages des ceuvres d'ici. Suite a l’exposé du contenu de sa these qu'elle a livré avec beau- coup d’aisance et de confiance, Marie-France Auger a répondu avec a-propos aux questions des membres du jury, puis a celles du public invité a participer. Les examinateurs se sont alors retirés afin de délibérer. A leur retour, ils ont déclaré que Marie-France Auger avait passé avec succés sa thése et ils lui ont adressé leurs plus chaleureuses félicitations pour son excellent travail. La directrice de AEFCB (Association des Ecrivains Francophones de Colombie-Britannique), Madame Chantal Lefebvre, présente a la soutenance, a offert une belle gerbe de fleurs a la nouvelle di- plémée qui est aussi conseillére auprés de cette association. Paul Genuist, Victoria, C.-B. 13