saan isin Saini ted case lal neue VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 15 juin 1990 - 19 Dernier séjour a Paris Par Jean-Claude Boyer Paris, 14 novembre 1984. Nuit «raisonnable» dans le train provenant d’Innsbruck (Autri- che). Sur le quai, je croise une noire enturbannée, poupon endormi sur le dos; son visage 6panoui miincite a fredonner «Cest beau /a vie de Jean Ferrat. Je suis impatient d’arriver a |’Ecole Saint-Michel de Picpus (résidence-étage des religieux de Sainte-Croix, mon ancienne communauté) pour dépouiller mon courrier. Autant de stations de métro que de stations du chemin de la croix, et m’y voila. Quelle n’est pas ma décep- tion: toutes mes. lettres viennent d’étre retournée aux expéditeurs, y compris celle regue hier par courrier express. J’en rrrrage. Le supérieur me présente ses excuses; il avait oublié que j’allais revenir a la mi-novembre. Par ailleurs, il me prévient que je devrai céder ma chambre, la seule disponible, a un missionnaire qui arrivera demain. Autre frustration de taille en ouvrant ma garde-robe: deux sacs d’effets personnels ‘ont disparu. Une enquéte sommaire me porte a croire que la ménagére aurait complété une boite pour... familles nécessiteuses polonaises avec mon blue-jean neuf, mon «chandail a col roulé orange brdlé, etc. Soyons généreux! J’avais la pilule, pour ainsi dire, -en-sirotant un bon café au lait. J’apprends maintenant que le frére D'Amour n’a pas pu se rendre au Chéatelet, comme convenu, le premier jour de la vente des billets pour |’opérette «La Fille de Madame Angot», dont la premiére a lieu ce soir. Le lendemain, c’était déja trop tard. Qu’a celanetienne! Je me donne rendez-vous, ce soir, avec Mademoiselle Angot. Cependant, je me sens de plus en plus menacé par le cafard, cet ennemi juré du voyageur solitaire. Prescription du doc- teur Bonsens: repos et action. Je sombre bientét, allongé sur mon lit monacal, dans un profond sommeil. Au réveil, jene tarde pas 4 me rendre a la station Picpus. Et je remplis mon aprés-midi d’acti- vités variées, ponctuées de collations. D’abord, audition, a Beaubourg, d'un enregistre- ment de l’opérette de Charles Lecocq. J’apprends qu'il en a écrit une cinquantaine. Style alerte, écriture élégante et spirituelle. «La Fille de Madame Angot», véritable chef-d’oeuvre du genre, est demeurée longtemps populaire. Jesors du Centre Culturel la téte pleine de ritournelles, dont. le fameux «Cn était pas la peine, c’n’était pas la peine, Non pas la peine assurément gouvernement!». Puis, visite- éclair du tres moderne Forum des Halles; dans la cour intérieure, sculpture énigmati- que (téte carrée, tétes effilées) intitulée «Pyégemalion». Plus loin, l’église Saint-Eustache. enfin, monter a les marches .du Allons, nouveau CS ROE Or lee de changer le Sacré-Coeur. Ces escaliers me rappellent ceux de l’Oratoire Saint-Joseph (Montréal) que j'ai plus d’une fois gravis 4 genoux pour mieux participer a la rédemption du monde... En admirant une autre fois les riches mosaiques de la basili- que, me vient a_ l’esprit expression «faire son premier vendredi du mois», si souvent répétée autrefois. Si souvent répétée que je ne peux plus dissocier «premier vendredi» de «Sacré-Coeur, confession, messe, communion, chemin de: la croix, heure d’adoration, salut du saint sacrement»... Légérement excessive, cette pratique religieuse de ma jeunesse. Coup d’oeil a ma montre. C’est l’heure de me rendre au Chatelet, aussi ‘appelé Théatre Musical de Paris. A la sortie du métro, je miarréte, c’est plus fort que moi, devant un grand étalage de cartes postales. Celle qui capte le plus mon attention présente une description de mon signe (cancer, 8 juillet) bourrée de qualificatifs: «Timide, tenace, impatient, compréhensif, pas- sif. Souvent intraitable, empor- té. Ii reconnait mal ses torts. Mais i! est trés sensible et se replie sur lui-méme. II est impressionnable, a une grande imagination. Bon; il aime beaucoup sa famille. Vit avec son passé. A de /intuition, du flair. Gourmand, — volage...» Tréve de commentaires. J'observe maintenant la faca- de adeux étages du Chatelet, de style Renaissance __italienne, avec ses quatre statues: le Drame, la Musique, la Danse et laComédie. Commence ensuite la chasse au billet qui me permettra de rencontrer Made- moiselle Angot. Affiche prés des guichets: «La vente des billets dans le hall _ est strictement interdite. Loi du 9 juin 1919.» Je fais donc les cents pas sous le portique, aiguisant et mon sens de l’observation et ma patience. Je m’adresse a celui-ci, a celle-la. Pas de chance. L’une vend son billet trop cher, |’autren’accepte pas de séparer sa_paire. Finalement, je pose la question qui s'impose a un. homme grisonnant en cravate noire. II détient un billet d’abonnement de 210 francs (40$) qu’il a payé 159 francs. Fauteuil d’orches- tre. Latentation est forte. J’ose jouer celui qui adu mal a faire confiance. Deux dames se tournent vers moi pour affirmer qu’elles connaissent «ce Mon- sieur». «C'est un habitué des opéras et opérettes; croyez-- moi, il est honnéte.» L'homme ajoute qu'il vient de perdre son frére. «Je suis tout de méme pas pour aller voir ‘La Fille de Madame Angot’ce soir, dit-il, la veille de |'‘enterrement de mon frére. Donnez-moi 125 francs.» Tope la!, acheté. Et je me retrouve bientdt au centre de la huitiéme rangée entouré, me semble-t-il, du tout-Paris. Le cafard? Connais pas. La salle elle-méme (1,800 places) est déja, pour moi, un spectacle. Je fais part € mon voisin de gauche de la ressemblance frappante que je. lui trouve avec le romancier Julien Green, lorsqu’il avait mon age. Il s’en montre flatté, complimentant aussit6t mon accent «peu parisien». Avant la levée du rideau et pendant l’entr'acte, je découvre en ce compagnon d'un soir un Parisien fort cultivé, passionné lui aussi de voyage. Il n'est cependant jamais allé en Amérique et ne craint pas d'afficher une ignorance assez surprenante de ce continent. Que dire du _ spectacle? Eblouissant! Musique, voix, décors, costumes, chorégra- phie, tout m’emporte. «7rés jolie, peu polie, possédant un gros magot, Pas bégueule, forte en gueule, telle était madame Angot.» C’est le fameux metteur en scéne Jean-Claude Brialy lui-méme qui a donné a cette production son rythme, sa gaité et sa poésie. (Aux lumiéres: Bruno Boyer.) Quel souci du détail! Véritable feu diartifice dans le firmament des arts. J'ai tout a coup l'impression de n’avoir jamais vu d'autres opérettes et de comprendre mieux que jamais |’expression «gai Paris». Qui’il suffise d’ajouter cet extrait du dépliant que j'ai glissé dans mon sac: «Une des plus célébres opéret- tes frangaises dont le livret n'a pas vieilli et dont la musique allégre, vivante, de grande qualité enchanta plusieurs générations de public. Le carreau des Halles, le salon de Mademoiselle Lange et le bal Calypso a Belleville, peuplés des maraichers, des conspira- teurs, des Incroyables et des Merveilleuses, nous entrainent toujours, avec des airs que chacun fredonne, dans le Paris du Directoire.» «La Fille de Madame Angot» restera a l'affiche, en alternance avec «La Chauvre-Souris», jusqu’au 3 février. A la sortie du théatre, mon compagnon mi'informe que le poéte Gérard de Nerval a été trouvé pendu prés d'ici, en 1855. Adieux. Mon cafard est loin, et je reprends le métro jusqu’a Picpus. En sortant de la station, je me surprends a me gratter un bras, une jambe, puis la téte... M’est venue al’esprit lachanson fantaisiste de Sacha Distel dans laquelle tous les passagers d’un bus sont pris de «grattite» en arrivant ala station Picpus. Ce soir-la, avant de m’endormir du sommeil du juste, je me félicite d'avoir empoigné mon cafard de ce matin par les cornes. La vie sourit aux audacieux. i+ 666-2111.» Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Canadian Radio-television and Telecommunications Commission DECISIONS CRIC Décision 90-0519. Ronald Simpson, faisait affaires sous le nom et la raison sociale de «Molson Indy- Vancouver» vancouver [C.B]. APPROUVE - Licence visant |’exploitation 4 Vancouver d'une station de radioMF de langue anglaise qui diffusera la description en direct, les commentaires, entrevues et reportages a l'occasion de la course automobile Grand Prix Molson qui se tiendra a Vancouver les 31 ao(t, ler et 2 septembre 1990. «Vous pouvez consulter les documents du CRTC dans la «Gazette du Canada», Partie 1; aux bureaux du CRTC; dans les bibliothéques de. référence; et aux bureaux de la titulaire pendant les heures normales d'affaires. Pour obtenir copie de documents publics du CRTC, priére de communiquer avec le CRTC aux endroits ci-aprés: Ottawa-Hull, (819) 997-2429; Halifax (902) 426-7997: Montréal, (514) 283-6607; Winnipeg, (204) 983-6306; Vancouver, (604) Canada COMINCO. GRAVIER. OTTAWA, Canada 17630-77 le ke Défense _National nationale Defence ATTENTION LE TERRAIN DE DESTRUCTION STONEY CREEK CE TERRAIN COMPREND LE TERRAIN DU MDN SITUE A ENVIRON 7 KM AU NORD-OUEST DE LA VILLE DE TRAIL. LE CHEMIN D'ACCES EST SITUE FACE A L'USINE D’ENGRAIS L'ENTREE DU TERRAIN DE DESTRUCTION STONEY CREEK SE TROUVE A ENVIRON 3 KM DU DEBUT DE CE CHEMIN EN AU BESOIN, IL EST POSSIBLE D'EN OBTENIR UNE DESCRIPTION DETAILLEE EN S’ADRESSANT AU CHEF DU GENIE CONSTRUCTION DE LA BFC CHILLIWACK. LA ZONE DE DANGER EST CLAIREMENT DELIMITEE PAR DES AFFICHES D’AVERTISSEMENT. MUNITIONS ET OBJETS EXPLOSIFS PERDUS -Les bombes, grenades, obus et autres objets explosifs semblables sont dangereux. Il ne faut pas en ramasser ni en garder comme souvernirs. Si vous trouvez ou si vous avez en votre possession tout objet que vous croyez 6tre un explosif, veuillezle signalera la police locale; on veillera alors 4 son enlévement. lL est interdit de pénétrer dans ce secteur sans autorisation. : PAR ORDRE Sous-ministre Ministére de la Défense nationale Canada ict te PHITANTHROPE. eta mesure que vos dons se multiplieront. A vous de donnet. . eet