Vendrali Ler novembre, neuf heures du soir. Le gsivre pou- dre les avenues et le froid vif annonce L'hiver. la Salle Vanier, local de 1'Alliance Frangaise, se détache blanche antre les buagalows is la Rue Ctest ici que tient ses as- sises, aujourd'hui,la premié- re réunion du Groupe Franco- phone de la Colombie Britan- niquee Monsieur René Chenoll, le fondateur, va nous perler. ansuite, deux fiims en cou- Lours soront o»ojetées: L'un, " Vancouver aux Jent Visages; l'autre, sur le Canada en hé- licoptére, tous deux conmmen- tés «mn Trangais. Si la France s'avise de suspendre aux murs des locaux oti elle veut figurer quelques ...effiches, émaux du Limousin, “chat -Touraine, ~ tapis— series normaniss,cela 3utiit Dour dresser ievant nous sa siytrisatione La salle se remplit.Si je dis qu'il faisait frais dans ce sous-sol et chaud d'at- mosphére, on croiva & un jeu de mots, alors qu!il s'agit d'une impression exacte.Voi- ci Monsieur Chenoll sur la .scéne. Nous revoyons en sou-. venir Le pique—nique engs0- 15342626. ssptennr >: ot nous L'avons entendu pour la premiére foise Son groupe, nous dit-il en substance, n'a ni attaches confession- nelles ou politiques.Ctest tout simplement un groupe de loisirs enrichissants. Y pour- cont participer, tous cx qui portent la France, & sa langue, A sa civilisation & son savoir-vivre, quelque in- térét. Plusieurs Canadiens d'o- vigine anglaise 1'écoutent.Ils ont voyagée Ils savent ce que la France apporte au monde. Monsieur Chenoll s'exprime a- vee chaleur, finesse et fami- Lliarité. On l'écouterait long- ‘temps avec plaisire , L'texposé terminé,1l'entrac- te intervient: café,biscuits, conversations; puis: viennent les deux films qui nous don- nent un Vancouver de paradis et un Canada fabuleux. Les visiteurs profitérent de L'entracte pour s'inscrire avee enthousiasme et mieux lier connaissance. A observer les cercles qui se faisaient et défaisaient aux eux croi- ses des propos, on pouvait induire que la culture fran- caise fructifie plus que ja- maiSe Les Canadiens anglophones profitérent de cette rencon- tree Quelle chance pour eux . de pouyoir améliorer, tout en causant,leur frangais, et sans le carcan de 1'étude! Parmi eux s'entendaient des gens cultivés, qui parlent déjA bien le francais, et qui évoquent avec plaisir la ter- re de France. Ceux-ci envisa- gent la civilisation frangai- se comme un complément de la leur. Leur présenter la lan- gue frangaise, comme des in- tellectuels veulent parfois le faire, pour ume langue seconde et de culture, serait heurter leur amour-propre.Ils savent, pour avoir visité les villes de France, que le fran- Gais n'est pas seulement une langue littéraire et philoso- phique, mais une langye drue vivante, souple A L'infini,et ils ont soif de l'approfondir. Les linguistes divaguent quand ils nous parlent d'un Rune Les Québécois Un vieux réve, est en voie de se matérialiser dans la capitale pro- vinciale, et la population a peine a le croires une Seine québécoise. S'il en est qui ne croient pas du tout a la réalisation de ce pro- jet dont on parle depuis tant d'an- nées, c'est tout simplement que les travaux de barrage devant maintenir — le niveau des eaux de la riviere Saint—Charles,si gigantesques soient- ils, se font...en coulisse quoiqu'ils avancent de facon presque haletante. En coulisse, parce que la foule dtautomobilistes qui empruntent cha- que jour le pont de la rue Henderson - pour rentrer ou sortir du centre de la ville, ne voient rien de ce qui se déroule sous le pavé, Tout juste voient-ils un chemin de terre, de chaque cdté, ot des ouvriers vont et viennent avec leurs outils. Mais sous le pont m&me, ona détourné le cours d'eau vers le sud- ouest en élevant des remblais etan- ches pour permettre la construction de deux piliers immenses - qui sont dtailleurs termines - entre lesquels stéleveront bientdt les premiers murs du futur barrage. Cette semaine, on devait entre- prendre de fermer le passage de l'eau du coté sud-ouest pour élever & cet endroitsles autres piliers, De sorte qu'au printemps prochain, sem- ble-t-il, le barrage sera complete— ment termine. 5 nosent pas y croire Le Soleil de Vancouver,page 5, le 15 Novembre,1968 langage usé par 1'intellec- tualisme et dix siécles de littérature, S'ils sortaient de leur tour d'ivoire pour descendre dans la rue et feuil- leter quelques nouveautés de librairie, ils constateraient que la couleur ne manque pas, ni la force, ni la poésie. La couleur, Monsieur Chenoll jus- tement nous la restitue: c'est quand il nous dit, par exemple, & propos de la location exor- bitante d'une salle en ville, qu'il ne faut pas qu'on nous prenne pour des pigeonse Le francais, langue abstrai- te, trop inteliectuelle? Al- lons done! Lisez Hervé Bazin et ses vigoureuses peintures des Moeurs de province. Langue sans poésie? Relisez " Le Pays ot 1'On n'arrive Jamais" d'André Dhotel! : Le pays que Monsieur René Chenoll élabore pour notre agré- ment est un pays ot l'on arri- vee C'est le Groupe Francophone de la Colombie Britannique.Voi- 18 le domaine verdoyant et mer- veilleuxqgi s‘ouvre devant nous et devant tous ceux qui voudront Hien nous joindre! wee _ { r ae NF ge & * ~* R = Des lors,les rives de la rivie- re prendront un aspect nouveau: des mrs s'éleveront de chaque cot¢ ov présentement tout n'est que-tas de ferrailles et dépotoirs, des trot- toirs et promenades seront construits ‘tout -le long en bordure du cours dteay, entre le fleuve Saint-Laurent et le parc Jacques—Cartier ou vien- dra nicher la GRANDE HERMINE. _ ‘Des terrassements seront faits, relies par des escaliers decoratifs; des arbres seront plantés et des lampadaires jetteront une lumiere diffuse partout dans ces parcs ri- verains,I. y aura des promenades sur différents niveaux,reliees entre el- les par des pentes et de petits es- caliers discrets, qui conduiront aux débarcadéres ou s'ancreront les ba- teaux de plaisance qui égaieront la riviére.On installera aussi des jets dteau ou fontaines, des rampes dtob- servation et des bancs pour les a- moureux et autres promeneurs du di- manche ou des soirs aostalgiques. De hauts édifices, concierge ries et hotels s'éléveront au-des- sus de lteau, et quelques bassins ou piscines y accuecilleront les Que- bécois qui ne peuvent plas aller se baigner dans les eaux polluees du fleuve. Le tableau fait réellement ré- ver, 1 faut tre Québécois pour n'ten rien croire.Depuis si longtemps quton stest gave de mts et de pro- jets en ltair}