Le Moustique Volume 5 - 7° Edition ISSN 1496-8304 Juillet 2002 BERERES A R'PISTES OUBLIES****44**% Saviez-vous qu’Arthur LeBlanc, né a Saint-Anselme, le 18 aout 1906, fils de Job et d’Hermine LeBlanc, fut un des plus célébres artistes acadiens dont la renommée s’est répandue sur la scéne internationale. Alors qu’Arthur n'avait que trois ans, son pére, musicien et luthier, lui avait fabriqué un minuscule violon. Il ne croyait, certes, pas qu’il allait ainsi orienter son fils vers une brillante carriére musicale. Ce violon devint, trés rapidement, le jouet préféré du jeune Arthur; il en jouait jusqu’a ce qu’il s’endorme. Son pére constata bient6t que son fils avait un talent naturel pour cet art et décida de lui donner des lecons. A cinq ans, il attirait déja les gens de son village par son grand talent musical. Ce petit gargon était un veritable phénoméne. II pouvait exécuter des piéces trés avancées pour son age. A dix ans, il donnait des récitals devant des foules émerveillées. On reconnut bientdt qu’il était un artiste né et, grace a la générosité d’un mécéne québécois, il put poursuivre ses études au Séminaire de Québec durant quelques années pour passer, plus tard, au Conservatoire de Boston. Une bourse du gouvernement du Québec l’amena a Paris pour étudier avec les plus grands maitres de l’époque. Ce brillant éléve se forgea, trés bient6t, une renommée mondiale tant par ses propres compositions que par la parfaite maitrise de son art. Son génie d’artiste suscita un tres grand intérét chez ses nombreux admirateurs qui organisérent une souscription pour lui procurer un magnifique «Stradivarius» d’une trés grande valeur. Incidemment, lors d’un concert qu’il donnait a Caraquet, en 1951, je l’avais invité a venir coucher chez moi. Aprés étre monté a sa chambre, je le vis descendre pour me de- mander la clef de sa chambre et s’assurer que toutes les portes de la maison étaient bien verrouillées, en me disant qu’il craignait toujours de se faire voler son précieux violon. C’est donc dire qu’il en prenait grand soin ! Les temoignages, a son égard, vinrent de partout dans le monde mais le plus éloquent nous est fourni par le célébre compositeur frangais, Darius Milhaud, qui avait daigné lui composer un «Concerto» qu'il ira présenter, en premiére mondiale, a Paris, a ’'automne de 1948, avec l’orchestre de la Société du Conservatoire pour, ensuite, se rendre dans les principaux pays d’Europe et d’Amérique, tant aux Etats-Unis qu’au Canada, ou partout les foules l’accueillaient avec enthousiasme. Voici ce que disait, d’Arthur LeBlanc, la critique internationale : «Tous les critiques s’accordent pour reconnaitre en lui les qualités suivantes : Sensibilité virile; style sobre et délicat; mécanisme habile et a toute €preuve; vigueur de |’archet; sonorité et netteté d’une pureté de cristal et d’une beauté parfaite; aisance qui cache ’effort; précision vraiment remarquable; talent d’interprétation extraordinaire; sens profond de son art. 14