2 - Le SOLEIL, VENDREDI! Le Billet BQ, PQ, méme_ combat Nous vivons une époque formidable, celle dela chute du mur de Berlin, puis del’effondrement du Bloc communiste écartant considérablement le spectre de la destruction nucléaire, des élections libres en Afrique du Sud qui démontrent la force de la démocratie, ouencore, lasemaine derniére, dela signature d’un accord historique de paix entre Israéliens et Palestiniens, sans parler des frontiéres qui s’estompent avec l’unification de l'Europe et de 1’ Allemagne. De plus en plus, la planéte semble sans limites, sans frontié¢res dans un climat ot les ennemis mortels d’hier se tournent vers la voie de la cohabitation. Pendantce temps, au Québec, le Bloc et le parti Québécois se préparenta livrer bataille ensemble. Ils ont jusqu’a fin octobre, date probable des élections provinciales, pour convaincre les Québécois qu’ il est dans leur intérét de se replier sur eux-mémes, en dressant des postes frontiéres autour de leur province, afin de se séparer du Canada. Il faut croire que ces politiciens sont bien mal informés de ce qui se passe dans le monde pour vouloir-promouvoir une politique aussi farfelue. A Vorigine, le concept de souveraineté avait été lancé, surtout dans le but de faire respecter la langue francaise par ~ les anglophones, et ce, a tous les niveaux, tant sur le plan culturel que politique. L’élection de René Lévesque, en 1976, a provoqué le bienfait de sortir le Canada de sa torpeur. Celui-ci a fini, enfin, par reconnaitre le Québec en tant qu’entité linguistique et culturelle, unique en Amérique du Nord, méritant d’étre sauvegardée. Depuis, les choses ont changé, et des lois, comme Ia loi 101, oudes pouvoirs plus importants en-matiére d’immigration, ont permis au Québec de protéger adéquatement la langue frangaise. De nos jours, lors des débats politiques sur le théme de l’indépendance, on ne parle méme plus de la protection de la langue, mais plutét des moyens d’accroitre les pouvoirs du Québec ou des possibilités d’obtenir plus d’argent d’ Ottawa. Quant aux francophones hors Québec, on ne les mentionne méme pas. C’est comme si un million de personnes avait cessé d’exister. Ceconcept d’indépendance, qui, au départ, valorisait une grande idée, avec de nobles intentions, est en train de se flétrir, 4 cause du manque d inspiration des politiciens concernés. Mémes’ils obtiennentle contréle du Québec, rien n’indique que les deux partis s’entendront encore et qu’ensuite, les divergences ne trahiront pas les promesses d’aujourd’hui. D’une croisade idéologique, les membres du PQ et du BQ en ont fait une course au pouvoir, dont les fondements d’hier sont, aujourd” hui, caducs. _ Pierre Longnus 13 ma 1994 [NFormaATION L'analyse politique d'Yves Lusignan Le Bloc n'est pas impressionne Le Bloc québécols n’est pas trés impressionné par le travall des députés Iibéraux francophones de I’extérleur du Québec. “Nous sommes extréme- ment surpris et dégus des députés francophones et acadiens qui siégent a Jl’intérieur du gouvernement libéral” avoue le député bloquiste Louis Plamondon. Il constate que les députés francophones hors Québec “ne se sont pas levés une fois en Chambre” pour dénoncer la derniére coupure de 5 pour cent dans les subventions aux organismes et associations francophones au pays. “Pas un mot, ni une déclaration, ni une | copie de lettre au ministre”, | déplore-t-il. Le Bloc québécois a profité dela comparution devant un comité parlementaire du ministre du Patrimoine canadien, Michel Dupuy, pour lui demander 4 nouveau s’il avait P intention de renverser cette décision, qui affecte les associations francophones. “Ne touchez pas a ce budget de ‘ fonctionnement!” a lancé le député bloquiste. “Vous me demandez d’étre le ministre des | Finances” s’est défendu le ministre Michel Dupuy. Depuis le dépét du premier budget libéral en février, les députés du Bloc québécois ont effectivement été les seuls a . soulever, a la Chambre des , communes, le probléme des coupures budgétaires. Dans un article publié | dans le journal Hill Times, qui : est en quelque sorte le journal des parlementaires, le député libéral franco-ontarien Eugéne Bellemare explique que le travail - des députés libéraux est différent "une fois au pouvoir. “Plutét que de nous lever en Chambre, nous » pouvons parler directement au ministre”. “C’est de la bouillie pour les chats, rétorque le député Plamondon. Bien sir ils ont accés au ministre pour prendre un café etlors des cocktails. Mais qu’est- ce que ¢a donne si ¢a aboutit a des coupures de 5 pour cent quand méme”. Le député Bellemare voit les choses autrement. “Dans l’opposition, nous disions tout ce que nous voulions, mais sans aboutir 4 grand-chose. Nous faisions les manchettes, point . final”, peut-on encore lire dans le Hill Times. Mais le député Plamondon n’est pas surpris outre mesure par la relative discrétion des députés francophones de |’extérieur du Québec. Cela démontre, dit-il, que le pouvoir a Ottawa a tendance a changer les comportements des députés. “Tls deviennent, malheureusement, les défenseurs des politiques du parti avant d’étre les défenseurs des politiques de leurs associations acadiennes et francophones”. Les députés doivent donc faire un choix, termine M. Plamondon. “Leur choix est: servez-vous le Parti libéral ou les communautés francophones et acadiennes?”’. Pas de lecon a recevoir du Bloc Les députés francophones del’ extérieur du Québec contactés par l’APF ont tous pris avec un grain de sel les propos du député bloquiste. “Tl n’y a pas juste le travail en Chambre”, rappelle le député de Saint-Boniface, Ronald Duhamel. Pour ce qui est des coupures dans le financement des organismes francophones, le député de Saint-Boniface dit qu’il a fait des démarches en réaction aux coupures. “C’est pas facile en ce moment. On a une dette énorme et un gros déficit”. Mais les députés sont-ils au service de leur parti ou de leur communauté francophone? “Mon allégeance est 4 mon pays, 4 ma circonscription et, évidemment, a ma communauté francophone”. M. Duhamel affirme que les députés francophones n’hésitent pas a critiquer le gouvernement “Jorsqu’on croit qu’on a raison de le faire...On a tous eu quelque chose a dire au sujet des Enfin, M. Duhamel dit qu’il n’est pas impressionné par |’ intérét soudain des bloquistes 4 défendre les organismes francophones. “Il y a eu une conversion tardive de la part du Bloc pour nous faire croire qu’ils vont sauvegarder la francophonie”. Le député de Beauséjour et secrétaire d’Etat aux Affaires parlementaires, M. Fernand Robichaud, abonde dans le méme sens. “On doit fidélité a tous les Canadiens et certainement les communautés francophones hors Québec nous tiennent a coeur”. Selon lui, les députés francophones du Canada font toutes les démarches et les pressions nécessaires, mais tout en tenant compte de la situation financiére au pays. “Le ministre (Michel Dupuy) a quand méme réussi a ne pas effectuer de coupures dans les programmes qui touchent 1’éducation”, de dire M. Robichaud. Enfin, M. Robichaud confirme que les députés francophones hors Québec organisent a l’occasion des rencontres entre eux pour discuter des dossiers touchant les communautés francophones. “Si onest libéral, on adhére par laforce des choses ala politique des deux langues officielles”, selon le député de Glengarry-Prescott- Russell, Don Boudria, qui dit qu’il n’a pas de lecon a recevoir du po d'oeil député bloquiste Louis Plamondon, en ce qui a trait 4 son engagement envers la minorité francophone. “Hors Québec, ma circonscription a le plus grand nombre de francophones dans tout le Canada”. APF \ T Sl MON “EX* VEUT BIEN ME LA PAYER | MA. PENSION ALIMENTAIRE... Le Président-directeur : Jacques Baillaut Rédacteur en chef : Pierre Longnus Journaliste-coopérante : Genevieve Gouin Administration et gestion : Noélle Mathis Infographisme : Suzanne Bélanger . Maher. Conseiller en publicité : Alain Barillaud "Tél : (604) 730-9575. Fax : (604) 730-9576. Ltée. No 0046. - TPS No R 103242624 Impression : Horizon Publications a0, . tanh ll Membre de I'Association de la presse francophone oleil de Colombie-Britannique Le seul journal en francais 4 l'ouest des Rocheuses "SANS PEUR NI FAVEUR" Correspondant national : Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs : Claudine Lavallée, Marielle Croft, Catherine Lannoy, Stéphane Collaborateurs Arts et spectacles : Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Marie Michaud, Mare Fournier, Yvan Brunet, Louis Anctil Ouverture du journal : 9h a 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil. 1645, Seme avenue Ouest, Vancouver, C.-B., V6) INS. 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