~ touchent VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi ter juillet 1988 - 13° Par Jean-Claude Boyer Suite de la semaine derniére Le départ pour Auroville, le lendemain, n’a lieu qu’a trois heures. Promenade au hasard dans la «chaleur matinale. J’entre dans une _ boutique spécialisée dans les cartes postales ot je finis par m’en choisir 36 (collection attrayante de dieux et déesses hindous) qu'on me laisse pour... 80 cents! Visite d’un grand marché. J’y remarque, entre mille denrées alimentaires, des requins de petites tailles. Plus loin, un vieux couple est accroupi devant ce que je considére un tas de rebuts, empilant papiers et cartons, classant pots et bouteilles. Ailleurs, étalage impression- nant de jouets et de poupées. J’entends une forte prise de bec entre femmes. Je m’approche. Quelle férocité! Elles finiront par s’arracher et les cheveux et les yeux. Je m’éloigne en souriant malgré moi. Un jeune cul-de-jatte au beau visage charmeur me tend la main. Je contourne une vache, puis une autre. Mais quelle chaleur! Je me rends maintenant au célébre ashram de Sri Aurobin- do, rue de la Marine. Aprés _m’étre déchaussé, un_habitué s'offre a me faire visiter les lieux, gratuitement, insiste-t-il. Je m’attarde surtout au tom- beau de Sri Aurobindo et de «la Mére», d’un blanc immaculé, tout fleuri, entouré de disciples en priéres ou en méditation. La plupart des visiteurs (Indiens et Indiennes de tous ages) aux fleurs pour ensuite se toucher respectueu- sement la bouche, les yeux, les oreilles. On godte a de petites feuilles jetées dans des plats d’eau. Je fais de méme: saveur amére. Cet ashram, fondé en 1914, est l’un des foyers spirituels les plus actifs de \'Inde. On y vient de partout y «rechercher l’unité par le dépassement de soi-méme>». Un dépliant en frangais parlent ences termes de Sri Aurobindo et de son oeuvre: «Le grand poéte-voyant, prophéte de la spiritualité indienne, vint a Pondichéry en 1910.et ne quitta plus jamais sa retraite... Il écrivit La Vie divine, considéré comme le plus grand livre de notre temps, et élabora son propre systeéme de _ yoga intégral». Le document touristi- que poursuit: «Avec plus de 1,500 membres, |’ashram de Sri Aurobindo est /a naturelle et vivante expression des idéaux de son fondateur et dela Mere. II contréle un grand nombre dinstitutions cherchant a don- ner forme a lidéal de la Vie divine sur terre... On apu définir l'ashram comme un _ vaste laboratoire humain ou lon cherche a découvrir les secrets du yoga intégral». Je dois étre bien grossier; jenemesens pas encore converti. Retour au restaurant préféré - des touristes. Chemin faisant, je m’arréte dans un temple ou une idole peinturlurée me fixe avec de grands yeux hébétés, les @paules surchargées de Récit d’un tour du monde Pondichery colliers de fleurs; a ses pieds, variété de fruits tropicaux. Dans la rue du «rendez-vous des touristes», une foule compacte précéde et suit de gros haut-parleurs installés sur le toit d'un rickshaw motorisé. Drapeaux oranges, blancs et verts et képis rouges sont dispersés un peu partout. Autre manifestation politique. Vient enfin I’heure du départ pour Auroville. Je monte dans une voiture «préhistorique» noire avec un Vancouvérois, Dov Lazar (sa soeur demeure dans mon _ quartier), une Australienne, Angie Bosnic (qui atdt fait de m’inviter chez elle, a Sydney!), et une Anglaise pas du tout flegmatique. Parvenus sur les lieux, se joignent a nous un jeune couple hollandais, une Américaine et un Indien. En m’apercevant, ces quatre touris- tes se mettent a me parler comme si nous nous connais- sions déja. Je ressemble comme deux gouttes d'eau, parait-il, au Francais qui les a quittés ce matin. Visite rapide: école, auberges, ateliers, impri- merie, amphithéatre (exposition de superbes photos), etc. Le soleil darde encore des rayons excessifs. Vers 17 heures, le guide nous invite autour d’une table ronde pour prendre thé et biscuits, et nous incite a le bombarder de questions. Lapremiére qu’on lui pose est personnelle. Je ne noterai que la conclusion de sa réponse: «... J'ai dd abandon- ner ma religion pour me marier. Je ne crois qu‘au mariage d'amour...» Je résume_ ici l’essentiel de ses autres propos. Auroville, «cité de l’aurore», ne compte que 600 résidents alors qu’elle pourrait éventuellement atteindre 50,000. Sa premiére pierre a été posée en 1968 par Mira Alfassa, dite «la Mere», pour étendre l’action de l'ashram fondé par Sri Aurobin- do. Son plan prévoit une cité en couronne autour d’un parc- amphithéatre centré sur une urne-lotus contenant de la terre de 121 pays et sur un grand banian, voisinant une sphere de méditation de 30 m de diamétre en béton armé, le Matrimandir. Une végétation luxuriante (quel ques millions d’arbres, nous dit-on) recouvre maintenant cette ancienne région déserti- que. Les Aurovilliens actuels, surtout des Frangais et des Américains, sont regroupés en diverses communautés a proxi- mité des villages tamouls. Ils pratiquent un «communisme non égalitaire», basé sur la conscience individuelle et la pratique du yoga. Les hommes et les femmes de_ toutes croyances, allégeances politi- ques et nationalités, sont invités a y vivre dans la paix et Vharmonie. (Je passerai sous silence les guerres froides, et moins froides, qui se succédent depuis la mort de «la Mére» survenue en 1973 - bon nombre lacroyaient immortelle! - et qui semblent faire dégénérer cette entreprise fort louable en une vaste utopie. Sur Auroville, l’‘aurore est longue a poindre.) mi’arréte devant En quittant la cité, nous nous arrétons devant un énorme jaquier. Je m’y fais photogra- phier la téte entre deux fruits, a la forme et dimension sembla- bles a un gros nid d’abeilles. Nous décidons, les quatre compagnons de visite, de passer la soirée ensemble. Souper truffé d’humour. Ce Dov Lazar parviendrait sans doute a faire rire aux larmes suicidaires ou condamnés a mort. Suit une balade rafraichissante au bord de la mer au lieu dialler visionner, comme convenu, «Vingt Mille Lieues sous les mers». ll ne manque que la pleine lune... En retournant a mon hdtel, je un étalage extrémement dense et varié pour me procurer quelques bananes. Le propriétaire et sa ribambelle d’enfants deviennent tout excités en me voyant sortir mon appareil-photo. Point n'est besoin de «cheese» ou de «sexe» pour les faire sourire. Ils ont «naturellement» la bouche fendue jusqu’aux oreilles. Je m’endors tard, ce soir-la, esprit et le coeur en effervescence. Un souvenir de collége, entre autres, me revient ala mémoire. Un missionnaire nous avait fait bien rire, pour ne pas dire scandalisé, en nous racontant ce dialogue entre un coq et sa poule: «Ponds-tu, chérie? — [Pondichéry] - C’est lent. [Ceylan, ancien nom de Sri Lanka] - Quel cul t’as? (Calcut- ta] - Bombé. [Bombay}. L’environnement naturel du Canada est a jamais res- pecté et préserve a travers un large réseau de 30 parcs nationaux. Aussi, plus de 80 sites historiques représentent un refuge éternel a la vivacité de notre histoire et a sa précieuse meémoire. Nos parcs nationaux cons- tituent d'importants centres récréatifs en plus d’étre le foyer de plusieurs espéces rares et peu communes de plantes et d'animaux. De nouveaux parcs sont d’ailleurs en voie d'amé- nagement pour le plaisir présent et futur des Canadiens. Pour en savoir davantage sur les programmes offerts et sur tout ce qui concerne les parcs nationaux ou les sites farce: - eee a er ee a Oui, j'aimerais obtenir plus de renseignements sur les parcs | nationaux et sur les sites historiques du Canada Nom Le lendemain matin, je monte dans un milliéme bus, celui de Madras, métropole du Sud de \'Inde. Dés que le vent chaud se met a entrer dans le véhicule a pleine fenétre, je transcris dans mon journal cette citation de Nehru: «Jaime venir ici parce que Pondichéry est un ie Suite page «3 Pour des heures de lecture, la Librairie du Soleil 980, rue Main. historiques pres de chez vous, complétez et postez le coupon ci-dessous: Adresse App Ville Prov Code postal (_] Francais _] English 351, boul. St-Joseph Hull, Québec | | | | | | | | | | | K1A 0H3 LSS a a ee Postez a: Environnement Canada, Centre d'information Environment Canada e wa rs Environnement Canada Service canadien des parcs Canadian Parks Service Canada