VOYAGES Récit d’un tour du monde Fragment de séjour en Allemagne Par Jean-Claude Boyer Suite de la semaine derniére Repas tardif et sieste suivis d’une longue promenade, seul, dans les rues enchevétrées, ou circulaires, ou droites_ et modernes. Je me procure des cartes postales dont la plupart sont des photos prises parle fils médecin de mes nouveaux amis. Dans une épicerie, je m’étonne de voir les clients emballer eux-mémes leurs achats. Retour dans le quartier des «maisons en désordre» ou je finis par me perdre royalement. Je suis finalement «rescapé» par Jurgen et son amie qui ont eu labonneidée et lagentillesse de partir a ma recherche. De retour ala maison, Jiirgen me fait faire un tour «livresque» de sa ville. Principales indus- tries: le textile et la fabrication d’outillages et de machines diverses... Le téléphone sonne. C’est Hildegarde, ma propriétai- re, qui appelle de Bonn pour avertir deson arrivée ce soir. On me passe le récepteur.sans la prévenir. Surprise! Eclats de voix sur éclats de voix. Aprés |e repas du soir, moins substantiel que celui du midi, nous nous calons dans des fauteuils pour nous délecter de grands airs classiques: le choeur des esclaves de «Nabuc- co» (Verdi), |’«Alléluia» du «Messie» (Haendel)... Jlirgen se rend ensuite a une pratique d’harmonie. Son amie et moi nous y rendons aussi mais ennui a tét fait de nous assommer. Retour a la maison de la famille Krauskopf. Hildegarde et ie couple déja rencontré a Vancouver, Kurt et Gertrud Somborn, sont la, le visage épanoui. Joyeux bavar- dage en anglais et en allemand. Prises de photos. Kurt et Gertrud miinvitent a leur résidence ot nous tournons des pages d’albums sur Vancouver, les Rocheuses et |’Orégon, souvenirs de leur tout récent voyage en Amérique. Coupe de vin en main, je pose cent questions a Kurt-sur sa carriére exceptionnelle d’éducateur. En deux mots: il a quitté un poste enviable de gérant dans une grande manufacture textile afin de fonder et diriger une auberge de jeunesse pour quelque 200 orphelins de guerre recrutés dans les régions non industriali- sées du nord de|’Allemagne. En plus de procurer a ces jeunes le gite, il leur a inculqué un véritable esprit de famille, tout en s’assurant que chacun d’eux puisse plus tard gagner honorablement sa vie dans les nombreuses industries floris- santes de leur nouveau milieu. Son extraordinaire dévouement lui a mérité la médaille qui correspond al’Ordre du Canada. Notre conversation passe a notre amour commun pour le chant. (Kurt posséde une belle voix chaude de ténor que j'ai eu le plaisir d’entendre |’été dernier). Lecharmant couple me propose ensuite différents sites a visiter pour le lendemain. Je choisis l’ancienne église abba- tialed’Altenberg. Et me voila de retour chez les Krauskopf ot m’attend une nuit infiniment reposante. Le samedi 6 octobre. Temps maussade. Dés 9 heures, Kurt et Gertrud viennent me chercher pour m’amener a_ l’abbaye cistercienne. Nos propos en- joués aident a oublier les nuages gris. Gertrud se sert parfois de son mini-dictionnaire allemand-anglais... Et nous arrivons. | Un petit portail en ogive conduit a l’intérieur du vaste monument gothique. Nous entrons au moment de|’offertoi- re, chantépar une chorale mixte qu’accompagnent les sonorités triomphantes de grandes or- gues modernes. Une quarantai- ne de fidéles seulement assistent a la célébration et communient sous les deux espéces. Suspendue au centre du choeur, une Madone dorée sculptée dans le bois. (J’ap- prendrai que cette statue du XVle siécle est particuliérement vénérée par la jeunesse catholi- que allemande.) La messe terminée, un autre organisme et une autre chorale mixte prennent la reléve. De nombreu- ses vocalises réchauffent les voix... J’en profite pour circuler librement, l’oeil admiratif. De retour a ma chaise, Kurt me donne une brochure illustrée qui décrit, en frangais s.v.p.!, l’essentiel a savoir sur ce vénérable édifice. Je me mets a lire avec ferveur. Une autre messe commence, accompagnée de chants poly- phoniques (en latin) aux lignes mélodiques d’une grande pure- té. Un silence monastique vient parfois remplir cet intérieur immense, a la fois austére et majestueux. Alternance de priéres liturgiques, de chants sublimes et d’envolées sonores. Quoi de mieux pour élever |’ame vers Dieu? Le sanctus, aux accents d’allégresse, me fait méme frissonner! Voici un résumé de quelques pages de la brochure. (Je passe sous silence une foule de détails, allant de |’édification de la premiére église jusqu’a la dissolution du monastére, qu’ont précédée incendie, pilla- ge, écroulement... Vers la fin du XIXe siecle, une. société fut fondée pour la «résurrection» de l'ensemble’ architectural com- prenant d’anciens batiments encore existants.) Le mot d'ordre des Cisterciens, «prie et travaille», étant interprété de maniére fort rigide, il n’est pas étonnant que leurs monastéres soient érigés en retrait du monde et que leurs églises, sans clochers, présentent une architecture réduite a |’essen- tiel. Ici, a l’église abbatiale d’Altenberg, I’harmonie des proportions dans les détails architectoniques, l’espace, les lignes, tout atteint un haut degré de «pureté gothique», tout est élévation architecturale vers Dieu. La couleur des pierres elle-méme s’harmonise parfaitement avec la beauté de la vallée forestiére. En pénétrant dans le saint lieu, le visiteur se fait peu a peu a l'impression d’austérité pour ensuite porter son regard sur l’essentiel: la structure archi- tectonique de l’ensemble. La masse de l’édifice est resserrée au minimum, avec alternance continuelle de colonnes et de vitraux. Un édifice sans murs! Un vitrail de 18 métres sur 8 mimpressionne _ particuliére- ment. (C'est, parait-il, le plus grand d’Allemagne.) Dire que ce monument remonte ail y aplus de 700 ans! L’architecture, acette époque, était considérée comme |'ex- pression de la pensée et du sentiment humain, et tout édifice religieux, un hymne au Créateur. Les batisseurs de l’église d’Altenberg ont, pour leur part, fait entrer dans |’église la forét qui l’entourait : un grand nombre de colonnes rondes, chapiteaux et vitraux (Sans croix ni couleurs, selon la régle cistercienne) ornementés des différents feuillages de la flore du comté de Berg. Impression nette que les colonnes ont été non pas fagonnées par les moines mais plantées, qu’elles n'ont pas terminé leur croissan- ce. Impression que non seulement les nervures des arcades et de la vote du choeur ne semblent pas peser sur les chapiteaux, mais que les colonnes s’épanouissent com- me des palmiers. Ainsi, laloi de gravité a été inversée par l’espace, la ligne, la lumiére et la proportion, c’est-a-dire la matiére absorbée par le spiri- tuel... fa En bref. . . OTTAWA (APF): Pour une cinquiéme année consécutive, les enseignants francophones, les conseillers pédagogiques et les responsables du frangais dans les écoles frangaises hors _ Québec, pourront profiter d’un stage de perfectionnement sur la didactique du frangais. Organisé pour la premiére fois par |’Association canadienne d’éducation de langue francaise (ACELF), qui prend cette année la_ reléve de_ |’Association québécoise des professeurs de frangais, le stage aura lieu du 2 au 14 juillet au Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes. En plus de vivre pendant deux semaines dans un_ milieu entiérement francophone et profiter de la culture québécoi- se, les stagiaires pourront perfectionner leur méthode d’enseignement du frangais et s’ouvrir ade nouvelles ressour- ces pédagogiques. Le nombre limite de stagiaires est fixé a 15 chez les enseignants, et a 10 chez les conseillers et les responsables du frangais. Il est 2noter que les enseignants doivent, pour étre Le Soleil de Colombie, vendredi 24 février 1989 - 11 Rte G AR ET GAGNEZ UN VOYAGE DE 2 SEMAINES POUR 2 PERSONNES EN SUISSE Participez en répondant a la question que vous pose Claude Deschénes. Vos réponses doivent nous parvenir avant le 7 mars. Regardez Vidéo Club le vendredi a 18 h 30 “Vous pouvez obtenir tous les détails du concours en contactant votre station regionale. Retournez a: Vidéo Club - Concours “Vacances en Suisse” — C.P. 500, succ. A - Toronto, Ontario - M5W 1E6 En collaboration avec INTERHOME & Sf Office National Suisse du Tourisme NOM ADRESSE CODE POSTAL TEL AGE REPONSE admissibles, enseigner le fran- gais, langue maternelle, au niveau secondaire. Le stage ne s’adresse pas aux enseignants de classes d’immersion. Les frais d’inscription sont de 60$. Les frais d’hébergement a l'université Laval sont assumés par les organisateurs, mais pas les frais de repas et de déplacement. La date limite d'inscription est le 15 avril. Information: (418) 681-4661.