CARNET D’UN PROMENEUR

LE MEXIQUEH INCONNU

Mosurs et coubumes

J'occupe une maison rose et
fleurie dans le bas de la ville de
Jalapa. Chaque matin de bonne heure,
assis dans la cour,je lis un chapitre
‘de "1'0r" de Blaise Cendrars, l'ouv-
rage retrace la vie d'un pionnier des
pays du soleil. Mais le livre ntest
qu'un prétexte, Apres quelques minu-
tes de lecture,mes yeux vont par—de-
la les feuillets staventurer dans le
jardin de la voisine.Sa fille de dix
huit ans,en robe rouge,s'y déroule
Ja chevelure et fait ses nattes.Elle
prend tout son temps,et son regard
se coule parfois de mon coté.Sa che-
velure déroulée conme un serpent bleu
-noir,elle y promene longuement le
peigne. En plein soleil, elle ressem-
ble & la déesse méme aut jour.

Est-il bescin de signaler la
coquetterie des Mexicaines?. Moins
sportives que les Americaines du now,
elles se montrent plus” fémirines. Qu’
on donne un compliment a une fille du

Texas,elle vous observe ,interloquée,
et froidement vous dit merci,Mais au
sud du Ric Grande les filles mendient
les louanges: "Je mtappelle Estella
cela veut dire "étcile’., Ne trouvez—
vous pas que mes yeux ressemblent a
mon nom?" Brunes,une flamme dans les
yeux, beaucoup oe Mexi.caines ne man—
quent pas de seduction. Quelques-unes,
assez rares heureusement , se palissent
le teirt a la pomade,la peau blanche
leur paraissant un signe d'taristocra-
tie. y

De nombreux Jeune s jens sejour-
nent “a Jalapa, cite estudiantine, On
les voit ,ltapres-midi, étudier, reci-
ter des poemes,ou flirter dans les
jardins publics, La plupart des jeu-
nes filles sont accompagnées d'un
chaperon, jeune frere ou compagne d'é-
tudes.Mais la compagne a parfois aus-
si un amowreux. Quant au jeune frere,
on lL'envoie s'acheter une creme gla-
cée.I1s parleront dtarchitecture, de
films ou de disques plutdt que des e-
venements internationaux,I1s aiment
leur pays et mettent une foi ardente
‘dans son averir. L'Université de Vera—
‘Cruz, dont la Faculté des arts se
trouve sur les hauteurs de Jalapa,est
entierement gratuite,

Ne croyons pas pour autant que
la masse puisse la fréquenter, les ou-
vriers sont trop démunis pour y. en-
voyer leurs ent fant s »quiiis requierent
de bonne heure 2 aes seconder dans
leur besogne. Il existe encore’a Ja-
lapa des Echoppes d'écrivains publics
prépo sés ‘a remplir,au nom des illet-
trés,les document s oificiel's,

Iei et 13,par la ville, s'aper-
coivemt des jardins dtenfants ou la
classe se donne sous des kic'sques' mul-
ticolores. On y voit des meres condui-

‘sant par la main leur petit gargon ou

par Roger DUFRANE

leur petite f ijle,et tenant de .1'an-
tre un bébé Sens de voiles pour
le protéger des piqures des insectes.
Les méres restent fort maternelle,mé-
me lorsque leurs petits,adultes avant
L'age,dcivent les assister a dresser
leur pacotille et a vendre sous le
marché couvert.

Les Mexicains sont polis,rieurs,
avec des sentiments “a fleur de peau.
On lit sur leur visage leur inquiétu-
de de ne pouvoir satisfaire ou leur
plaisir de vous rendre service. Cha-
que fois qu'il me rencontre,mon voi-
sin balaye le trottoir avec son
chapeau, Vétu comme un gueux, fier
comme Don Quichitte,il se montre ra-
rement au logis,une fois la semaine
peut-etre,pour apporter de l'argent
& sa femme.Je ne suis pas le seul
dans la rue a le soupconner d'entre-
tenir deux ménages et de devoir se
dépenser pour une double progéniture.
Est-il abusif de supposer que c'est
& la suite de telles meurs, 2s502
répandue s, que le développement du
peys suit avec peine 1'accroissement
de la population? Ajoutons que le
gouvernement lutte vigoureusement,
see 1'école ,»pour extirper ces coutu-—

s pernicieuses.

la base de la nourriture du peu-
ple consiste en mais,riz et haricots
noirs. On moud le mais pour en faire
la pate des tortillas.Ces crépes se
garnissent de viandes en menus Mmor-
ceaux,ou de légumes frits % 2a Mail =
te tout fortement pimenté. On mange
aussi du zebu, et une grande variété
de fruits.Le vin est excellent et la
biere,ainsi que les sirops de fleurs,
Quant au cacao,non sucré,il sert aux
coiu:'dons—bleus des masons bourgeoises
a confectionner des sauces moelleuses
a sten lécher les doigts.

La semaine prochaine:VERA-CRUZ

CES MAINS GEANTES sont examinées de prés par

Rachel Fried, agée de 9 ans, a une exposition tenue

& New York. Ces mains furent fabriquées pour un

carnaval & La Novuvelle-Orléans, il y a plus d‘un
; siécle.

Un Berlinois se rend au commissariat de son
quartier pour signaler la perte de son perroquet.
Aprés avoir donné le signalement de son volatile,
s s‘entend demander :

— Votre perroquet sait-il parler ?

— Heu... oui, répond le Berlinois, avec un
embarras visible. Mais je tiens & préciser que les
opinions politiques émises par mon perroquet ne
sauraient engager ma responsabilité personnelle.

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Le Soleil de Vancouver,page 5,6 juin 1969

ea i a aa a ea a eae

La langue bien parlée

M O nsieur,

SI votre pantalon est déchiré,
si votre veston est taché de graisse,
vous serez trés mal a l’aise, n’est-ce-pas?

et vous, Madame,

si votre blouson est défraichi

$i vous avez une maille a votre bas,
vous en serez consciente et honteuse...

Pourtant, I'habit de votre fierté, votre langue parlée et
écrite... quelle apparence a-t-elle?

Bien parler est notre entiére responsabilité. Nous ne pou-
vons accuser personne de la qualité florissante du “joual”.
Nous sommes seuls garants de l'état déplorable dans lequel
nous laissons glisser notre langue, notre grammaire etnotre
syntaxe.

Bien parler est a la portée de tous sans distinction de
Classe. Bien parler, c'est étre fier de soi-méme, de son
pays, c’est en somme bien porter I'habit de sa fierté.
Message de
LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LA PROVINCE DE QUEBEC
EN COLLABORATION AVEC VOTRE HEBDO

— a ae

La saignée continue

OTTAWA:-Da 30 juin 1967 au 30 juin
1948, plus de 1,7000 ingénieurs et
checcheurs fenadaen ont emigre aux
Etats-Unis. Un record depuis 15 ans
et une augmentation de 15% sur 1ltan—
née précedente, ar contre,durant la
meme période, plus de 200 ingénicurs
et hommes de science américain ont
amigré au Canada.De 3 a 5% des diplo-
més canadiens trouvent de 1'emploi
chaque année aus Etats-Unis. La nou-
velle mesure restreignant le nombre
de visas d'imnigrant accord¢s aux Ca-
nadien de sveait mettre un frein a cet-
te saignée dtingénieurs et d'homes
de science,

e a .

Le prix moyen a@ $31,234
TORONTO:— Le cout moyen d'une maison
neuve dans la région métropolitaine
de Toronto a baissé de $3,648 depuis
l'an derrier, révele 1'Association de
constructeurs de maison de Torcento.

L'édition du primtemps de la pu-
blication de L'organi sme signale que
le prix moyen des maisons baties dans
un rayon de 70 milles de Toronto est
de $31,234 comparativement a $34,882
1tan derrier.

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