* SUPPLEMENT DU SOLEIL agaZze Tel: 733-7011 EXPOSITION PERMANENTE BAU-XI GALLERY 3003 rue Granville par Ariéle Marinie COLOMBIE ’ teosar ts Une cheminée dans laquelle sont restées des cendres éteintes, des murs blancs auxquels sont accrochés quel- * ques dessins, de grandes fenétres qui s’ouvrent sur un jardin: la maison de Alistair Bell. L’artiste, posément, me montre ses gravures, une a une, en prenant soin de les exposer 4 la lumiére du jour, pour que je les voie mieux: ‘¢Celle-ci, je l’ai faite en Angleterre... Celle-14 en Hollande. Ca, c’était en Bretagne...’’ Il rit et me décrit les circonstances dans lesquelles il a pris les croquis qui ont servi 4 faire cette derniére:’’J’étais en train de dessiner, assis au bout de la jetée, quand je me suis apergu que les va- gues passaient par-dessus, me coupant le chemin du retour... J’ai dQ revenir en courant. Mes croquis étaient Né A Darlington, Angleterre, en 1913, Alistair Bell émi- gre au Canada en 1922. Aprés avoir travailleé comme dessinateur commercial, puis comme dessinateur indus- triel pendant plusieurs années, il décide en 1967 de consacrer tout son temps 4 la gravure sur bois. Depuis, il voyage beaucoup, prenant d’innombrables cro- quis partout of il va, s’effor¢gant de saisir l’ambiance particuliére de chaque endroit qu’il visite... De ses ba- teaux et vieilles maisons de Bretagne émane une at- mosphére de légendes celtiques, de ses ports d’Angle- terre surgissent des brumes épaisses et immobiles... Son art se distingue par son caractére sobre, précis, vigoureux. Le reflet m@éme de sa personnalité. Alistair ° Bell n’a pas étudié la peinture. I1l’a appris tout seul, prin- cipalement en s’y exergant inlassablement, jetant plus qu’il ne garde, corrigeant impitoyablement. **Si quel- qu’un veut vraiment apprendre, il n’a-pas besoin d’al- ler a Décole. 1 suffit de prendre un bout de papier et un crayon et de se mettre au travail.” affirme-t-il en rangeant ses travaux dans son carton. Alistair Bell ne copie pas: il interpréte, de maniére A traduire plus fidélement encore ce que lui a dit un paysage, éliminant le détail pour ne garder que l’es- sentiel, exagérant ce qui lui semble important... Ce n’est plus du dessin, c’est de la poésie! Une fois sortie dehors, l’entrevue terminée, je ne peux m’empécher de songer 4 Vvatmosphére de sérénité qui régne dans sa maison. Atmosphére que 1’on trouve uni- quement chez les gens qui font un travail de valeur, et qui le savent. Aprés tout, rien ne rend l’homme heureux comme de créer de belles choses! LE CHEMIN DE~ LACROIX Une piéce de l’auteur qué- bécois, Jean Barbeau, qui relate la période noire des mesures de guerre entre 70- 71 et l’invasion des forces policiéres au Québec. La piéce de Barbeau est” politiquement engagée, mais La Gazette des Ants LE SEUL HEBDOMADAIRE ARTISTIQUE DE.LANGUE FRANCAISE DE L’'CUEST! elle est en méme temps d’u- ne grande simplicité et trés humoristique. On n’y retrouve que trois personnages qui nous racon- tent ‘‘Le Chemin de La- croix’? au poste de police et qui jouent simultanément différents caractéres. redigée et montée par les membres de | atelier darts graphiques de La Maison de la Parole responsable: Réjeane Taillon collaborateurs:Ariéle Marinie, Michel Dion Yvon Rivest, Nicole Bellemare ;Le Soleil de Colombie, 21 juin 1974 \