2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 19 janvier 1990 a ae VIA Rail: la mort a petit feu Avec la disparition d’environ la moitié des services et du personne! du réseau de VIA Rail, une certaine idée qu'on se faisait du Canada vient également de disparaitre. En effet, durant des générations, le chemin de fer a représenté pour de nombreux Canadiens le symbole de |’unité du pays et, a bien des égards, et sans doute a juste titre, il aura été la force motrice qui a permis son développement économique et politique. C’est du moins ce que nous dit I’histoire officielle, celle que nous a servi, des années durant, |'imprimatur nationale, celle quel’on retrouve dans laplupart des manuels scolaires et qui, partant, meuble l’esprit de pas mal de Canadiens, y compris celui d’un bon nombre des hommes politiques qui nous gouvernent. Sauf erreur, voila qui devrait suffir pour que l'on parle d'une véritable trahison! Précisons cependant tout de suite que pour des raisons qui tiennent essentiellement a la nature méme du pays, a ses dimensions, aux caprices de sa géographie, a la rigueur de son climat, asa faible population, etc., que le chemin de fer canadien a toujours été, financiérement parlant, un véritable gouffre. En fait, point n’est besoin d’étre un économiste de grand talent pour comprendre que dés le départ cette extraordinaire aventure allait coder une petite fortune. N’eut été de |'entétement du premier ministre de |’époque et des fabuleux profits que le projet laissait entrevoir et qu'il devait effectivement engendrer, il y a fort a parier qu’il n’aurait’ probablement jamais vu lejour. Nenous leurrons pas, la mise en branle du projet et lasignature récente de son arrét de mort n’auront été qu'une histoire de gros sous et de rentabilité. A ce titre d’ailleurs, reconnaissons - pour une fois - que les conservateurs ont vu juste et, dans la mesure ou ils gérent le pays - a quelques nuances prés - comme on gére une affaire, qu'il n'y a rien de trés surprenant qu’ils aient finalement décidé d’arréter les frais. Mais si le train n’a jamais été rentable, l’aventure, en revanche, l’a été considérablement; notamment pour les compagnies et les entreprises qui ont contribué et participé a saconstruction et pour toutes celles qui ont capitalisé sur ses retombées. On serait d’ailleurs sGrement pas bien loin de la vérité en avancant qu’une bonne partie des entreprises qui ont installé le réseau et profité de ses bienfaits ne faisaient pas une priorité de l’unité canadienne ou d’une soi-disant future et combien lointaine prospérité du pays, la leur, assurément moins noble, mais plus immédiate et toujours d’actualité, suffisant amplement a motiver leurs actions et ajustifier leurs investissements; pas plus, du reste, que ces notions ont eu de |’influence lorsque, |e moment venu, il leur a fallu investir leurs profits dans des secteurs plus modernes et surtout plus rentables. Le capital ne s’embarasse généralement pas de symboles. Au besoin, il les dictent, et I’histoire les récupére. Bref, méme si notre réseau ferroviaire a couté terriblement cher, il demeure que l'économie du Canada en a largement profité Etsi depuis denombreuses années il ne répondait plus tout a fait aux besoins nouveaux du pays, c’est peut-étre en partie parce que les temps ont bel et’bien.changés ,mais c’est peut-étre aussi parce que nos gouvernements n'ont pas fait ce qu'il fallait au moment qu'il fallait. Un bon diagnostic et une bonne médecine appliqués au bon moment auraient sans doute permis de sauver VIA Rail. Aujourd’hui, une dimension Nord-Sud a remplacé une tradition Est-Ouest, et si ladate effective de |’arrét de mort du chemin de fer au Canada a sonné le 15 janvier 1990, c’est tout bonnement parce que nos gouvernements sont toujours en retard de quelques années sur ceux qui décident du sens du vent, du sens des trains et du sens vers lequel devra; dorénavant s’orienter le pays. Avec la disparition de VIA Rail, : on peut donc pratiquement dire que la boucle est bouclée. Reste maintenant a savoir si la recette sera bonne! Signe des temps, il semble bien que le train n/allait: décidément plus dans la bonne direction, a l'image, autre signe des temps, de |’unité canadienne, ce mot, ce réve, cet idéal, cet objectif, en tous cas cette bien fragile réalité qui montre a l’envie que la vision du Canada de bien des Canadiens a encore trop souvent du mal a dépasser le cadre: restreint que limitent les frontiéres de leurs provinces; respectives. il est vrai qu’au Canada, on connait les trains beaucoup plus pour les avoir vu passé que pour 6tre monté dedans. _ ~ Patrice Audifax Remous a la Caisse Populaire de Maillardville: les commentaires d’un lecteur La Caisse Populaire de Maillardville-Credit Union a lancé un prospectus-concours destiné, en premier lieu a ses membres, puis, a tous les résidants de la Colombie Britannique, 4gés de 19 ans et plus. Premier prix: 1000$ en un dépé6t a échéance, jouissant d'un intérét. Autre prix: un ours «Share» de 46 pouces, d’une valeur de 200$. Les conditions du concours Il s’agit tout d’abord de remplacer le nom de la susdite institution financiére, par un autre plus percutant, en fonction du développement qu’elle envisage de se donner dans un proche avenir. L’appellation doit avoir une consonance qui flirte intime- ment avec le bilinguisme officiel, tant préné, si peu respecté. Ce nouveau nom doit, dans une certaine mesure, refléter la ‘diversité de ses opérations et services. _Il_doit nécessairement étre [tg Songun Le seul journal en fraricals 4g Gsbmiis dela Colombie-Britannique -facilement compris, mémorisé. || doit aussi avoir une large portée, pour un rayonnement vers de futures localités. Lesquelles? Proba- blement un vaste réseau d’agences - de type toile d’araignée - dans toute la province. L’ambition y est. On demande trop pour un petit nom, qui, en somme, doit 6tre accouplé a |’impératif «Credit- Union». Mes impressions On a tendance a oublier les avatars de la défunte «Caisse Populaire Saint-Sacrement» des vieux pionniers du «Quartier St-Sacrement» de Vancouver aussi nommé «Quartier de la Seiziéme», finalement bradée a la Van-Fed Credit-Union, qui avait, en toute solennité, promis de garder a tous les niveaux, la «francité». Chiche... Elle n’a pas tardé a vendre son retenu, petit actif et surtout sa belle propriété. Sdrement un coup dur, avec 45000 fossoyeurs franco-colombiens. On oublie également que la Caisse Populaire de Maillard- ville-Credit-Union, basée sur le concept coopératif de son illustre fondateur le journaliste ‘québécois Alphonse Desjar- dins, avec les merveilleux résultats que nous connais- sons, est le symbole d’un passé encore trés actif. On lui veut une pérennité. Maillardville est un large site a cachet sentimental, imbu des traditions de ses vieux, plus proches du clocher que de la tribune, avec une quinzaine d’organismes éducatifs, socio- culturels, son périodique «Bon- jour Maillardville», son «Foyer Maillard». Quoi... veut-on d’un revers de main annihiler son caractére, d'une spécificité Suite en derniére page Vincent Pigeon B.A.,L1-B. Hean, Wylie, &iCie Avocats & notaires 1501-4330 Kingsway, ‘Burnaby,C.B. _ V5H 4H9 — Télécopieur: (604) 434-7707 Président-Directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Patrice.Audifax Journaliste responsable de Il'APF: Yves Lusignan Journaliste-coopérant : Pierre Sejournet _ Photocomposition: Suzanne Bélanger Joordonnateur administratif; Jacques Tang Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 Ph) Senge ®) 683-7092 ae. 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