LE SOLEIL He. Sa couves SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE VANCOUVER Directeur: André Piolat Publicité: Jacques Baillaut Redaction: Jean Riou,Roger Dufrane, ) W.J. Aubert, Pierre Perrault, louise Perrault yEdith Dear, Denise Deissner, Andre Vien, Se ee eee eee il callin lth ta Oe ea eee ee —~-"--, aut c ee ae ere eee i een ‘se grandissante Jacques Janteen- Caricaturistes: Louis Nollet,dir.art. ' Jim Nagy,Eve “Tonner. Publié par: LE SOLEIL DE COLOMBIE LTD. 661 E,15eme avenue, Vancouver .10,C.B. Prix: 15¢ le numéro Abonnement: 1 an $6.00,3 mis $3.00 Pour tarif des annonces,téléphonez a 879-281, CRE RRRERERERE REE RER EERE RHE EDITORIAL Systeme electoral Que diriez-vous si, demain, le premier ministre du Canada, monsieur Trudeau annoncait que, dorénavant,les députes ne raprésenteraient plus un comté, me seraient plus élus par com- té mais par les électeurs de tout le Canada et,qu*au lieu d'avoir a choi- sir un representant parmi les cing ou six candidats qui normalement se présentent. dans chaque comte, vous soyez force de choisir 262 représen- tants parmi les mille ou douze cents candidats inscrits sur votre bulle- tin de vote? Absurde, direz—vous. Comment choisir des candidats que vous ne connaissez pas et conscien- cieusement voter pour eux? Comment un résident de Terre-Neuve peut—il _ le porte—parole des intéréts de ‘Vancouver? Oui; lement absurde,mais‘aussi impratica- ble. Si illogique que cette methode puisse paraitre c'est celle dont les electeurs de la ville de Vancouver doivent se servir pour élire leurs representants au conseil municipal. Cette méthode, logique dans un village ou tout le monde »Vivant dans un cercle restreint, se connait plus ou moins intimement, est abandonnée des que le village voit disparaitre ce lien familial et intime,par suite de l'accroissement de sa population qui crée une diversité d'intéréts e- conomiques, sociaux et culturels, Vancouver n'a pas fait excep— tion a cette regle et jusqu'd 1935 les conseillers municipaux étaient élus par arrondissement.En cette an- née 1935, “a la suite d'un référendum demande par un groupe de commercants et de financiers de la ville, la mé- thode des arrondissements fut abolie et remplacée par le systeme villa- geois d'election par la totalité des electeurs de la ville. Pourquoi cette marche-arrisre? Le pays était encore en pleine crise économique. Ctétaient les annees som~ bres de la " depression ", L' électo- rat troublé et inquiet devant le cho- mage toujours croissant, la vente de propriétes arriérées dans le paie- ment des taxes,la quantite sans ces- ge gueux trainant dans les rues, l'telectorat, commengait a regarder d'un oeil fa- vorable les promesses des socialis- tes qui parlaient de prendre la mai- trise du gouvernement minicipal, par ltentremise du parti socialiste CCF. Voulant & tout prix enrayer la marche socialiste, les magnats de la finance et du commerce dela ville lancerent une campagne, renforcie de. cela serait non seu- ~ oe opinion de 1'honnéteté, JE ME DEMANDE Ce ave VA ETRE Sow PRocHaiW TOUR ? } i 1 | | | dollars, en insinuant que tous les maux economiques de Vancouver prove- naient du systeéme electoral par ar- rondissement, lequel soit-disant per. mettait aux conseillers minicipaux de se creer des petits empires poli- tiques dans leur arrondissement res- pectif ou un citoyen honnéte ne pou- vait solliciter un emploi, un con- trat ou méme faire redresser ses justes griefs, sans contribuer & la caisse électorale du conseiller en fonction, Le lavage des cerveaux n'est pas une invention récente,Leur campagne porta fruit. Ds eurent gain de cause.Le systeme d'arrondissement fut aboli en faveur du retour a l'e- lection villageoise,. Deux ans plus tard, ces memes ‘ . gens formerent leur propre parti, soit-disant non-politique, 1'appeie- rent " non partisan association ",se choisirent des candidats aux élec- tions de 1937 qui minis d'une caisse électorale bien garnie nteurent , pour la plupart, que peu de difficultés a se faire élire. Depuis, le N.P.A. a garde le contrdle de 1'hdtel de vil- le.Rares sont les candidats indépen- dants qui ‘réassirént .: 2 se faire é- lire, Voila plus de trente ans que ce sy steme anachronique dure,trente ans qu'a chaque élection sortent les squelettes des pot s-de-vin et Au pa= tronage pour faire peur a 1'électo- rat qui réclame un systeme plus dée- mocratique de choisir ses représen- tants, Admettre que le systeme dtar— rondissement est synonyme de corrup- tion est vraiment avoir une pietre non seule- ment des candidats au conseil mni- cipal, mais aussi des citoyens de Vancouver. Est-ce que les villes de Mont- real, de Toronto, de Winnipeg, de Saint—Boniface, etc, , sont des villes ou la corruption est flagrante?Leurs conseillers municipaux sont élus par arrondissement .Qu'il y ait eu des a- bus il y @ quarante ans alors que chaque conseiller minicipal distri- buait personnellement emplois et. contrats dans son arrondissement, il n'y a pas de doute,. Mais depuis, aussi bien aux ni- veaux fédéral, provincial que munici- pal,des reformes administratives ont — eté adoptees, les achats et les con-. trats sont adjugeés par Boum ae enes publiques,le systéme emcees et de promotion des -employés municipaux est reglemente par des contrats col- ‘lectifs avec les syndicats. Le role du conseiller municipal est changé; il n'est plus le distri- buteur dtemplois et de contrats. IL est le représentant du peuple a la gérance mnicipale, Mais comment peut-il représen— ter des électeurs qu'il ne connait pas? Et comment lui est-il possible de connaitre, méme une infime partie des quelque 400,000 citoyens, jeunes et vieux qui constituent la popula— opus 2: tion du Vancouver actuel, sans comp— ter que si Burnaby se.fusionne avec Vancouver, il y aura un autre cent mille citoyens de plus dont il devra faire la connaissance. Son role ne consiste pas seule- ment a participer aux discussions. * sur les grandes lignes des proble- mes de budget, de circulation, de pollution, ete., mais également sur les centaines de petits problemes. et griefs qui touchent la vie quoti- dienne et personnelle des citoyens. lorsqu'un, ciboyen est pris a- vec des problémes, des revendica~ tions qu'iz ne peut regler - a sa sa- tisfaction avec la bureaucratie de l'hotel de yille, il doit pouvoir. s'adresser a son conseil municipal, comme il lui est loisible de le faire avec son dépu- te federal ou provincial. Sous le systeme actuel,auxquels des dix con-- seillers vaqt~i1 stadresser? I] n'en. connait aucun. Tout ce qu'il peut faire, clest de recourir aux bons soins de celui dont le nom parait le plus souvent dans les journaux, ou faire comme aux courses, prendre une . épingle, fermer les yeux et piquer un nom au hasard., . Si Vancouver retournait au sys- teme dfelection par arrondissement, non seulement les conseillers con- naitraient leur quartier et ses ha— . bitants, mais les électeurs connait- traient leur representant et, au mo— ment des élections minicipales,nous n'aurions pas une repetition des 6- lections précédentes. Dans la moitié ‘de la partie Est de la ville,en aye prirent. en 1966. 7h% des électeurs ne pas la peine dtaller voter; 65% firent la méme chose, A quoi attribuer cette apathie si ce n'est a ce systeme anachronique Andre Piolat représentant au —