Le Soleil de Vancouver,page 2,le 22 Novembre,1968 LE SOLEIL de vancouver SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE VANCOUVER Directeur: André Piolat Publicité: Jacques Baillaut Redaction: Jean Riou,Roger Dufrane, W.J.Aubert,Pierre Perrault, louise Perrault »Hdith Dear, Denise Deissner, André Vien, Jacques Jantzen Caricaturistes: Louis Nollet,dir.art. Jim Nagy,Fve Tonner. Publie par:LE SOLEIL DE COLOMBIE LTD, 661 E,15eme avenue, Vancouver -10,C.B. Prix: 15¢ le numero Abonnement: 1 an $6.00,3 mis $3.00 Pour tarif des annonces,teléphonez a 879-281, PERERA RRERE AREER EER HERR E RSE EDITORIAL _. ‘Urbanisme — False Creek Paris pris naissance avec Iute- ce et se développa tout autour de ce village boueux, sur 1'fle ot se trou- ve Notre-Dame,En ce temps—la, les co- chons couraient dans les rues, Par l'urbanisme au cours des a- ges, Paris devint -la Mecque des bou- levardiers, des flaneurs;les chanson= niers chantent ses beautes, les poe- tes déclament ses charmes, A Vancouver,l"histoire semble é- tre 1'inverse, Par manque dturbanisne, une métropole moderne, douée par la naturdd'un des sites le plus grandio- se au monde, se développe autour d'u- ne mare; FALSE CREEK, ce bras de mer qui, avec ses 325 acres de surface et ses 5 milles et demi de rivage, s'en- fonce au coeur de la ville, et qui au liew d'étre devenu un site de beaute stest transforme en un depotoir, ren— pli de detritus, de ferrailles prove- nant des industries établies sur ses rives. Les odeurs qui s'en degagent ne sentent pas la rose, Pourquoi cette anomalie? Quelle est la solution? En 1937,M, Halford Wilson, a ses debuts comme conseiller dmnicipal,qua- lifiait False Creek d'étang puant et immnde, d'tabcés pustulant au coeur de la ville,et il préconisait en vain 1'etablissement. d'une corporation, u- ne sorte de "False Creek Authority " qui aurait pris en main le developpe— ment de cet ebjet d'aversion. Tout ce qu'il put obtenir fut la construction .d*un quai, le ™ Fisherman's Wharf"qui pendant un certain temps, eut um mar- che au poisson, ce dernier disparu de nos jours, Avec 1a guerre, le probleme de False Creek resta dans les limbes, Et en 1955 la question redevint d'actua- lite et le conseil municipal chargea M, Cousin,ingénieur portuaire a l'en- pe du Toronto Harbour Board,de fai- re enquete. sur les possibilites dta- méliorer False Creek, Au bout de -quelques mois il _ termina son enquete et produisit un rapport de planification et d'fembel- lissement, TL prévoyait la construc- tion d*immeubles de rapport, de bou- tiques,de parcs, de quais et d'autres aménites, 3 Son rapport rencontra immediate- ment l'opposition des propriétaires des terrains riverains, et les baux accordés aux diverses industries lo- cataires n'expirant qu'en 1971, ces problémes,ainsi que le cout du projet firent peur au Conseil Municipal, et le rapport Cousin fut wue aux ous bliettes, * LeAVOIR Tue MACRO! S650 ALOoRE LA!!! UUSTICE A J& NE PAROONNE PAG e@eee? eta MAIS Lui VOLER LE SALAMI, DEUX ANS # ,t NOLLET ith y A deux ans, au cours de sa campagne électorale a 1a mairie, le maire Campbell fit grand bruit au su- jet de 1'embellissement du dit FALSE CREEK et de la construction du viadue de la rue Georgia, Helas comme tant d'autres pro- messes électorales, elle fut oubliée une fois le maire élu. Mercredi, le 11 décembre pro- chain, les citoyens de Vancouver, une fois de plus, doivent~se choisir un conseil municipal, Maintenant ou ja— mais est le moment de décider de l'a- venir de False Creek, En 1971, les baux acutellement en vigueur arrive- ront a leur échéance, D1 faut absolu-’ ment qu'une décision soit prise imme- diatement avant que les négociations pour le renouvellement des baux ne soient entamees, les | revenus municipaux provenant des impots fonciers sont minimes, presque inexistants, compare’s a ce qu'ils pourraient 6tre, La depense “a envisager pour les travaux d!'aména- gement. \rait dans les 200 millions, mais si, comme lg suggere le conseil- | ler municipal Halford Wilson,une cor= poration était établie pour la geran- ce de False Urrek,cet’ argent« pourrait etre préleve par "des emprunts a long terme, ce qui permettrait aux contri- buables futures de payer leur part. De plus,. qu'on songe aux sommes perdues en impots eventuels sur les nouveaux immeubles,magasins et autres qui y seraient construits, Le relogement des industries de- placées par un développement proba- ble ne présenterait que peu de pro- blemes, tout en étant une étape dans la bonne direction de la lutte contre la pollution de l'air par les fumées et les vapeurs industrielles, Des sites industriels ont déja eté prévus et “sont disponibles sur les hords de la riviére Fraser, loin du centre de la ville, Tout cela parait fort simple, D*ou viennent donc les difficultés qui entravent la mise en route d*un tel projet?I1 semble bien que, a part la peur du cout, dtamenagement , Ie grand responsable ‘soit toujours le meme. pro jete” pour le Jardin Botanique, le Canadien Pacifique est le propriétai- re de la majorité de ceux entourant False Creek, et par ses privileges de riverain lui donnant droit ee peut empecher tout développement. lui interdirait acces aux eat False Creek, DL revient au conseil municipal de prendre une attitude déterminée et d'établir une commission spéciale qui entamerait sans délai des pourparlers avec les différents intéressés, afin d*amener le Canadien Pacifique a ac- cepter 1'échange déja proposé de ter- rains appartenant au gouvernement provincial sur la rive nord pour ses proprietés sur la rive sud. la ville pourrait ensuite acque— rir ces terrains du gouvernement pro-, vincial en échange des 200 acres qu'elle possede & Burnaby (ce qui devait etre le site d'un cimetiére ). Ceci fait,le redéveloppement. de False Creek pourrait commencer sur la rive sud, en attendant que le Canadien Pa- cifique déménage ses installations en dehors de la ville, _ comme cela s'est fait a Saskatoon, a Ottawa et dans d'autres villes, Le choix est aux électeurs, faut qu'une décision soit prise main- tenant ; il sera trop tard en 1971. Si les électeurs gne du nom de métropole, qutils exi- gent que les candidats aux élections du 11 decembre se prononcent d tune facon non-équivoque sur le redévelop- pement de False Creek, pour en faire d'une mare imonde,un oasis de beauté pour le bien-étre de la population et L'attraction des touristes, : Ntoubliez pas: ctest maintenant ou jamais} André Piolat Comme dans le cas du terrain’ veulent une ville di-' eee