Un nomme Douglas est grand comme les AG Sa toison blonde rappelle les blés des Prairies. Dans ses yeux bleus, on voit le Pacifique. Il a élastique d’un Indien. Il a a peine trente ans. C’est l’Ouest fait homme. Pére de deux enfants, il habite désormais a Surrey [‘‘a dix minutes de Maillardville”’, pré- cise-t-il]. C’est le nouveau directeur général de la Fédéra- tion des Franco-Colombiens. —Doug Brown, ca ne fait pas trés francophone? —dJ'ai été choisi pour remplir mes fonctions sur la base, je l'espére, de mes compétences. Parmi celles-ci, il y a le fait que je suis bilingue. Il y a sept ans que je parle’ francais, et uniquement francais, dans mon foyer, dans ma famille. Voici six ans que ma langue de travail est le francais. Je suis marié a une Francophone. J'ai vécu au Québec pendant quatre ans et demi. J'ai étudié en Belgique. J’ai travaillé un an avec les Franco-Alber- tains. A travers ces diverses expériences, ces choix, j'ai acquis, je pense, une certaine identification personnelle a la Francophonie canadienne. —Etes-vous Colombien? —Plus que jamais mais je l’ai été toujours puisque je suis né a Alberni et que j'ai passé toute ma jeunesse dans la province. A vrai dire. lorsque j’ai quitté la jétais encore Colombie-Britannique, la démarche > essentiellement un Anglophone. J’étais conscient de l'existence du Canada francais mais je ne |l'étais pas de la francophonie colombienne. Mais. a l'heure qu'it est. que j'ai largement dépassé le stade de la francophilie. En fait, j'ai appris le frangais dans un pays bilingue, la Belgique. La-bas, ma langue de communication et de travail était le francais et j'ai été plongé dans une ambiance francophone. Mais’, person- nellement, minoritaire. Ce méme état, je lai connu au Québec. Je n’en ai pas souffert, mais je l’ai connu. —Vos fonctions, au sein de la Fédération des Franco-Colombiens, comment les voyez-vous? —Tout d’abord comme des fonctions d’exécutant. Mon employeur, c’est la communauté franco-colombienne tout entiere par le truchement de ses représentants élus. En ce qui regarde mes priorités personnelles, sur le plan professionnel, j’ai tout d’abord a me familiariser avec l’organisation comme telle. Il faut que je prenne contact avec le milieu, que j’essaye d’identifier les priorités des leaders. Une des priorités que je discerne déja, c’est la nécessité de consolider une équipe au niveau du siege de l’organisme, une équipe qui puisse travailler efficacement en tant qu'equipe, qui comprenne clairement son mandat et qui planifie des options possibles quant a l’exécution de celui-ci. Pour ce qui est de mes rapports avec mes collégues, je dois vous dire que j'ai toujours été en faveur de l'égalité. Sur le plan des idées et des procédés, je favorise la formule collégiale, c’est-a-dire, dans la mesure du possible, le fonctionnement basé sur un consensus établi par le groupe. Dans le cas ou le consensus n'est pas a notre portée, une deuxiéme approche réside dans la décision majoritaire, mais qui tienne compte de la tendance minoritaire. Pour ce qui concerne globalement mes rapports avec mes collégues, je suis sur le méme niveau qu’eux, avec cette différence que j'ai un réle particulier a jouer en matiére de liaison entre le personnel cadre et l'exécutif. Au niveau administratif, il me faudra surtout m'impliquer en matiére de planification et de mise en priorités en fonction des ressources disponibles. je puis vous assurer ~ je ressentais mon statut | Brown... En d autres termes. et beaucoup plus -simplement: voir ce qu'on peut faire avec ce qu on a. —Mais vous étes aussi animateur? —Je me vois comme un coordonna- teur de l'animation. Au sein de l'équipe. je m'intégre avec mon propre bagage d'expériences acquises. Je compte essentiellement contribuer de mes compétences personnelles au bien commun de I'équipe d’animation. —Et Tavenir? Au dela des disponibilités actuelles? —Doucement, doucement...Nous en sommes encore, me semble-t-il, a un stade préliminaire et il faut déterminer la portée réaliste de notre action a partir des moyens dont nous disposons déja. Toutefois, la pos- sibilité d’étendre la portée de nos activités par le truchement de nouvelles implications n’est pas a exclure. —Vous étes un Occidental dans tout le sens du mot. Originaire de la Colombie, vous avez notamment travaillé avec les Franco-Albertains. Que pensez-vous du regroupement franco-occidental? —Je pense qu’il y a un potentiel important au niveau des grandes lignes de la politique des organismes franco-occidentaux, a l'égard, par exemple, du gouvernement fédéral. Je pense en particulier au domaine si essentiel de la communication, des moyens de diffusion, radio, télévision, etc., a celui de la politique que poursuit le gouvernement canadien a l'endroit des organisations bénévoles. Au chapitre de la diffusion culturelle, je pense qu’existent des points de repére communs aux provinces de. ‘Ouest. Dans notre cas colombien particulier, nous constatons qu’a part Maillardville, l'identité régionale des Franco-Colombiens est encore a définir. A l’encontre des autres Provinces de tradition plus rurale, il nous faut susciter des idées, encourager la création, la consolida- tion communautaires. Il nous faut également trouver les moyens dintégrer, avec leurs traditions communautaires. les migrants fran- cophones qui continuent, en nombre relativement important, de franchir les -Rocheuses. Beaucoup viennent des Prairies et apportent avec eux un exemple, une conviction qui ne peuvent que nous étre utiles.