12 Le Soleil de Colombie, Vendredi 6 octobre 1978 Philatéli Le ministre des Postes, Yhonorable J. Gilles Lamon- tagne, a annoncé que les Postes canadiennes émet- tront leurs timbres commé- moratifs de Noél le 20 octo- Des peintures du début de la Renaissance appartenant a la collection de la Galerie nationale du Canada ont été choisies pour illustrer les trois timbres de l'émission de Noél de cette année. Seul Christmas Noel DEPART POUR ATHA... Donec, ayant acheté tout notre fourniment recensé avec méthode sur un carnet «de bord» et bien arrimé sur notre démocrate, au matin du sixiéme jour, nous primes la route vers 11 heures. Nous ne prenions pas di-- rectement le «trail» d’Atha- basea, car un Pére oblat nous avait parlé d'une famil- le francaise installée au_ nord-est d’Edmonton, vers Morinville, depuis plusieurs années et qui était toujours trés heureuse de recevoir les nouveaux colons du vieux pays. Nous l’avions donc avisée de notre venue, et sur la recommandation du Pére. C’était, en somme, pour nous, une simple promena- de, une sorte d’entrainement et de galop d’essai pour nous roder, nous et l’attelage, car la route qui devait nous y conduire était une voie déja relativement ancienne tra- eée par les services du gouvernement. Ce secteur était, en effet, une région assez défrichée et habitée, et en pleine expansion. Nous avions une vingtaine de miles a couvrir, ce qui n’était pas excessif, en comp- ‘tant méme l’arrét pour la pause et le repas. y paraitra cependant le dé- tail central de chaque com- position: la Mére et l’Enfant. Le timbre de 12 cents représente un détail de La Madone aux pois en fleur, oeuvre d'un maitre anonyme de Cologne qui date du XVe siécle. La vignette de 14 cents reproduit La Viergé et YEnfant avec saint Antoine le Grand et un donateur, peinture de Hans Memling, figure dominante de la pein- ture flamande a la fin du XVe siécle. L’illustration du timbre de 30 cents provient de la partie centrale d’un triptyque du XIVe siécle intitulé La Vierge et l’En- fant entourés de saints: l’An- Crucifixion et qui est attri- bué a Jacopo di Cione. Le design et la typogra- phie des trois timbres ont été réalisés par Jean Morin, de Montréal. - La maison Ashton-Potter Limited, de Toronto, impri- mera les timbres par le procédé de la lithographie en six couleurs 4 raison de 111 millions pour celui de 12 cents, 76 millions pour celui de 14 cents et 24 millions pour celui de 30 cents. Il faisait un temps superbe de l’hiver nordique; le soleil brillait sur la neige imma- culée des champs et de la campagne, sous un ciel d’un bleu bien plus foncé que celui de nos cieux limousins. Le froid était assez vif, quinze 4 dix-huit degrés en dessous de zéro. Mais nous étions vétus a la mode cana- dienne, vestes fourrées de laine, pantalons pris dans de grands bas moletonnés et mocassins montants de cuir bouilli; car il n’était pas question de partir sur la route, méme pour une visite, avec un costume de cita- din. : Ce fut un voyage sans his- toire, mais qui nous permet- tait néanmoins de faire connaissance avec nos bra- ves chevaux qui semblaient de trés bonne volonté. Ils marchaient d’un bon pas régulier, dans la chanson des grelots qui troublait seule le grand silence avec le frottement des patins du traineau sur la neige tassée par les précédents charrois. Tantét portés, tantot mar- chant prés de l’attelage, nous devisions sur notre nouvelle vie, fumant pipes ou cigarettes. Nous arrivames a la ferme - des Le Gall, la nuit déja LE FEUILLET-SOUVENIR CONSACRE A CAPEX EST EPUISE AU SERVICE PHILATELIQUE Les Postes canadiennes ont annoncé que le feuillet- souvenir émis le 10 juin 1978 a l’occasion de CAPEX 78, YExposition philatélique in- ternationale du Canada, est épuisé; le service des com- mandes postales _ philatéli- ques et la plupart, sinon tous les‘ comptoirs philatéliques des bureaux de poste de tout le pays n’ont plus cet article. Toutes les commandes qui sont parvenues au service des commandes philatéli- ques le 10 juin au plus tard ont été exécutées; cepen- dant, les quantités ont été réduites pour certaines com- mandes importantes, afin que tous les clients dont on avait recu la commande avant le 10 juin puissent avoir leurs articles. Le service des commandes postales philatéliques a exé- cuté plus de 10,000 comman- des au comptant, soit trois fois plus que d’habitude. Les commandes et les rembour- sements des paiements arri- vés aprés le 10 juin sont retournés aux clients. Aie, aie, mes aieux!... J’examine la page publici- taire d’un supermarché bien connu. On y vante, en grandes lettres, des produits alimen- taires divers: les viandes, les fruits secs, les volailles. Le francais employé est bon, la présentation soignée et de bon goiit. Mais voila ‘qu’en haut, en lettres blanches sur fond noir, une phrase accroche mon regard: “Pour votre boustifaille des fétes”, etc... Aie, aie, mes aieux... De grace, chers amis, qui faites un effort pour bien écrire notre langue publici- taire, n’employez pas l’argot parisien, ne vous servez pas de la langue populaire d’un niveau presque vulgaire. Nous avons déja_ le “joual”. Car boustifaille est du francais populaire. C’est un mot 4 mettre au rancart. Cela me rappelle histoire du Québécois qui, s’adres- sant aun Francais dans ce qu'il pensait étre du frangais international de bon aloi, lui demandait: “Alors, Mon- sieur, avez-vous bien bouffé?” Louis-Paul Béguin Le Mot du Jour Difficultés —Le sel est Acre quand on le gotite a part; mais c’est le parfait assaisonnement qui. donne aux mets toute leur saveur. Ainsi les difficultés sont-elles le sel de la vie. _ [Baden-Powell] tombée. L’accueil fut, pour nous, une véritable surprise: mé- me s'il est normal, en pays étranger et lointain, de rece- voir courtoisement des visi- teurs, surtout du méme sang et venant de la méme patrie, jamais nous n’aurions pu supposer une pareille gentil- lesse. La famille, bretonne d’ori- gine, se composait des deux parents, de deux fils de seize et vingt ans, et une jeune fille de dix-huit ans, Madelei- ne. Quand nous stoppames dans la cour, et au bruit de nos sonnailles, les portes s’ouvrirent et tout le monde fut dehors, malgré le froid mordant. Et ce furent des exclamations de joie comme si nous étions vraiment at- tendus et désirés. Nous -n’avions pas. le temps de placer un mot pour nous présenter que chacun de nous tirait a l’intérieur, Vainé des fils nous ayant «signifié» que le soin des chevaux le regardait... Nous efiment, en entrant, la révélation d’une maison de colons, ayant bien leurs affaires en main. Cuisine avenante, living- room simple mais conforta- ble aux meubles en maho- —Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas; mais c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. [Sénéque] gany, de chez Eaton sans doute, et les inévitables rocking-chairs. Une bonne chaleur régnait dans la mai- son, diffusée par la cuisinié- re et par un heater impo- sant chauffant méme suffi- samment le premier étage des chambres par un jeu de tuyaux le long de l’escalier. Maison de bois naturelle- ment, comme dans tous le pays, mais en plusieurs épaisseurs de planches avec matelas d’air; couverture en bardeaux, sorte d’ardoises de pin rouge ou de cédre. Quand on nous eut montré notre chambre, un grand lit pour deux personnes et un matelas sur le parquet, et que le fils fut revenu de l'écurie aprés avoir déharna- ché et soigné les chevaux, ce fut l'introduction a table. Certainement, ce n’était pas tous les jours que pareil- le réception était donnée: a voir la vaisselle qui ornait la table et la belle nappe qui la recouvrait, nous nous ren- dions facilement compte de lhonneur que nos hétes vou- laient nous faire, et de la joie et de l’émotion gu’ils avaient a nous recevoir. Ce que le Pére nous avait dit de cette famille se confirmait bien sous nos yeux, Le repas fut naturelle- Lisez les écrivains francophones Georges Simenon Quel écrivain a un plus large public que cet auteur d’environ 300 ouvrages tra- duits dans une quantité de langues et souvent adaptés au cinéma et a la T.V.? Belge, né a Liége en 1903, Simenon était dés 1919 jour- naliste a la Gazette de Liége. Il voyagea et publia a 21 ans son premier roman. En 1931, ce fut le début de la fameuse série de romans policiers, une cinquantaine, dominés par la pittoresque figure de 1l'Inspecteur Maigret. Elu a |’'Académie Royale de Belgique, il réside le plus souvent en Suisse, prés de Lausanne. Excellent conteur, il s’at- tache 4 peindre des étres ordinaires, moyens ou mé- diocres et leur angoisse au milieu d’un monde ou régne la violence. I] apporte un soin tout particulier a l’évo- cation de l’atmosphére de chacun de ses drames. ’ moment, dans un autre bureau, qui n’a rien 4 voir avec le premier, on est en train d’établir une fiche 4 ton a nom... Et ce n’est pas parce que tues bien avec un j secteur que tu peux te risquer dans un autre.” ‘ Frank s’en est souvenu le lendemain matin, et cela | T’a d’autant plus tracassé qu’il avait la gueule de bois. | _ ‘ Cela devient une habitude. Chaque matin, il se promet de faire attention, mais il recommence tout de suite, justement parce qu'il a besoin d’un verre pour se remettre d’aplomb. (La neige était sale). —o ' “-Tu travailles avec un bureau ov tout le monde te F serre la main et tu te crois paré. Seulement, au méme q. EDITEURS: Fayard, N.R.F. Presses de la Cité, Collection Folio. PARMI SES MEILLEU- RES OEUVRES: Le Chien Jaune, enquéte de Maigret sur des crimes commis en Bretagne. Le Bourgmestre _ de Furnes: En Belgique; un homme riche et respecté commet une mauvaise ac- tion. Ce sera le début de sa déchéance. Lettre & mon Juge: un médecin décrit le long che- — minement qui l’a mené au crime. Le Testament Donna- dieu: 4 La Rochelle vit une “excellente famille”... sur la- quelle il y a beaucoup a dire. LISEZ POUR COMMEN- CER: La Neige était sale: une enquéte policiére dans une maison de prostitution, pendant l’Occupation. Un jeune dévoyé arrive a se racheter de_ ses fautes. Meurtrier d’un sous-officier allemand, il meurt fusillé. ‘Par Pierre Maturié ; ment trés animé, les ques- tions fusant de leur part sur le «vieux pays». Et quand, le couvert levé, Jean parut avec une de nos bouteilles de Bisquit Dubouché WSOP qu’Armand avait regue en cadeau de son voisin de Champanatier, M. Vayle, dé- positaire de cette marque, ce fut du délire. Et la soirée passa, jusqu’a une heure assez avancée, en séance de gramaphone avec «Marseillaise», des chansons francaises et des danses que Jean, toujours galant, inter- préta avec la jeune et jolie Madeleine qui, ma foi, avait l’air de bien apprécier son cavalier. Le lendemain passa dans la visite de la propriété qui devait représenter certaine- ment plus de deux cents mariage. De 9h00 a 21h00. “simples métayers... x «x Mme King * » * Voyante et conseillére * Vous aide a régler tous les problémes de la vie, santé, D’autres ont bénéficié de ses services. Pourquoi pas vous? Service confidentiel. Téléphone:. 324-7416 hectares. Ils vivaient bien, confortablement, pensaient — encore s’agrandir au fur et a mesure de mariages possi- 1 bles, et avaient en banque © un compte substantiel, alors — ; qu’en France peut-étre, en seraient-ils toujours au sta- — de de petits fermiers ou de Mais les moments agréa- bles passent toujours trop vite. Il en reste, cependant, de beaux souvenirs, puisque plus de cinquante ans apres, ils réchauffent mon coeur. Malgré leur insistance pour nous faire prolonger notre séjour, il fallut bien © rompre le charme et penser _ au départ. Il nous semblait que tout retard nous serait préjudiciable, et qu'il ne — resterait plus de bonnes- terres disponibles a notre arrivée a Athabasca. os dain ies lah Sian