Arts et Spectacles 1] Galerie d'art de Vancouver Harold Micay, guitariste virtuose Quelle bonne idée, de nous présenter de la musique de chambre ala Galerie d’artde Vancouver! Nous voudrions bien que les responsables en soignent davantage la présentation - si Le Soleil a trouvé la salle de concert, c’est par hasard, car rien n’indique son emplacement, alors qu’une simple pancarte a fléche aurait suffi. De méme, nous aurions mieux aimé une salle munie soit de fenétres soit d’insonorisation, car on a le choix, actuellement, ou d’étouf- fer ou d’entendre la circulation rue Georgia... Il s’agit de deux séries alternées, tous les deux ven- dredis de midi 4 une heure. Les billets sont bon marché, la musique intéressante et origi- nale, les musiciens sont des jeunes inconnus qui méritent d’étre mieux connus. : Autre petit commentaire que nous devons faire, Le So- leil ayant annoncé, de bonne ~.foi, le basson américain, J. Dagg, comme soliste du concert du 12... Or, M. Dagg n’a pas pu venir. Quant au programme du 22 mars, ma consoeur a eu la = me 5 > on (bonne) surprise de la venue d’un duo étranger en plus du programme annoncé. Les coin- cidences existent, mais munis- sez-vous de patience quand méme! La série Out for lunch présente de la musique classi- que, souvent de compositeurs ou d'oeuvres peu connus. Las, a l’excellent concert oi j’ai eu le plaisir d’entendre un jeune guitariste bourré de talents, le jeu lyrique et subtil de M. Harold Micay devait con- courrir avec les bruits d’un petit fonctionnaire (de la galerie) qui non content d’écraser bruyam- ment tous les papiers gras de son casse-crotite, lisait un catalogue électronique - peut- étre n’entendait-il pas qu’on jouait dans la salle? Harold Micay, appelé au dernier moment, a beaucoup de talent, alliant la maitrise totale de son instrument a une sensi- bilité frémissante a la beauté, a un respect total de la partition, ainsi qu’a un jeu plein de fi- nesse. J’ai bien aimé, égale- ment, son choix de composi- teurs. Dans les deux séries les artistes invités prennent le temps eh we de commenter, auparavant, les oeuvres qu’ils joueront. Je ne suis pas mécontent de connaitre A. Transman, com- positeur moderne, dont la «Cavatina», écrite pour Sego- via, m’a paru pauvre de mélo- dies malgré quelques jolis airs dont une «barcarole» char- mante. Dans un programme qui exigeait une virtuosité rare, mais qui n’a posé aucun probléme a la technique magistrale de H. Micay, j'ai relevé le nom du Canadien Sid Robinovitch, Winnipegois juif contemporain, ami du guitariste. I] a choisi un texte liturgique de Yom Kip- pour qui nous a fait entendre des échos mélancoliques, infi- niment beaux, des siécles pas- sés. C’était émouvant, origi- nal, M. Micay y a mis son coeur... et ses doigts de vir- tuose... Nigel Barbour Les deux séries conti- nuent jusqu’en juin. Infor- mation 682-4668. Billets 4 la porte. CRAGUE POUR KASHTIN Présenté par ELAINE SMOOKLER Productions VENDREDI 26 AVRIL AU COMMODORE LES PORTES OUVRENT A 20H00 TICKET MASTER 280-4444 Le Soleil de Colombie "Zazie dans le metro" Enfant terrible Sa mére |’a déposée comme un paquet sur le quai de la gare d’ Austerlitz. Mais, sa valise bourrée d’ objets «z’en tous genres» a la main, Zazie s’en moque, comme «elle se fout du Panthéon» ou de Napoléon «avec son bonnet la c...». Zazie est venue a Paris pour voir le métro. Caprice d’une mouflette au langage fleuri qui sé¢me la zizanie. C’est que la m6me a la question impertinente tou- jours au bout de la langue - «C’ est quoi un hormosessuel? » et débite les affirmations péremptoires avec la rapidité d’un tireur d’élite - «Quelle colique que I’ égzistence?» Une véritable tornade, sanglée dans son ciré rouge, qui exige du «cacocalo» ou des «bloudjinzes» et ne lache pas d’une semelle tonton Gabriel. Evelyne Levasseur, de la compagnie Libellule, a fait une adaptation tout a fait originale du célébre roman de Raymond Queneau. Sur scéne, deux acteurs: Evelyne Levasseur, jouant l’espiégle gamine et Pierre Augé, inter- prétant a la fois les personnages secondaires, tonton Ga- briel mais aussi l’auteur. Un Queneau un peu dépassé par une création, qui ne se géne pas pour lui demander des comptes. «C’ est ¢a les gosses d’ aujourd’ hui,» trouve-t-il simplement a répondre, avec son air débonnaire. Dans ce ping-pong verbal, le démon en jupon finira par «smasher» la balle gagnante en s’exclamant: «Tu causes, tu causes, c’ est tout ce que tu sais faire. Francois Limoge «Zazie dans le métro», vendredi 3 mai, 20h00, théatre Frederic Wood (UBC). Renseignements et réservations: Alliance francaise, 6161 rue Cambie, tél.: 327-0201. Vendredi 19 avril 1991