4 . Information Salam! M. Mohamed Adel Elsafty, ambassadeur de la Répu- blique arabe d’Egypte 4 Ottawa, vient de me faire parvenir, sur demande, |’éventail des publica- tions (frangais/anglais) mises a la disposition du voyageur... transatlantique. Cette documen- tation d’apparat est accompa- gnée de deux pages personnali- sées fort amicales portant la si- gnature du représentant lui-méme, sil vous plait, de I’ Etat arabe au Canada. Abracadabra! En ouvrant brochures et dépliants sur l’ancien royaume des pharaons et sa capitale ac- tuelle, je suis a l’instant frappé par tant de noms qui, ajoutés les uns aux autres, font apparaitre une quantité de «a» - l’alpha de notre alphabet - absolument «af- farante»: mastabas (tombeaux en pyramide) a Saqqarah, Abu-Sha- kra, Raba Al-Adawia, Gamal Al- Din Al-Dhahabi; al adraab (quar- tiers) Al-Asfar, Al-Manial, Al Kalaa, Mamal Al-Sokar, TalaAt Harb; al masajid (mosquées) Al- | Azrah, Al-Azhar, Al-Aqmar; plages Al-MaAmoura, Al-Man- dara, Al-Assafra... Quel charabia (de l’arabe «algharbiya») pour le profane! Hdtels Cataracte, Safa- ga, Marhaba, Hamad Allah, Ramada; restaurants Homard, pardon, Omar Al-Khayam, Mi- daan Saad Zaghluul; plats: ka- bab, baba (a propos, le «p» n’exis- Chronique Aria en A majeur Exceptionnellement, vous ne retrouverez pas cette semaine la chronique de Jean-Claude Arluison. Il est remplace au pied levé par son ami, Jean-Claude Boyer. tant pas en arabe, ni le «vy» d’ailleurs, papa fait baba) gha- noug, salade, tamia (aucun plat a l’ananas, cependant). Aussi: marchés d’artisanat Khan AI- Khalili, Al-Sagha, Kerdassa, Al- Harraniah... Hosanna! Allah! Alléluia! Abracadabra! Alouette! Ha! Ha! Mais la débauche ne s’ar- réte pas 1a: villages d’Al-Balya- na, As-Salam, Basata, Al-Sama- ka; places Bab (porte) Al-Khalk, Ataba; palais Gawhara, Qasr Al- Zayyan; auberge Sharia Abtaal Al-Tahrir. Plus ¢a va, plus il y en a: tombeaux Al-Mizawaka, mau- solée d’Agha Khan, cimetiére d’Al-Bagawat; églises Santa Barbara et Al-Malaka; monastére Al-Anba Samaan; temples de Dandara et Kalabsha. En vrac, maintenant: pyramide Hawara, citadelle de Salah Al-Din Al- Ayoubi, banque Al-Qahira, café- téria Astria, hdpital Al-Salam, oasis Farafrah, Aqua Marina, bains Hamman Fara’un, Gabal (mont) Al-Mawta, bassin Qattara, céte Agaba, camping Massar, ile dan, des «bazaars» aux noms bizarres, des ambassades, villas de pachas (sultan Hassan), casi- nos, chalets, gares, parcs, palme- raies, bars, snacks-bars, patati, patata. Extravagance d'assonances L’extravagance d’un tel -Samalak.,. Sans parler du rama- . étalage d’assonances initiales, médianes et finales saisit le voyageur ébahi, comme une in- terminable caravane du Sahara. Remarquons. que cette aria en A majeur est chargée de Les quatre "A" arabes Leber toutes les gammes de nuances phonétiques, des vélaires aux spirantes dentales, en passant par les sifflantes alvéolaires la- ryngalisées. Qui n’en resterait baba? Quant a la carte du métro du Caire, elle en affiche égale- ment un amas avalancheux non moins pharamineux, de cet alpha assonant; méme la carte des dis- tances entre la capitale et les prin- cipales attractions régionales en rassemble une myriade. C’est abracadabrant. Il faut néanmoins passer sous silence ces autres noms - de stations et d’ attractions - afin de ne pas abuser désagréablement de la surabondance. Blablablabla Laissons donc 1a sur-le- champ catalogue de la statuaire, panthéon de Karnak et barrage d’Assouan, ainsi que magasins et pharmacies d’Al-Iskandariyah (Alexandrie). «Des ‘‘a’’, en veux- Connaissez-vous votre histoire? La Société d'Histoire des Franco-Colombiens ob Vous propose un petit jeu historique. ui’ | TOUus les quinze jours, nous vous poserons deux questions sur l'histoire de la Colombie-Britannique ou du Canada. Pour laisser le temps a ceux qui regoivent le "Soleil" tardivement, nous tirerons au sort, chaque quinzaine, parmi les bonnes réponses, deux gagnants qui recevront un abonnement d'un an a la Société d'Histoire. Téléphonez-nous vos réponses au (604) 732-1452 (24h/24) et n'oubliez pas de nous laisser vos coordonnées. a) Quel est le nom du «village», situé en Colombie-Britannique, regroupant une importante com- munauté francophone depuis Jeu No 11 le début du siécle ? b) Pourquoi lui a-t-on donné ce nom et en quelle année ? Réponse du Jeu No 10 En 1535, Jacques Cartier lanomma «ile de bacchus», a cause des vignes sauvages qu’on y trouvait et la rebaptisa fle d’Orléans en l’honneur du duc d’Orléans en 1536. En 1542, Jean-Francois de La Roque de Roberval tenta d’y établir une colonie. L’ile fut concédée a huit associés en 1636 par la compagnie de la Nouvelle France. Elle devint «l’ile Sainte Marie» lorsque des Hurons s’y installérent de 1650 4 1657. La Paroisse de Sainte-Famille y fut fondée en 1661 et la premiére église construite en 1669. En 1668 l’ile devint la propriété de Monseigneur de Montmorency-Laval, premier évéque de Québec. ile comptait alors 471 habitants, soit autant que Québec. Elle fut concédée en tant que fief 4 Frangois Berthelot en 1715, sous le nom d’fle d’Orléans qu’elle reprit définitivement en 1725. Vendredi 10 mai 1991 Le Soleil de Colombie tu, en v’la! Y en a en tabarnak!», ou «J’ai mon sacrament d’voyage!», dira assurément, en parfait joual, le lecteur de la val- lée de la Matapédia, de Kamou- raska, Kazabazoua, |’ Athabaska, la baie des Ha! Ha!, et cetera. Et en dehors du Canada, qu’en dira celui de Panama, Djakarta, Casa- blanca, Madagascar, de 1’ Alaska ou de 1’Alabama? Moua pas sa- voir. Qui, dorénavant, osera af- firmer que la majorité des habi- tants de ce pays arabe ne sait ni a ni b? Ma tata Amanda? Ali Baba et les quarante malfaiteurs? Pas moi, en tout cas. Voila. Et si je m’amusais mainte- nant a additionner les «a» que le... hasard m’a fait emmagasiner dans ces paragraphes bavards? Ma parole, quel tralala! Il y en aura, jusqu’a l’oméga de cet article, bien au-dela de ce qu’on pourra s’imaginer? Il ne faudrait pour- tant pas s’en épater trop vite, car l’arabe d’a présent n’a que trois voyelles de base: a, i, u, alors que le «a» est la troisiéme lettre la plus fréquente de la langue fran- ¢aise: baréme E-S-A-R-I-N-T-U- L-O. A+A=AA En achevant le fignolage de ce blabla, je recois un appel de Klaus, ami allemand, nanti d’un doctorat en mathématiques. Me sachant en train de parfaire ce travail tatillon, il m’apprend le nom du fameux maitre arabe de Valgébre, Al-Khowarizmi (IXe s.), auteur d’un ouvrage intitulé: KI- TAB (livre) AL-JABR (contrainte, réduction) AL-MUKHABAL- LAH («mu» comme dans «mu- sulman», et «khaballah» comme dans «cabale»). Vous aurez sans _doute fait le rapprochement entre «al-jabr» et «algébre». «Peu de gens spécialisés en informatique reconnaissent la provenance d’»algorithme» (régles opératoi- res appartenant 4 un calcul, ou enchainement des actions néces- ~ saires 4 1’accomplissement d’une tache): Al-Khowarizmi, m’ap- prend également Klaus. Par ailleurs, le vocable espagnol “‘algebrista’’ se traduit soit par “algébriste’’, soit par ‘‘rebou- teur’’ (au Québec, autrefois, on disait “‘ramancheur’’), c’est-a-dire qui fait la... réduction d’une frac- ture.» Intéressant, tout cela. Avant de raccrocher, mon savant ami me lance spontanément: «J’ai hate de lire le résultat final de cette gymnastique mentale». Quant a la gracieuse déli-_ catesse des caractéres arabes, «elle refléte, m’affirmait un mahomé- tan loquace, le calme courant des eaux rares, indispensables aux grandes populations islamiques — vivant en pays arides». Arrétons-nous sur cette note-la avant qu’une avalanche aussi imposante de la lettre ini- 4" tiale de notre alphabet ne nous attire un attaquable embarras. In sha’ Allah. Nota: Certains lecteurs aimeraient — probablement connaitre la quan- tité exacte de «a» apparaissant dans ce charabia langagier, d’ARIA EN A MAJEUR au «a» final de ce nota. Y en a-t-il moins de quarante-quatre douzaines (528) ou davantage? Au premier malin tombant ras (par téléphone a ce canard), on attribuera quatre parts de halva marbré 4 la pate de sésame - marque Camel. Qui vivra verra. Jean-Claude Boyer Le Président-directeur: Jacques Baillaut Jean-Claude Arluison Soleil. de Colombie Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique Gestion, administration, publicité: Jacques Tang Journalistes: Daniel Bélanger, Frangois Limoge Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Claudine Letoumncur, Tima Sekkat, Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiére, Nigel Barbour Ouverture du journal: 9h a 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, BC, V6A 2W3. Les lettres 4 la rédaction seront publiées 4 condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu’elles soient signées. Tél: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. L'abonnement annuel coiite 21,40$ au Canada, 26,75$ 4 l'étranger, Le journal Le Soleil de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. 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