Sn rca t a ron Le Soleil de Colombie, vendredi 30 septembre 1983 -il Lettres, arts et spectacles LES FILMS DE LA SEMAINE PETTITT VUS PAR GASTON. “Zelig”’ Woody Allen, Interprétes: Mia Farrow. Mise-en-scéne: Woody Allen [Stardust memortes | La saison estivale est main- tenant terminée et avec elle s’en vont toutes les super-pro- ductions américaines de 1’été et l’automne laisse lieu a4 un renouveau cinématographi - que en commencant par Zelig, dernier film du plus astucieux satiriste du cinéma américain de la derniére dé- cennie, Woody Allen. Leonard Zelig (Woody Allen) est un caméléon hu- main, années ‘20 et ’30 qui de- vient instantanément, par lacharnement des médias, un spectacle des plus originaux. Zelig prendra les caractéris- tiques, l’apparence et les atti- ‘tudes de ceux qui le rencon- treront; du joueur de base- ball au rabbin, en passant par plusieurs autres. Les prestigieux talents se- ront alors analysés par le doc- teur Eudora Fletcher (Mia un phénoméne des © Farrow) qui découvre que son patient veut tellement étre accepté du monde extérieur qu’il se changera en quicon- que l’entourera. Pour véhiculer l'histoire sous le format d’un documen- taire moderne, Allen nous donne un collage de bobines d’événements d’alors (ot on peut reconnaitre Charlie Cha- plin, Tom Mix, Jack Demp- sey, les New-York Yankees, Babe Ruth, etc.) intercalés de ses propres confections tour- nées en noir et blanc, le tout agrémenté d’interviews d’au- jourd’hui en couleurs. Le travail technique est extraordinaire et brillant mais la méthode utilisée empéche Allen dintroduire des élé- ments essentiels (tels que la compréhension humaine) qui ont fait la marque de Annie Hall et de Manhattan. Malheureusement plein d’essence innovatrice, Zelig ne saura remplir les conditions d'un film pleinement diver- tissant. Joue au cinéma Capitol 6, 820 Granville. Tél. 669-6000. ““Daniel’’ _ Avec: Timothy Hutton, Man- dy Patinkin, Lindsay Frouse, Amanda Plummer. Réalisation: Sidney Lumet. Vous vous rappelez stre- ment le drame de Julius et Ethel Rosenberg, condamnés par le gouvernement améri- cain a cause de leurs actions (jamais prouvées) et de leurs convictions politiques. De Daniel, on en jurerait une copie parfaite ot seulement leurs noms ont été modifiés pour ceux de Paul et Rochelle Isaacsons. Le film est incessamment entrecoupé de toutes parts par des flash-backs nous rame- nant toujours de la vie poli- tique de gauche des années '40 a celle des années "70 pour voir comment la vie parenta- le-politique de Paul et Ro- chelle a marqué leurs enfants Suzan (Amanda Plummer) et Daniel (Timothy Hutton), deux jeunes étres troublés par _ les idées politiques véhiculées a leur enfance. Daniel ne nous apporte rien de plus sur un sujet déja sus-ex- sus-exploité tant au cinéma qu’a la télé. Les performan- ces y sont dégagées, froides, vides sauf pour le cas de Suzan. Timothy Hutton, lui, on dirait qu'il ne sait toujours pas comment rendre une ex- ression du visage. Bref, Daniel ne vaut pas 5 28-30 sept: The Wall (Pink Entrée: $2.00 de midi 4 18h. 4.00a de 18h, Horaire: tél. 685-1110 . 55 Est Hastings LUX 65-1110 dollars ni deux heures de notre temps, mais si vous étes tenté de le voir, prenez garde de laisser vos croyances poli- * tiques a la maison. Présenté au cinéma Denman Place, 1737 Comox. Tél. 683-4647. AuC.C.C. - Claudine Pommier Du 6 octobre au 9 novem- bre, le Centre Culturel Colombien présente une expo- sition particuliére de Claudine Pommier. Née a Pithiviers, en France, Claudine Pommier a suivi des études universitaires 42 Nan- terre et 2 Vincennes. Au cours de ses nombreux voyages, elle a participé a des fouilles archéologiques, notamment en Israél, en Inde et aux Iles de la Reine Charlotte. Elle a aussi réalisé un certain nombre d’affiches et de maquettes durant ses sé- jours a Paris et a Alger. C'est en 1970 qu'elle émigre au Canada. Vancouver devient sa ville d’adoption. Elle y enseigne le dessin a “l'Université Libre”, et illustre aussi des livres pour enfants. EXPOSITIONS: *en 1971, elle expose au Bouquineur et en 1981 au Centre Culturel de Vancouver Est. Claudine Pommier est membre de la Fédération des Artistes Canadiens. Elle pré- sente dans cette premiére exposition au Centre Culturel Colombien des dessins a l’en- cre et au crayon. «Le retour e Martin Guerre» En derniére heure nous ap- prenons que “Le retour de Martin Guerre” est présenté vendredi 30 septembre au cinéma Bay, rue Denman, a Vancouver. Ce film met en vedette Gérard Depardieu. D’autres informations la se- maine prochaine. Tél. pour horaire: 685-9822. _Artishow une production de CBUF-FM i AU COEUR MEME DE NOTRE CULTURE du lundi au vendredi: 16 hrs a 17 hrs 30 Un auteur par semaine Gustave Flaubert FLAUBERT [Gustave]. Rouen, 1821 - Crozsset, 1880. Issu d’une famille de méde- cins et de chirurgiens, il manifeste dés ses années de collége un gout trés vif pour la littérature romantique. I] se passionne pour les oeuvres de Dumas et Hugo, pour les analyses de Balzac et tente de les imiter dans ses premiers écrits, drames et romans a sujet historique: Une Peste a Florence, Louzts XI, des contes philosophiques et fantastiques comme Smarh, vieux mystére (1839), ow s’exprime une 4me tourmentée, en proie au plus profond désespoir et en révol- te contre la société. Plus originaux sont ses ré- cits autobiographiques: Ago- nies (1838), Mémotres d’un fou (183é), Souvenirs, notes et pensées intimes (1840- 1841), Novembre (1842), dans lesquels il évoque les crises de son adolescence, mais aussi les premiers épiso- des du grand amour de sa vie, de celui qu’il voue dés 1836 a Elisa Schlésinger, sans d’abord oser l’avouer, et qui se transformera avec le temps en une sorte d’adoration mysti- que. Venu a Paris pour y faire des études de droit, il ne tarde pas a fréquenter les milieux littéraires et, entre autres ami- tiés, se lie avec Maxime’ Du Camp. Il travaille a une premiére version de L’Educa-. tion sentimentale (1843- 1848) lorsqu’il ressent les pre- miéres atteintes de la mala- die nerveuse, sans doute 1’€pi- lepsie, dont il va_ souffrir jusqu’en 1849 et plus tard dans les derniéres années de sa vie. Alors se dessine un grand tournant dans son existence. L’échec de ses aspirations romantiques, ses déceptions sentimentales, les deuils qui le frappent, la mort de son pére et de sa soeur en 1846, toutes ces expériences le confirment dans la conviction qu'il n’est pour l'homme de _ bonheur véritable. Il décide de se retirer du monde pour se consacrer ex- clusivement a l'art, a cette difficile quéte de la beauté dont il ne cessera de s'entre- tenir avec ses amis, avec -Louise Colet, Louis Bouilhet, Gautier, George Sand, les Goncourt, -Feydeau, et qu'il poursuivra lors de |'élabora- tion de ses chefs-d’oeuvre au prix de peines infinies. Etabli 4 Croisset, non loin de Rouen, il prépare des ro- mans philosophiques: le Con- te oriental (1846) et La Ten- tation de saint Antoine (1848- 1849, 1856, 1874), puis, sur les conseils de ses amis, il se met a écrire, a partir d’une fait divers Madame Bovary, une étude de moeurs qu'il veut froidement objective, «scientique et impersonnelle» ainsi que l’exige l’art pur, mais dans laquelle il met finalement tant de lui-méme qu'il sera en droit de formu- ler ce mot demeuré célébre: «Madame Bovary, c’est moi». Au terme de cing années de labeur, l’ouvrage est édité en 1857, mais il vaut a son auteur un procés qui achéve de le rendre célébre. Il entreprend sur-le-champ un nouveau ro- man, historique celui-la, pour lequel il va chercher jusqu’en Tunisie (1858) une documen- tation considérable. Quatre années s’écoulent avant qu'il ne mette la dernié- re main a Salammb6 (1862), l'un des chefs-d’oeuvre de la littérature réaliste. Encouragé par le succés, il reprend le roman de sa pas- sion pour Elisa, L’Education senttmentale, mais l'ouvrage paru seulement en 1869, passe a peu prés inapercu. Repris dés cette €poque par ses crises nerveuses, il a la douleur de voir mourir sa mére et ses amis de toujours. De plus, tandis que les diffi- cultés matérielles s’accumu- lent, ses oeuvres connaissent des échecs répétés, qu’il s’agis- se de La Tentation de saint Antoine qu'il publie en 1874 ou d’une piéce donnée la ‘méme année sous le titre Le Candidat. Pour se venger de l'incompréhension dont il est victime, il décide de faire le procés de cette société bour- geoise qui n’a pour les valeurs spirituelles et esthétiques qu 'indifférence ou mépris. Il prépare Bouvard et Pécuchet auquel doit faire suite un Dic- tionnaire des tdées recues, mais la tache entreprise est si lourde qu’il ne peut la mener a son terme. En revanche, il publie avec succés, en 1877, Trots Contes: La Légende de saint Julien l’Hospitalier, Un Coeur simple et Hérodias, et il a la joie de voir enfin son mérite reconnu, en étant salué comme le maitre de la jeune génération naturaliste. A sa mort, il laisse une _ masse considérable de notes, des relations de voyages, tant en France: Voyages aux Py- rénées et en Corse (1840), Par. les champs et par les gréves (1848), qu’a 1’étranger (Ita-' lie, 1845; Orient, 1849-1851; Tunisie, 1858), et surtout, outre les lettres qu’il a recues et soigneusement conservées, une Correspondance d'une exceptionnelle richesse et d'une importance primordiale pour la connaissance de sa personnalité et de ses idées. Ses glaces et crémes alcoolisées swtitecne “Hes putt eee Rete - Spécialistes des parties d’enfants. $864 Cambie Street, Vancouver, B.C. V5Z 2W5 876-4745 - Son