Le Moustique ! ... Pacifique Volume 7 - 3¢ Edition ISSN 1704-9970 Mars 2004 PARIS QUEBEC Anthologie de poémes sous la direction de Claudine Bertrand, poéte et essayiste québécoise qui enseigne la littérature et publie depuis plus de vingt ans une revue consacrée « a l'écriture au féminin » dit-elle en parlant de son périodique Arcade. Paris Québec, un beau collectif qui réunit des poémes puisés dans les ouvres d’auteurs québécois ou écrits expressément pour cette belle initiative de Claudine Bertrand. « J’ai invité une vingtaine de poétes, ajoute-t-elle, a nous présenter, de maniére inédite, leur vision d’un Paris d’hier ou d’aujourd’hui. » Et pourquoi Paris, se demande-t-on plutét qu’une autre ville de lumiére ? Montréal ou New York par exemple, plus proche dans les rapports a l'aube et a l’écriture » et plus apte a exercer « une attraction aussi forte (...) sur l'imaginaire québécois. » ? ll y a sans doute, au départ, un reste de nostalgie et un attachement évident a histoire et les origines coloniales d’une société québécoise qui affirme avec force et fierté son appartenance a la francité et qui figure aujourd’hui au premier rang de la francophonie internationale. Publié en 1999 aux Editions Trait d’union a Montréal, cette anthologie de luxe — Claudine Bertrand a un faible pour les livres d'art, au tirage limité — récidive en 2003 sous forme de livre plus modeste, en version anglaise, chez un éditeur de la Colombie-Britannique, a l'autre bout du pays — Ekstasis Editions de Victoria, capitale british de la province, située dans l’extrémité méridionale de l’ile de Vancouver, bien plus au sud du 49° parallele qui forme la frontiére internationale entre le Canada et les Etats-Unis. 10 Cette aventure dans la langue de Shakespeare, c'est Richard Olafson, éditeur de la maison Ektasis qui trouve l’audace et fait le pari de présenter a son public lecteur dans |’autre langue officielle, des poétes déja célébres dans leur berceau canadien et peut-étre ailleurs sur le continent de leurs ancétres. La seconde belle initiative — aprés celle de Claudine Bertrand — provient d’un autre poéte Stephen Scobie, lauréat du Prix littéraire du Gouverneur général et professeur de Canadian literature a l'Université de Victoria. « This transformation project, écrit Stephen Scobie, began when browsing in a bookstore in Montréal, | came across a book whose title insistently jumped out at me : Paris Québec. » Et il ajoute “I was immediately attracted to it.” C’est ce coup de coeur, voire un coup de foudre qui l'améne a traduire quelques poémes et les présente a sa collégue québécoise Marie Vautier, directrice des programmes de littérature canadienne comparée et professeur de théorie litteraire qui donne aussi des cours de littérature québécoise. Ambassadrice de la francophonie dans ce beau coin du pays, elle a déja invité plusieurs écrivains québécois —- Nicole Boossard, Pierre Nepveu, André Roy ou France Théoret — a venir s’adresser & ses étudiants et collegues de l’université. Cette étroite collaboration entre Stephen Scobie, le poéte et Marie Vautier la linguiste a produit un nouveau recueil de poésie, en langue anglaise, qui refléte l'ame des poétes québécois et qui se dresse et s'affirme autonome dans sa nouvelle langue vis-a-vis d’un public qui ne la considére pas comme une traduction mais bel et bien une poésie authentique, dans sa propre langue. C’est la raison qui a incité les