12 Le Soleil de Colombie Vendredi 2% juillet 1978 a Te os RNS ttt cette tba ta nett LER KR ec Le . YEA SS Te 3h oe he A Capitaine George Vancouver Sa biographie et ses explorations Par Alexandre Spagnolo Président du Cercle Fran: gais de Coquitlam Retour par les Iles Bara- noff ot les marins a terre furent pris en embuscade par des Indiens hostiles, _ armés de lances et de toma- Vancouver en Alaska, I’Arc- tique, Nootka Sound Le Capitaine George Van- couver, trés décu, mit le cap vers |’Alaska, une vraie na- vette, déterminé a comple- ter ses relevés de 1794, parce que plusieurs parties de l’Alaska n’étaient pas portées sur ses cartes. La santé de Vancouver fléchissait encore, il était sujet 4 des nausées, a des ennuis biliaires, son travail se ralentissait, mais il persé- véra. Il atteignit Cross Sound, Cape Fairweather, Cape - Riou. Arrivé au Cook Inlet (A- laska-Sud), des Russes ami- caux vinrent s’entretenir a- vec les hommes et les offi- ciers des deux navires de - Vancouver, leur offrant de la vodka, des cigares fins noirs, des mets de venaison trés épicés. : Puis, Vancouver mit le cap vers la longue chaine des Tles Aléoutiennes, un chape- let de volcans, et la Mer et Détroit de Behring. Au 68e degré, il retrouva les fron- tiéres blanches du Cercle Polaire, qu’il avait vues lors du troisiéme voyage avec son illustre chef, le James Cook, a la recher- che du fameux passage Nord-Ouest, chimérique a Vépoque, découvert beau- coup plus tard par l’expé- dition McClure. hawks: ils en réchappérent miraculeusement. En septembre 1794, a Nootka Sound, Vancouver apprit, avec une énorme tristesse, le décés de son grand ami, Francisco Juan Bodega y Quadra. Il décida de rester encore quelques semaines, afin d’at- tendre les nouvelles et les instructions de son pays, au sujet du dénouement défini- tif de l’affaire de Nootka. Impatient, il s’écria: “Je suis bloqué dans cet océan infernal, je me sens perdu...” Vers la fin d’octobre 1794, il prit la décision de rentrer avec ses deux navires qui montraient des signes d’usu- re apparente, il y avait de quoi...mais en passant par Monterey - éternelle navette La, il fut heureux de ren- contrer le Colonel Arguello, le remplacant du dur Arril- jJaga. Par ce colonel bien- veillant, il apprit avec satis- faction que l’Angleterre et l'Espagne étaient arrivées a un accord complet au sujet de |’épineux probléme de Nootka: accord dénommé “A convention for the mutual abandonment of Nootka”. Le protocole de abandon — et les dispositions relatives furent confiés, nous l’avons déja mentionné, au Lieute- nant Thomas Pierce, de la Marine Royale et au Briga- dier-Général José Manuel Alava, du Régiment de Pue- bla, et commandant de la région de Nootka. En somme, il s’agissait d’évincer les Espagnols et de préparer le terrain pour la future prépondérance _ bri- tannique...le processus est bien connu et sa technique a fait ses preuves des siécles durant. Vancouver fut décu de la négligence des hauts fonc- tionnaires du gouvernement britannique, du fait qu’on ne le tenait pas au courant des retombées, au sein de son pays, de ses explorations, de ses découvertes; de tout cela, presque rien. Retour du Capitaine Vancou- ver en Angleterre A la fin de novembre 1794, Vancouver décida de rentrer dans son pays. Les navires atteignirent Valparaiso, en mars 1795, puis le Cap Horn et l’Angleterre, en automne 1795. Le voyage le plus long connu a cette époque. Il dura quatre années et six mois, couvrant plus de 65,000 mil- les. Le “Discovery” perdit six hommes de son équipage, de divers accidents, mais aucun du scorbut. Le “Chatam”, de son cété, n’eut aucune victi- me. Le scorbut a été vaincu grace aux découvertes du Capitaine James Cook en matiére alimentaire, suivi par son subordonné le Capi- taine George Vancouver comme par tous les naviga- teurs qui succédérent a ces grands génies de |’Océan. navigant sur les Les jours de. Vancouver mers étaient finis: sa santé ne lui permettait plus d’assumer de nouvelles missions loin- -taines. I] avait 38 ans, jeune encore. Pour des raisons incon- nues, il ne résida plus a King’s Lynn: il acheta une maison dans le coquet villa- ge de Petersham, prés de Londres, ow il passa son temps 4a rédiger les récits de ses diverses explorations et dessiner ses relevés carto- graphiques ou hydrographi- ques. Vancouver accepta avec résignation le fait que sa vie | touchait 4 sa fin. Il travailla } assidiment a I’élaboration £ de ses récits. En mars 1798, deux ans et six mois aprés son retour dans le pays, il avait déja achevé cing des six volumes prévus, portant le titre de “Voyage of Disco- very to the North Pacific Ocean and Round the “World”. Se sentant trés faible, il fit venir son frére John (Ihis- torien Ronald Syme men- tionne Charles, perdant de vue que celui-ci vivait aux Etats-Unis) et lui dit, en - termes émus “Je te prie de . Sa Se ah . Sa a George Vancouver priant John, son frére, de continuer son oeuvre avec la collaboration de Peter Puget. continuer mon _ oeuvre, quand je ne serai plus de ce monde et fais-tois aider de mon fidéle Peter Puget, je regrette vivement de le déranger’”. Peter Puget était 2e Lieu- tenant a bord du navire “Discovery”, ensuite ler Lieutenant, enfin comman- dant du “Chatam”. Son noma étédonnéau | Puget Sound (Etats-Unis). Deux semaines aprés, le 12 mai 1798, le grand Capi- taine George Vancouver ren- ‘dit l’dme. Il avait 41 ans. John Vancouver et Peter Puget achevérent le dernier volume. (FIN) - — Pensez comme si vous alliez mourir; agissez comme Lisez les écrivains si vous étiez immortel. [M. Blanchecotte] — Agir en homme de pensée et penser en homme d’ac- _ tion. [Henri Bergson] — La grandeur n’est pas dans l’acte; eHe est dans la maniére de l’accomplir. [Napoléon] “Problemes de langage au Québec et ailleurs” Le nouveau livre* de mon- sieur Louis-Paul Béguin, lin- guiste, traite des problémes ‘de langage. Certains de ces problémes se retrouvent ail- leurs, mais plusieurs sont particuliers au Québec. . Une autre menace a surgi depuis quelques années: la linguistique structurale. Un certain nombre des partisans de cette “science” iraient jusqu’a prétendre que tout ce qu’on dit, pour- vu qu’on se fasse compren- dre, est bon. ‘‘On va donc étudier les expressions com- me des moyens de commu- _nication, uniquement dans leur synchronie, et retenir du précurseur, Saussure, le principe fondamental: le mot nest qu'un signe arbitraire; tout ce qui se dit, en somme, est valable, s'il y a commu- nication immédiate. Point n’est besoin de respecter la grammaire, d’étudier les oeuvres littéraires. Les par- - tisans de la linguistique structurale veulent imposer ses lois en l’appliquant a la pédagogie. La fin justifie les moyens. ~ “L’analyse descriptive des manifestations de la langue _ ‘est tine chose qui a Son" ris pa a utilité. Mais l’enseignement du frangais, langue difficile, avec ses traditions, son pas- sé, ses rigueurs gramma- ticales et syntaxiques, en est une autre. Souvent lancés trop t6t dans la linguistique, avant de maitriser le fran- cais, certains étudiants don- nent l’impression de vouloir apprendre a plonger avant méme d’avoir appris a na- ger. Ils risquent de se no- yer.” le vrai francai Surtout apc au Québec, envahis comme nous le som- mes par l'anglais et entou- rés de quelque 150 millions d’anglophones, si nous ne nous attachions pas au vrai frangais, ou bien nous nous angliciserions ou encore nous serions seuls ac com- prendre. , Ecoutons encore M. Bé- guin: “On ne peut donc utiliser, actuellement du moins, la théorie qui dit que tout systéme linguistique se suf- fit 4 luirméme. Notre systé- me linguistique a été cor- ae il faut donc le valo- ues gage ong de ta gue, comme |’auteur du pré- sent livre, nous y aident en nous montrant nos fautes et en nous indiquant les ter- mes justes. ll y a eu beaucoup de progrés depuis quelques dé- cennies dans l’emploi des mots francais au lieu des mots anglais. Les deux diffi- cultés les plus grandes, et sans doute les plus dange- reuses, sont les tournures anglaises et les mots qu’on a appelés les «faux amis», parce qu’ils n’ont pas le méme sens dans les deux langues. Le présent livre de M. Béguin et ses chroniques dans le journal «Le Devoir» sont trés utiles.’ Tous les Québécois qui ont 4 coeur de bien parler trouveraient a- vantage a les lire. iPobibiiea de bn dave au Québec et ailleurs» ne s’a- - dresse cependant pas uni- quement aux gens de chez nous, mais a tous les fran- cophones, y compris les Frangais, car les ravages de langlais s'exercent ,parteut; méme si nous en sommes chroniqueurs de langue, monsieur Béguin n’adopte pas une attitude fanatique ou violente. Il est plutot partisan de la douceur et des attitudes positives. I] admet, par exemple, plusieurs mots typiquement québécois de bon aloi et d’autres néolo- gismes conformes 4 l'esprit de la langue lorsqu’il n’existe pas encore de meilleurs ter- mes. Chacun.a sa maniére, mais celle de M. Béguin n’est certainement pas mauvaise. * Louis-Paul Béguin, Proble- mes de langage au Québec et ailleurs, Montréal, Editions de l’Aurore, 1978, 259 p., notes, index noms et des mots et bibliographie. — Qui cherche un ami sans défaut ne trouvera jamais d’ ami. [Esaverhe turc]. — Ne vous endormez, pas en pensant qu’une chose est impossible; vous risqueriez « d’étre réveillé par le bruit que ferait un autre en l’exé- © cutant. [Proverbe améri- cain)... > ited ss: 55 sit WS Sty francophones PAUL VIALAR- Ecrivant francais né a Saint-Denis en 1898. Diplé- mé de l’Ecole des Hautes Etudes commerciales, il fut d’abord attiré par le théa- tre et le cinéma puis écrivit un grand nombre de romans. Il traite souvent de la chasse et de la vie des animaux “de poil et de plume” (titre d’un. de ses livres) qui en sont Vobjet. ES OEUVRES LES PLUS ONNUES: L’Homme de chasse, un homme passionné de chasse a épousé Juliete pour ses terres. Déception: pas de fils mais une fille qui hait la chasse et arrive a détestter son pére Survient un accident (de chasse)... L Grande Meute, drame d’un chatelain pour qui l'amour de ses chiens de chasse prime tout. Le Temps des Imposteurs, des jeunes 4 Paris pendant V'Oceupation et les premiéres années de la Libération. Un tourbillon — dans lequel les purs se heurtent cruellement aux arrivistes sans scrupules. La. Chasse, ouvrage encyclopé- dique en deux volumes. Mon’ Seul Amour, Dans un cadre envotitant et malgré quel- ques invraisemblances, une belle histoire d’amour qui plaira aux amateurs de ce genre. Ce roman a inspiré un feuilleton télévisé. Editeurs: Flammarion, Li- vre de Poche, J’ai lu. 1 LISEZ POUR COMMEN- CER: Mon Seul Amour, Défigurée et amnésique a la suite d’un accident d’avion, une femme a disparu dans la brousse africaine. Son mari ne la retrouvera qu’aprés bien des péripéties. “-La-haut, au Nord, il y a de tout...méme parmi les guides de chasse. Il y en a qui font tuer n’importe quoi n’importe comment...ceux qui ménent leurs clients en jeeps jusqu’auprés des éléphants et des lions et qui ' leur disent de tirer sans méme prendre la peine'de descendre. Pensez, ¢a coiite cher de venir en Afrique et de monter une expédition! Ceux qui payent en veulent le plus souvent pour leur argent...mais les mauvais guides. ne leur donnent que des cadavres et rien d’autre... -Quel intérét peut-il y avoir 4 abattre un animal comme une silhouette dans un tir de foire? - -La photo. L’animal par terre...le plus gros possible...et ’homme - soi-disant vainqueur - le pied dessus. Vous voyez? ur a oe 5 (Mon Seul Amour). : Ue VURBTY onU b-45 iy 5. = rgecemnie oe: Meee Soe EE ae lias ee _ Byerly $3