Arts et Spectacles 15 i l’inscription «basé sur une histoire vraie» n’ap- paraissait pas a l’écran juste avant le début du film, il serait tout 4 fait saugrenu de croire 4 une histoire aussi invrai- semblable que celle d’Europa Europa. L’ahurissante épopée de Solomon Perel durant la seconde guerre mondiale dépasse la fic- tion. Comment imaginer en ef- fet ce jeune juif allemand se _ Tetrouvant, pour sauver sa peau, dans les rangs d’une unité de l’armée nazie dont il devient rapidement la mascotte sans que la supercherie soit décou- verte? Solomon Perel, qui vit aujourd hui en Israél, aura long- temps tenté de refouler son in- croyable secret au fond de sa Joélle Rabu est une chanteuse franco-colombienne. Quel(le) est ... - Le mot que vous préférez dans la langue francaise ? Egalité. - Celui que vous détestez ? Hair. - Votre juron ou votre blasphéme favori ? Le mot de Cam- bronne! Surtout avant un spectacle! - La ville qui vous a envotité? C’est une région au nord de Bornéo: Sabah. C’est pour moi le paradis ter- -Testre. - Le livre que vous avez le plus ap- précié? En francais, c’est Le Matou. En anglais, c’est Buffalo Afternoon. - Le film que vous pourriez voir et revoir sans vous lasser ? Diva (de Jean-Jacques Beinex). - Le plat qui vous fait saliver ? Homard a |’armoricaine... prépa- ré par mon papa. - Votre passe-temps favori? Un petit voyage en moto, la téte au vent. Cinéma Une incroyable histoire vraie ot das - Votre animal préféré? J’en ai trois! Dans les eaux, c’est la baleine. Dans les cieux, c’est l’aigle. Sur la terre, c’est ]’orang-outan - La premiére chose que vous iriez acheter aprés avoir gagné a la loterie? Une ferme immense pour recueillir les enfants de larue. Leur donner: une base familiale, une éducation du respect de chacun, la valeur du travail, les aider 4 découvrir leurs capacités et a lutter par eux-mémes. - Votre définition du Canada? Un jardin immense avec les beau- Joélle Rabu, quel(le) est... ? tés de la nature, tout 4 profusion, un véritable festin de bien-étre. Venus de tous les coins dumonde, de toutes races, de diverses cultu- res, ses invités, malheureusement, aprés avoir bien dégusté, finis- sent par se chamailler, se disper- ser en petits camps. Ils jettent des pierres dans le jardin de l’autre etc’est a qui sera le plus fort. Ca- nada - pays neuf, futur des généra- tions 4 venir - ne te laisse pas dé- truire! Réveille- toi car j’y suis née et j’y reste. - Votre défini- tion des franco- phones en C.-B.? Ils sont comme des enfants de pa- rents divorcés. Ils cherchent leur identité person- nelle - ils l’ont dans le coeur! - Le souvenir le plus cocasse d’un de vos spectacles? Dans mon réle de la piéce Caba- ret, chaque soir je devais gober un oeuf cru devant le public. Un soir, l’un de ces oeufs contenait deux _jaunes. J’étais bien servi, moi qui n’aime pas les oeufs crus!! : a Le Soleil de Colombie mémoire, avant de publier - en francais - son autobiographie dont est tiré le film (une copro- duction franco-allemande tour- née en allemand). Le jeune Solomon ne doit son salut qu’au camouflage de son identité juive et a sa parfaite interprétation du réle du parfait Allemand fidéle au Fiihrer. Voila peut-étre le paradoxe de son aven- ture: Solomon pleure avec ses» «camarades» de chambrée a 1’an- nonce de la défaite allemande a Stalingrad, Solomon tente, par tous les moyens, de refouler ce qu’il est, mais son sexe circon- cis lui rappelle constamment sa véritable nature qu’il ne pourra jamais renier. Solomon n’est d’ailleurs pas un. héros, il ne combat pas l’ennemi etn’est pas directement confronté aux per- sécutions dont sont victimes ses fréres juifs. A travers le regard de Solomon, la réalisatrice polo- naise Agnieszka Holland sug- gére, plus qu’elle ne montre, les horreurs perpétrés par les na- zis: scénes furtives du ghetto juif apergues par la petite bréche d’une vitre d’un tramway plom- bé, abomination des camps de concentration évoquée par des photographies que la caméra filme de loin... Pourtant, certaines scénes et certains personnages apparais- sent souvent poussés jusqu’a la caricature (le jeune Polonais bi- got et antisémite, le vieux soldat allemand homosexuel, etc.). Si Europa Europa dépeint plut6t fidélement l’aventure insensée de Solomon, la réalisatrice s’est néanmoins autorisée quelques incartades avec les faits pour les besoins du film, notamment la scéne finale des retrouvailles, particuliérement invraisembla- ble. A force de vouloir décrire, Europa Europa tombe parfois dans la démonstration naive mais constitue un témoignage ~ véridique.d’une incroyable his- toire. Renaud Hartzer Europa, Europa de Agnieszka Holland, avec Mar- co Hofschneider. A partir du6 mars au cinéma Royal Cen- tre. 2 tion. gramme. ENSEIGNANT(E)S DE FRANCAIS Le besoin d'enseignents(es) en immersion frangaise, en fran- cais langue seconde et en francais langue maternelle (pro- gramme cadré.en Colombie-Britannique) est toujours gran- dissant. Pour répondre a cette demande, l'Université de la Co- lombie-Britannique offre un programme d'enseignement dans lequel le ou la candidat(e) peut choisir d'obtenir une forma- tion au niveau primaire (M-3), intermédiaire (4-7) ou secon- daire (8-12). Les trois sessions du programme se déroulent dans une période de douze mois, soit a partir du début septembre jusqu'a la mi-aodt de l'année suivante. Les candidats(es) peuvent ainsi obtenir, en un an, un certificat professionnel d'enseignement et un baccalauréat en Educa- - Il faut détenir un Baccalauréat és Art avec une moyenne de 70% pour satisfaire aux exigences de l'admission au pro- Pourde plus amples informations, veuillez contacter Stephen Carey, Directeur de la section Langues Modernes, Faculté d'Education, Université de la Colombie-Britannique, 2125 Main Mal, Vancouver, Canada V6T 1Z5 (604-822-6954). Vendredi 6 mars 1992