La TOSI Counter 28me classe /Second Class Mal m 0046 1645, Same Ave. 0., Vancouver, (604) 730-9575, Fax : (604) 7309576. Vendredi 15 septembre 1995 vi 28 n °21 60 COMMIS Toe ac Aprés la rentrée scolaire, la rentrée littéraire. Pendant que ca fourmille chez les éditeurs et qu’ons’appréte a mettre sur le marché les titres dela rentrée, les lecteurs impatients et fébriles se demandent de quoi leurs soirées d’automne seront faites. Une question quirevét ici une importance toute particuliére puisque, en matiére de lecture, la Colombie-Britannique arrive en téte de toutes les provinces, y compris du Québec et del’ Ontario ou, population et niveau d’éducation obligent, ons’attendraita ce qze les chiffres surpassent ceux d’ici. En attendant les sorties, plus ou moins annoncées, des éditeurs, voici 4 quoi nous ressemblons et ce que nous aimons dévorer. PAR HELENE PERONNY Depuis |’ouverture de la nouvelle bibliothéque de Vancouver le personnel a enregistré une augmentation de... 300 nouveaux clients par jours, soit une hausse de 283%. De quoi laisser béats d’admiration tous les gérants de lieux publics! «Les observateurs qui. prédisaient la mort du libre avec l’arrivée de la télévision dans les années soixante se sont trompés. Les gens n’ont jamais lu autant» explique Madge Aalto, directrice de la bibliothéque. Et malgré les restrictions budgétaires que s’imposent bien des ménages pour boucler les fins de mois, les lecteurs ne se contentent pas d’emprunter plus de livres, ils en achétent davantage également. «Ma clientéle augmente chaque année de 10% depuis 1986 et le lecteur moyen dépense de 300 a 500 dollars par an pour ses livres» explique Marc Fournier, gérant de la librairie francophone Manhattan Books, situéesurla rue Robson a Vancouver. Un chiffre d’autant plus impressionnant qu’il n’inclut pas les dépenses consacrées 4 |’achat des magazines. __ Les vacances toute I’année Mais qu’est-ce qui pousse les Britanno-Colombiens 4 se ruer comme des bétes sur les étagéres des librairies et des bibliothéques? «Les gens regardent moins la télévision ici qu’ailleurs, ils travaillent moins, finissent plus tot et privilégient le temps libre» se hasarde Marc Fournier. «L’atmosphére de la céte Ouest y est pour beaucoup. On se sent presque en vacances et on est naturellement portés a lire davantage. C’est peut-étre lié au mouvement nouvel-dge aussi. On prend plus le temps de penser @ soi ici que dans l’Est et la lecture est un bon moyen de se faire plaisir» explique une passionnée qui dévore en moyenne trois ouvrages par semaine. Pour le géant américain Tom Bollum qui a choisi d’installer une méga librairie 4 Vancouver, les raisons sont peut-étre plus prosaiquement climatiques. «Les états de l’Orégon et de Washington ont aussi de fortes concentrations de lecteurs. C’est peut étre lié a la pluie...» se demandait-il dans une récente interview du Vancouver Courrier. Autre raison invoquée par la bibliothécaire responsable du département multi-culturel de la bibliothéque de Vancouver, Anne kyler, l’intérét des Britanno- © Colombiens pour les choses de l’esprit. «Tout est trés stimulant intellectuellement ici» explique-t- elle. Le lecteur type est une femme * Les sondages et les études de marché le prouvent. Le lecteur oleil de Colombie-Britannique type est en fait une femme. «80% de ma clientéle est constitué de femmes» poursuit Marc Fourier. Un chiffre qui dépasse celui que ]’on retrouve chez les _ lecteurs anglophones puisque |’étude de marché menée par Bollum avant son installationa Vancouver révélait que 60% des achats de livres en anglais étaient effectués par des femmes. Un sondage de |’Université Simon Fraser révélait quant 4 lui que 20% des femmes sont des lectrices achamées, contre 13% des hommes. Chez Manhattan Books, l’4ge moyen des lecteurs est d’environ 35 ans bien que Marc Foumierexplique avoir aussi bien des client(e)s de 14 ans que des habitué(e)s de 90 printemps. Plus les gens vieillissent, plus ils lisent. Les lecteurs de plus de 65 ans consacrent en moyenne dix heures 4 la lecture par semaine, contre six heures pour le lecteur agé entre vingt et quarante-quatre ans. La moyenne, tous ages confondus, étant de 8,3 heures hebdomadaires. Quant au prix moyen des livres, il est de quinze dollars au pays et dans la province. Ce qui porte le marché 4 150 millions de dollars en Colombie- Britannique et 4 2,5 milliards pour Suite page 3