Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 22 novembre 1996 7 Photographies d’enfants par Peter Paul Harnisch Children from the PAR CHAKER AYADI L’approche de Peter Paul Hamisch dans Children from the Heart, un livre de photographie sur les enfants, est profon- dément personnelle. Ce livre est rempli de formes d’expressions singuliéres: le pho- tographe inclut une série de photos de son fils Benjamin (le seul enfant que l'on peut d'ailleurs identifier dans celivre). IIn’hé- site pas, non plus, a manifester ses émo- tions envers quel- ques photos, il fait méme des confes- sions sur son passé lointain (dans l’in- troduction de la sec- tion intitulée Life). Ce livre est libéré de la tyrannie de I’6tude homogé- ne, unifiée, et uni- verselle. Cette pro- fusion d’expres- sions personnelles (partage de la sphé- re privée) elle-méme devient un geste universel. On se rap- pelle les peintures de Dekooning («ce que j’6prouve main- tenant est univer- sel»), En général, les livres de photo- graphie représen- tant des enfants me dégoivent; c'est tou- jours leur vulnérabilité que l’on tente de démontrer (souffrance, exploi- tation, pauvreté, _etc.). Dans Children “from the Heart les photos d’enfants dégagent une cer- - taine grace, du char- me, et de l'insou- clance. Quelques photos nous bles- sent: un enfant en- dormi sur une piste boueuse (plaque 74); la section sur les enfants nés prématurément; les enfants Salvadoriens, Ce petit gargon du Salvador s'est brilé le visage et la main (plaque 73) (quelle était la cause de ces brOlures? accident domesti- que? jeux d’enfants? guerre civile?...) Il ne pourrait pas avoir plus de cing ans. Telle intensité dans son regard. Il ne sourit pas, mais il tient entre ses petits doigts deux grosses piéces de monnaie. La série de photos dans un hdpital au Mexique des enfants qui ont le cancer trouble, mais paradoxalement ces enfants (chauves a cause de la chimiothérapie) sont gais, Ils ne dévoilent que leur joie (de vivre?) L’un eux attire l’attention par une banane qu'il tient dans ses mains. Les photos des enfants nés prématurément, par exemple, ne me re- viennent que collectivement. Les visages ne sont mémorables que comme des phé- noménes. Je m’intéresse 4 ces photos seulement parce que je suls curieux de ‘connaftre les dimensions, les poids, etc., de ces enfants; c’est-a-dire, curiosité purement scientifique. J'observe les ma- chines qui les entourent, les tubes, les cathodes, etc. Je remarque aussi que j'ai du mal a reconnaftre leur race. ll y a des photos qui parlent trop. Je ne peux rien apporter a ces photos. Déja, elles sont franches, littérales, et ne me laissent rien 4 découvrir. Pas de surprise, et pas de choc. Aprés le premier coup, la photo de l'enfant endommi sur la piste boueuse au Salvador me laisse indifférent. Elle ne me donne aucun espace pour me situer vis-a-vis de ce qu’elle parle. Tout de suite je reconnais.la pauvreté, la résigna- tion. Pas de ressort, ni pour ce gargon, ni pour moi, D’autres photos m’enchantent et me donnent de tel contentement. Ces pho- tos m’emportent, et me transportent 1a ot Heart J'almerais bien me rendre (les cérémonies du Pow-Wow, Jamaique.) Les photos des enfants jamalicains: ce n'est pas par la pauvreté (ou les connotations que la Jamalque 6voque) que ces photos sédui- sent et réjoulssent. C’est plutét par I’insou- ciance de ces enfants, leurs regards vers la caméra et leurs sourires de joie. Je reviens a leurs visages expressifs, leurs vétements, leurs gestes. Les mai- sons dans l’arriére- plan ne disent rien de plus que c’est la od ils vivent et jouent. Aucune connotation de classe ou de statut social. J’essaie de faire des observa- tions sur leurs con- ditions de vie, mais je reviens toujours Aleurfranchise, leur air décontracté, leurs gestes de défi a la caméra. Etpuis ily acette série de photos des danseurs (6l6- gants, beaux, mys- térieux) du Pow- Wow. Jeme deman- de quels jeux jouaient-ils pendant les déclics de la ca- méra. Ce sont des photos auxquelles Je reviens fréquem- ment. Il est de ces poses que j'aime- rais bien me rappe- ler. Cette petite fille (cheveux noirs, vi- sage rond et sou- riant) incame la ti- midité (plaque 92). Je l'envie, avec ses beaux atours. Et ce visage 4 moitié ca- ché: un tel regard tranchant émanant de son oeil mi- Quel nom peut-on donner a un regard comme celui-la? Dans quelle catégorie le classe-t-on? Children from the Heart contient d'autres surprises. ll y a bien sOr le style et - latechnique impeccables de Peter Hamisch. Le noir et blanc ne montre que les formes et les profondeurs des plans, et convient a la tradition du joumalisme de terrain. Aussi il donne a ces enfants une telle sérénité. Aprés une longue hésitation (la photographie des enfants n'est ni facile ni neutre), Peter Hamisch a finalement ac- compli son but: redonner la grace et la dignité 4 ses sujets préférés: les enfants. Du 19 au 24 novembre, Peter Paul Hamisch sera au Marché de I'lle Granville afin de signer des exemplaires de son livre, aussi en vente sur place.) Des éléves étonnants PAR NIGEL BARBOUR Si l’on se fie a la soi- rée quenousa offertla VancouverAcademy of Music vendredi soir demier, on peut s’at- tendrea une saison ex- ceptionnelle. La grande vedette de ce concert était la jeu- ne violoncelliste Jeong-A. Lee, mu- sicienne de graiid talent, dont la tech- nique sire n’a d’égal qu’une aisance peu commune chez une personne de son age. On peutprédire, al’éléve de M. Eugene Osadchy du VSO, un brillant avenir dans l’univers musi- cal. Pour ce début de saison, la VancouverAcademy of Musica offert un programme composé en grande partie de musique classique. Cepen- dant, modermisme obligeant, une oeuvre du grand compositeur cana- dien, Madame Jean Coulthard, a été brillamment interprétée par les cor- des de |’ Academie. Au programme également, le «Concerto Grosso» de Handel. A no- tre grande surprise, les quelque qua- rante éléves sur la scéne de la Salle Koerer jouentsans chef, sans maitre deconcert... etmalgré tout a la perfec- tion. Le jeu des violons puissant, le son parfait, Mile Sylvia Fraser au clavecin et Mlle Lee au violoncelle, que pouvait-on espérer de mieux! Handel, 14 of i] se trouve, est sire- ment flatté de cette interprétation par d’aussi jeunes musiciens... Antonio Vivaldi, qui, soit dit en passant, écrivait ses oeuvres pour les jeunes orphelines de ]’Ospedale della Pieta de Venise ou il était mai- tre de violon, futun grand compositeur de concertos pour violon. L’oeuvredu maitre au programme était le “Con- certo pour trois violons et cordes”, une fois de plus interprété avec brio par nos jeunes violonistes et notre violoncelliste vedette. Pour terminer, la “Sérénade en mi majeur” d’ Antonin Dvofak a démontré les capacités exceptionnel- les de:]’ensemble des cordes de 1’ Academy. Ces jeunes ont fait preu- ve d’une grande maturité musicale, ce qui augure bien pour |’Orchestre symphonique del’Academy dont!’en- semble des cordes forme la partie principale. Etonnants, ces jeunes!O) ouvert (plaque 89), * RDI * Dans mon quartier ROGERS cache RDI d la chaine 78. 00 le cache-t-il chez vous? Laissez-nous savoir! Pour mieux vous servir CARREFOUR CHRETIEN EVANGELIQUE @ Coquitlam service tous les dimanches matin 10 h 30 2665 Runnel Dr. Coquitlam V3E 1S3 Pasteur Robert Lapointe. Tél: (604) 552-3589 # Vancouver service tous les vendredis soir 19 h 30 7416 Victoria Dr. Vancouver Pasteur Robert Lapointe. 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