aan a isateur de a es années so1xante- dixe = lan ouerre s’achéve au Vietnam, le scandale du Watergate bat son plein, le « Summer of Love » de Woodstock est remplacé par le spectacle meurtrier d’Altamont, la montée du mouvement féministe déstabilise un équilibre social déja précaire. L’Amérique vit une période de nihilisme ; le sentiment collectif dune trahison sociale. Les années soixante-dix une décennie charniére du XXe siécle américain, qu’évoquent avec une justesse étonnante, Américain Paul Thomas Anderson et le Taiwanais (émigré aux Etats-Unis) Ang Lee. Boogie Nights explore Vitinéraire d’Eddie Adams (Mark Walhberg), un adolescent de la banlieue de Los Angeles, aux prises avec une famille disfonctionnelle. Eddie travaille comme plon- geur dans un club de nuit ot il rencontre James Horner (Burt Reynolds), un célébre réa- films porno- graphiques. Cette rencontre permettra & Eddie de connaitre “une certaine forme de succés car, sous le pseudonyme de Dirk Diggler et affublé d’un « talent » exceptionnel entre les jambes, Eddie deviendra une star de la porno. De plus, Eddie retrouvera dans ce milieu les éléments d’une nouvelle famille. Le film, 4 la fois hilarant et tragique dans son grotesque, doit beaucoup a l’attention qu’Anderson porte a> ses lle était 14, debout, tout de noir vétue; sa longue — chevelure reposait sur ses épaules. Affairée, elle échangeait, & gauche et a droite, des sourires, des personnages. Tous portent une félure intérieure avec laquelle ils négocient du mieux qu’ils peuvent. Etonnamment, le film présente trés peu de nudité ; le cinéaste a choisi plutét de se concentrer sur une série de détails significatifs qui, en fin de compte, un portrait vivant de Los Angeles, la ville de Villusion, entre 1977 et 1984. composent la bande composée des grands succés discos de est omniprésente dans le film. Ce n’est pas un hasard. Cette musique, aux rythmes simplistes et aux messages purement hédonistes, témoigne du désir de créer une fausse innocence, du besoin d’occulter le climat social ambiant. Cette innocence est fragile, comme le démontre si bien le réalisateur. L’univers de la pornographie, avec ses promesses d’argent, de drogue et de sexe, offre & ses participants occasion de fuir une réalité difficile & cerner. sonore, Pépoque, Devant la jeunesse et le peu d’expérience du réalisateur (son deuxiéme long métrage, & seulement 26. ans), on pardonne les emprunts ex- cessifs au style de Scorcese et de Tarantino, et l’on s’étonne devant la maitrise de sa direction des acteurs : tous, en particulier Julianne Moore (dans le réle d’Amber Waves) et Mark Wahlberg, proposent une interprétation impeccable de leur personnage. Tandis que le film de Paul Thomas Anderson projette une SOLEIL fiévre du samedi soir vision électrifiante de la fin des années soixante-dix, The Ice Storm plonge avec plus de sobriété au coeur de cette méme décennie. 1973 est l’année_ du scandale du Watergate. Nixon prétend, 4 son corps défendant, qu'il n’a rien & voir avec les événements que l’on connait aujourd’hui. Progressivement, le public américain comprend que ultime, — le Président, lui a menti. Cette page d’histoire fait écho au drame que traversent certains membres d’une communauté de la banlieue de New York. Ben Hood (Kevin Kline) trompe sa femme, Elena (Joan Allen), avec une voisine, Janey Carver (Sigourney Weaver). Parallélement, les adolescents des deux familles tentent de se soustraire 4 l’hypocrisie de leurs parents et ce, A un moment de leur vie ot la sexualité occupe une place de plus en plus son pére grande. Les tensions engendrées_ par une telle situation ne cessent de s’amplifier, jusqu’au soir ot le verglas les forcera a faire face & leurs propres faiblesses. Le cinéaste Ang Lee (Sense and Sensibility) est un excellent observateur de la _ nature humaine. Aux antipodes de Vunivers disco de Boogie Nights, Lee utilise une musique a saveur amérindienne afin de donner au film un_ ton organique. La nature agit en contrepoint de l’évocation historique, ce qui permet au cinéaste de maintenir un NICOLE DEXTRAS poignées de main et quelques mots a toutes ces personnes qui venaient vers elle, fascinées par ses créations. Nicole Dextras présentait, le jeudi 16 octobre dernier, au Canadian Craft Museum, sa_ collection de personnages grandeur nature intitulée: Nomads : Bodies of Memory. Fabriqués a l'aide de papier spécialement traité, de laines, de photographies reproduites sur des tissus ainsi que d’autres types de matériau, _ les personnages de Nicole Dextras peuvent vous bouleverser, peut- étre méme vous choquer ou tout simplement vous séduire. Nomads : Bodies of Memory, c’est une aventure & travers le corps, qui transperce la membrane de la peau, qui sintroduit dans chacune des fibres et vous fait découvrir le sentier d’histoires inédites. Cette exposition donne suite A sa premiére série de personnages présentée au public en 1995 qui avait pour titre Tribes. Inspirée par les traces et les mémoires de son passé, Nicole Dextras illustrait et traitait, 4 travers ses créations tridimensionnelles, de Vhéritage culturel ainsi que de Vorigine ethnique de différents personnages. Nomads : Bodies of Memory est un prolongement et un approfondissement de cette ligne de pensée. Ses sculptures de papier évoquent cette fois-ci la richesse du sentiment d’appartenance d’un sujet, la transparence de son Ame et de son coeur. Que ce soit Le vendredi 31 octobre 1997 11 BooGIE NIGHTS DE PAUL THOMAS ANDERSON THE ICE STORM DE ANG LEE équilibre parfait entre le contexte social et le caractére universel des événements. The Ice Storm raconte Veffritement d’une _ structure sociale et Lee utilise brillamment son canevas visuel afin d’illustrer son de vue. La cinématographie sombre __ et ténébreuse de Frederic Elmes (qui a longtemps travaillé avec David Lynch), ainsi que la direction. artistique de Mark Friedberg et les costumes de Carol Oditz, évoquent le flux constant de lunivers esthétique des personnages. Les acteurs, _ particu- lisrement Kevin Kline et Sigourney Weaver interprétent magistralement leur person- nage bousculé par une époque de plus en plus mouvante. Weaver présente ici le meilleur role de sa carriére. point Boogie Nights et The Ice Storm évoquent, sans nostalgie, Sigourney Weaver la vacuité des années soixante- dix. L’un dessine le portrait d’un Los Angeles illusoire et hédoniste ; l'autre brosse le tableau d’une céte Est aux prises avec l’angst existentiel. S’il est vrai que les films en disent autant sur |’époque pendant laquelle ils ont été congus que sur ce qu’ils racontent, peut-étre y a-til matiére a s’inquiéter? SYLVAIN AUMONT CR. 7 AVIS PUBLIC Avis public CRTC 1997-126. Le CRTC a été saisi des demandes suivantes : CANADA. Demande € 1. A TRAVERS LE présentée vue de modifier la licence visant l’exploitation d'une entreprise nationale de dis- tribution par satellite de radiodiffusion directe (SRD) afin d’étre autorisée, par con- dition de licence, de modifier les signaux de services par satellite américains par promotionnel dans les disponibilités locales de ces ser- vices. EXAMEN DE LA DEMANDE : 155, rue Queen, Piece 200, Ottawa (Ont.). Le texte complet de cette demande est disponible en communiquant d'examen du CRTC a Hull, (819) 997-2429; et au bureau du CRTC a Vancouver : (604) 666-2111. Les interventions écrites doivent parvenir a la secrétaire générale, CRTC, Ottawa (Ont.) K1A ON2 et preuve qu’une copie conforme a été envoyée au requérant le ou avant le 13 novembre 1997. Pour de plus amples ren- seignements sur le processus d’intervention, communiquez avec la Direction des communications du CRTC a Hull au (819) 997-0313, fax (819) 994-0218, ATS (8+9) 994-0423, ou en consultant notre site Internet : http:/Avww.crtc.gc.ca. L’avis public est disponible, sur demande, en média substitut. l'insertion de matériel ie Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Canada par EXPRESSVU INC. en avec la salle Canadian Radio-television and Telecommunications Commission mémoire nomade un visage ou une partie du corps, accompagnés d'une mosaique de photographies, un ccoude ou un genou plié, des yeux tristes ou un sourire sur les lévres, tous ses personnages témoignent soit de la solitude, d’un perpétuel combat racial, des peines et de la discrimination. Nicole Dextras prend soin de décrire et de faire sentir chaque émotion. Elle posséde cet art de donner vie au papier et aux objets inanimés. Sa fagon de manipuler et de traiter le papier, entre autres, apporte cette touche d’élégance, de sensualité et de complexité & chacun de ses personnages. Le principal ingrédient des oeuvres de Dextras provient de son expérience de_ vie personnelle : enfance marquée par le dualisme _ entre Anglophones et Francophones de l'Ontario, errance dans les rues et vie en marge de la société; tout cela lui permettra ultérieurement de produire Tribes et Nomads. Diplémée de |’institut Emily Carr en 1986, Nicole Dextras a, depuis, parcouru un long chemin. Elle est récipiendaire de plusieurs bourses et prix et elle posséde désormais de nombreuses expositions et publications & son actif. Nomads : Body of Memory refléte les origines multiethniques, mais est également la source d’un avenir trés prometteur. MANON PouULIOT Photo : Barry Wetcher