“Tes Chroniques”’ de la Société Historique Franco-Colombienne 9, rue Broadway est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 Téléphone[604]879-3911 | 5— La petite histoire de noms de lieux en Colombie britannique Par André Chollat On trouve a l'Est de Kamloops, le nom Botanie dont sont nommés une montagne, un lac et une riviére. On pourrait conclure, sans réfléchir, qu'il s'agit du mot anglais Botany (la Botanique) plus ou moins francisé. Eh bien non! Selon G. et H. Akrigg — auteurs de 1001 B.C. Place Names — Botanie viendrait d'une expression indienne, que l'on écrivait Bootahnie dans le passé (ne me demandez pas comment on le pronongait!), et qui se traduirait plus ou moins correc- tement par: soit “lieu d’attache (ou d'origine) perpé- tuel”, soit “couvrant” (ou couverture) ; les indiens de la région décrivaient ainsi un phénoméne de la nature en cet endroit: celui de nuages se collant au flanc et sommet de la montagne en toute saison, en dépit du caractére aride (semi-désertique) du climat de cette région. Nous sommes bien loin de la Botanique, mais comment le savoir aujourd’hui, si on ne vous le dit pas! Traversées par des brigades de fourrures Il est vrai que beaucoup d'autres noms, bien épelés ou pas, perdent avec les années toute signification. Ainsi, encore dans la région de Kamloops, on trouve le nom Monte Hills, Monte Creek (aujourd'hui le nom d'un bureau de poste) et Monte lake. En recherchant sur des cartes de la région éta- blies et publi¢es au moment de la ruée vers lor (aprés 1850), on découvre le mot Monteé — probablement une erreur typographique du mot “Montée” — écrit a l’emplacement des collines portant aujourd’hui ce nom, entre les vallées de l’'Okanagan et du Thompson sud; ces collines étaient au- trefois traversées réguliérement les expéditions annuel- les de voyageurs (ou brigades des fourrures) pour qui ces “montées” & grimrer méritaient une mention sur la carte. “La roche a Miette” Et connaissez-vous l'histoire de Miette Pass? (a la frontiére de l’Alberta et de la Colombie britannique, prés de Téte Jaune Pass, aujourd’hui Yellowhead). Il existe aussi une colline, ou masse rocheuse, du méme nom mieux connue autrefois des indiens et métis de la région sous le nom de “La Roche a Miette” ; elle se trouve prés de l'entrée orientale du Parc Jasper en Alberta. “Bonhomme Miette” dont est venu le nom était le sobriquet d'un vétéran de la Cie du Nord Ouest; ce t Suite de la page 1 s'intégrant a leur nouveau —- @histoi. P2Y8 €2 apprenant la langue aren age de I'ltalie. et en devenant un peu plus La wilson “sar “tax a, riches, les immigrants se sen- Les Italiens ciao “Little Italy’’ de se casser mille fois le cou; il y parvint, non sans de considérables efforts, sous l'oeil narquois de ses compagnons de voyage; une fois au sommet, il s’assit au bord de la falaise, balancant les jambes dans le vide; il alluma sa pipe et resta la a contempler le paysage grandiose vu de ce point imprenable dont il devenait, sans se douter, l’heureux patron pour la postérité. L’histoire ne nous dit pas comment il descendit de 1a! Noms de missionnaires francophones D’autre part, il ne manque pas de noms de lieux donnés au cours des ans en l’honneur de personnages les plus divers, certains dont on ignore déja, et dont on ignorera a jamais la raison de leur célébrité. Par contre, on retrouve les noms de personnages remarquables, tels les missonnaires francopho- nes, Oblats de Marie Immaculée et Jésuites, dont le réle fut souvent et en premier d’explorer et de développer le pays tout autant que celui de précher l’Evangile. C'est le cas du Pére Adrien Gabriel Morice (OMI) a qui l’on doit les premiers relevés topographiques du Nord Ouest et du Centre de la Province. Aujourd’hui, une ville, une monta- gne, un lac et une riviére portent son nom dans cette immense région qui sépare Prince Rupert de Prince George. Le Jacq, nom mal épelé Une montagne de la méme région porte le nom du Pére Cocolla missionnaire au fort St James; a l’ouest de Vanderhoof, au sud du lac Fraser, se trouve un petit bureau de poste sur la ligne du Canadien National au nom de Lejac. Il s’agit 14 du nom mal épelé du Pére Jean Marie Le Jacq, arrivé 4 Williams Lake en 1867, et qui fonda la mission de Notre Dame de Bonne Espérance sur les bords du Lac Stuart en 1873; nous avons eu l'occasion précédemment de parler de son courage et des conditions ie vie qu'il endurat; il mourut d'un cancer intestinal en 1899 a New Westminster. Jean De Smet, premier missionnaire _ chez les Indiens gne porte le nom du Pére D nN 2 , * 0 0 Ces migrations vers d'autres quartiers de la ville facilitent d’autant l’apprentissage de l'anglais et encouragent da- ne ee a — Né en Belgique en 1801, ce Jésuite cétoya les Indiens du fleuve Missouri au Pacifique. lac Le Jeune, en mémoire du Pére Jean Marie Raphaél Le Jeune (OMI), arrivé de France en 1879. On se souvient de ce dernier pour les publications et le journal Kamloops Wawa, publiés — pour les indiens dans le dialecte Chinook, en utilisant des caractéres de sténo de la méthode francaise Duployé , pour transcrire cette langue orale. Beaucoup d'autres noms méritent d’étre aussi mentionnés, tels ceux des péres Fouquet, Brabant, Pandost. Ce sera pour plus tard, car nous aurons l'occasion de revenir a la petite histoire des noms francais de lieux en Colombie britannique; d'ailleurs, nous comptons sur vous, sur fous, pour enrichir nos archives de tous les faits francophones dans la province. A l'ouvrage, donc, et a bientét. Regard sur Maillardville Histoire de Maillardville: un condensé en 3 chapitres: . ; - Fraser Mills - les premiers pionniers de 1909 et 1910 - les mariages célébrés au cours des 89 remiéres années. ‘exemplaire:$5.00 plus $1.00 de frais d’envoi pane d’étagére, le faux (?) marbre envahissant les dessus de ta- ble, des affiches de femmes uantes au mur et sur la porte de l'un de ces juets, une feuille conviant le publie a des sessions de formation sur le marxisme! Et puis il y a ces charmantes frimousses fémi- nines qui portent toute la beauté et la dureté de leurs soeurs de l'Italie du sud. Il n'y a pas de doute, on est bien en terrain conquis. J'ai méme vu une épicerie tenue... par un Italien! Pour- tant, si la Commercial Drive reste indéniablement italien- ne, avec ses deux ou trois commerces locaux par bloc, des changements fondamen- taux bouleversent la Petite Italie (1). : L’arrivée des “paesanos” Au début des années '50, les vieilles maisons peu chéres du wartier attirent nombre ‘immigrants italiens a. la bourse plate et dont l'emploi est a portée de la main, a la raffinerie de sucre ou dans d'autres industriés du port. En 1961, 15% des gens vivant autour de Commercial Drive sont d'origine italienne. En 1971: 11%. En 1976, a peine 6% avaient l'italien pour langue maternelle. La_ten- dance se poursuit, au dire des commercants et des résidents. Et le quartier s’ouvre large- ment aux Chinois, Indiens, Le est 7 tent plus sécurisés et n’hési- tent plus a s'éloigner des quartiers traditionnels pour batir une plus belle maison (trés mes chez les: Ita- liens) ‘autres zones “plus stables et plus respec- tables”. C'est ainsi que des noyaux se sont implantés a Mission, Delta, Langley et North Van- couver et en plus gros batail- lons a l’est de Commercial, vers le PNE et surtout Nord Burnaby. : & en Amérique du Nord. En il ne manque plus que le francais! vantage l'intégration. “D’abord Canadiens” Alors, est-ce la mort & court terme de Little Italy? Non. Les Italo-Canadiens s’en éloi- gnent peut-étre mais ils re- viennent y faire leurs courses, se restaurer, rencontrer des amis au bar. Des clubs sociaux ont leur siége sur Commer- cial. “L’Eco d'Italia”, le seul journal en italien de Colom- bie britannique, aussi. Et si Anna Terrana, présidente du Centre Culturel, a pu décla- rer: “les Italo-Canadiens sont d’abord Canadiens; les en- fants doivent apprendre 1’an- glais et le francais d’abord”, elle n’en était pas moins: convaincue que la langue et Little Italy ne disparattront pas. “La famille italienne est tellement forte. La langue et les maniéres traditionnelles ne pourront jamais mourir com- plétement. L’italien s'apprend dans la famille ou en Italie”. La seule menace sérieuse sur la Petite Italie: le zonage de Commercial Drive, similai- re a celui de Kingsway, et qui risque d’en faire la proie des stations-services, des grands magasins et des “drive-in” en La politique et la dérision italiennes présentes sur un mur de “Little Italy”... tuant le petit commerce. Tremblement de terre Novembre '80. Un tremble- ment de terre terrible ravage le Sud de I’Italie et fait plus de $000 morts. La communau- té italienne de Vancouver est traumatisée. Au moins la moitié de ses membres sont directement liés par la nais- sance ou des relations a la région dévastée, une région pauvre qui a engendré 1’émi- gration. — Le Consulat est enseveli sous les appels et les deman- des d'information. Tout de suite, un mouve- ment de solidarité natt et grandit: $142 000 seront ré- PANORAMA Majestueuse; a l’horizon se dessine La plaine espagnole. Les derniers rayons Du chaud soleil, tel, d’antan, les luttes intestines Ibéres, combattent a l'azur: le vermillon Enfin, gagne haut la main et ainsi va régner Quelques instants pour occire éventuellement _En formant briévement un autodafé De beauté, alors que le globe atteint l'océan: Emerveillé, le couple reste bouche bée; Saisis d’extase ils demeurent trés fort longtemps Figés ainsi. Ce n'est qu’avec l’obscurité Qu’ils quittent, en s'embrassant passionnément. Ce panorama, digne d’Eros, dés lors revit A chaque instant, a tout moment qui les unit. Gilles Renaud -coltés @ travers la province et envoyés en Italie. Quelque 30 familles proposent d'adopter des orphelins. : Voila bien la preuve que les Italo-Canadiens, pour cito- yens-canadiens modéles qu’ils soient, restent intimement liés a leur terre natale, ou de plus lointaines origines. [1] Délimitée par Clark, Vic- toria, East First et le Burrard Inlet . Lesortde __ ’Evangéline Depuis que le seul quoti- dien de langue francaise du Nouveau-Brunswick (L'Evan- géline) a cessé de parattre, le 27 septembre dernier, les groupes acadiens ont multi- plié les efforts pour relancer ou remplacer ce journal. Les actifs de 1l’Evangéline ‘ont été liquidés le 10 janvier. Deux projets de relance du quotidien ont été proposés au cours du mois de janvier. Le projet présenté par un comité présidé par le recteur de l'Université de Moncton, M. Gilbert Finn, a recu l'ap- probation d'un bon nombre d’associations acadiennes. Ce projet prévoit la mise en vente d’actions auprés des institu- tions, du public, des munici- palités et des gouvernements _ oe = AE aks