Le Moustique Volume 4 - 2** édition Février 2001 27 FEVRIER: MARDI GRAS! QUI S’EN SOUVIENT? Les Fétes de fin d’année passées, la mémoire tend a se souvenir de plusieurs fétes religieuses catholiques qui se célébraient dans les années cinquante: la Chandeleur, le mercredi des Cendres... Ensuite, venait le temps du Caréme, période de 40 jours de privations et de pénitences dictées par I'Eglise en préparation a la Féte de Paques. Les gens ne manquaient pas de faire la féte la veille de l'austére Caréme; celle du Mardi Gras était devenue une sorte de carnaval. En ce mois de février, les Cajuns de la Louisiane se préparent a la célébrer. Les décors, les chanteurs et les danseurs se mettront aux couleurs du vert, du mauve et de l’or pour “laisser les bons temps rouler’. Cette tradition a existé aussi loin qu’au 17e siécle. Jusqu’au premier quart du 20e siécle, c’était la mascarade, le déguisement et l'occasion de faire des plaisanteries. Les chevaux attelés, certaines gens allaient courir le Mardi Gras, de veillées en veillées. Les fétards étaient invités 4 giguer, a chanter et a raconter des faits pour découvrir leur identité. Les carrioles étaient nombreuses sur les chemins enneigés et les danses se succédaient a un rythme endiabié. Dans les rangs de campagne, nos aieux ont aper¢cu des étres étranges et bizarres, comme des quéteux, des diables, des bouffons sous des visages de suie ou masqués. Ce dernier jour avant le début du Caréme fait partie de I’histoire par ses plus savoureuses légendes racontées par nos anciens. Parmi les légendes du Saint-Laurent de Montréal 4 Baie Saint-Paul, il y en a une qui raconte qu’a minuit, a I’lle d'Orléans, des gens auraient trop prolongé la féte un soir de Mardi Gras et comme il est défendu de danser “sur caréme entrant”, voici ce qui se serait passé: “Un mardi gras au soir, les jeunesses du faubourg avaient fait venir des violoneux et ils dansaient depuis la brunante. Un peu avant minuit, ils entendirent résonner des grelots devant la maison; un survenant de belle apparence et portant la barbe descendit de sa carriole pour entrer se joindre au groupe. Il enleva son casque et son capot, mais il garda ses gants. Toutes les filles voulaient danser avec cet homme aux yeux noirs pétillants, mais il réserva tous les quadrilles a la fille de la maison. Les jeunes gens qui sortirent dehors furent fascinés par le cheval; l'on aurait dit qu’il arrivait de loin, puisqu’il était “trempé” de sueur. Il n’accepta ni |’avoine, ni l'eau, qu’on lui offrit. L’entrain des danseurs finit par réveiller le bébé de la maisonnée et la grand-mére qui le bergait, remarqua qu'il sursautait et se cachait la figure chaque fois que le survenant s’approchait d’eux. Entre-temps, elle avait vu le galant remplacer par une chainette d’or, la croix que se danseuse portait ay cov. Page 16