EEN MacKenzie, que la vie de traiteur ennuyait 4 mourir,. . . “se sentait comme déclassé et inutile. Il fallait 4 son ambition des horizons plus vastes, a son activité, un champ plus large et des territoires nouveaux a explorer; en un mot, la fiévre des voyages et des découvertes s’était emparée de lui et il résolut de contribuer a la découverte du fameux passage du Nord- Ouest, si ce passage existait, et 4 atteindre l’'Océan Glacial Arctique.” (MASSON, Les Bourgeois. . ., p. 35) LE PASSAGE NORD-OUEST: du Lac Athabasca a l’Océan Arctique Ce ne fut pas sans difficulté que MacKenzie obtint la permission de ses collégues d’entreprendre une telle expédition; des hommes puissants de la Compagnie du Nord-Ouest voyaient avec inquiétude et jalousie, l’ascendant qu’il prenait sur ses collégues et ils auraient bien voulu empécher une entreprise qui risquait, si elle réussissait, d’augmenter son influence et son prestige. De plus, ceci était davantage le réle et la responsabilité de la Compagnie de la Baie d’Hudson, selon les conditions imposées par sa charte, d’aller ouvrir des territoires inexplorés. Quoiqu’il en soit, l’espoir de découvrir de nouvelles terres, exploitées selon la rumeur a grand profit par les Russes, décida les Bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest a autoriser. une telle expédition ...“en autant que les intéréts de la Compagnie n’en souffrent pas.” Crest ainsi qu’aprés avoir descendu la riviére qui porte aujourd'hui son nom, mais que lui-méme nomma Déception, MacKenzie arrive le 14 juillet 1789 a l’Océan Arctique, accompagné, entre autres, de Charles DOUCET et de Joseph LANDRY. Il n’y trouve cependant pas les installations russes qu'il espérait, ni les terres de chasse convoitées; seulement un troupeau de baleines s’ébattant joyeuse- ment. Ce fut une expéditon de 102 jours, d’une distance totale de plus de 3,000 milles, mais sans le succés escompté, ainsi qu’il l’écrit a son cousin Roderic qui le remplace au Fort CHIPEWAN, au bord du Lac Athabasca: “On parle a peine de mon expédition, ce a quoi je m’attendais!” (MIRSKY, Westward. .., p. 132). Par cette expédi- tion, il a toutefois, agrandi considérablement le territoire de traite dans des régions riches en castors et autres giviers 4 fourrure en s’assurant le concours de nouvelles tribus indiennes telles les Esclaves et les Querelleurs. Au cours des deux années suivantes, (1789-91), MacKenzie étendit le territoire de la Compagnie du Nord-Ouest dans le bassin VEXPEDITION D’ALEXANDRE MACKENZIE du MacKenzie, traitant avec des Indiens qui, jusque 1a, n’avaient jamais eu d'outils de fer. Ce n’est qu’une fois la récolte de peaux assurée, qu'il se prépare a sa seconde expédition en vue d’atteindre l’Océan Pacifique. LE VOYAGE AU-DELA DES ROCHEUSES VERS LOCEAN PACIFIQUE La Premieére étape. Laissant la responsabilité du Fort CHIPEWYAN 4 son cousin Roderic, Alexandre MacKenzie se rend 4 Montréal et de 1a en Angleterre pour étudier 4 Londres (au cours de l’hiver 1791-92) les sciences qui lui font défaut: mathématiques et astronomie, naviga- tion et géographie. II acquiert des livres et des instruments nécessaires a ses études qu’il réussit brillamment et il est de retour au Fort CHIPEWYAN 4 l’automne 1792, non sans avoir, au préalable, envoyé des instructions détaillées 4 son cousin d’envoyer des hommes dans la région de la PAIX pour y couper le bois nécessaire a la construction d’un nouveau fort. Le 10 octobre 1792, MacKenzie écrit dans son Journal: “J'ai quitté Fort Chipewyan pour remonter la riviére La Paix. J'ai décidé d’aller jusqu’a notre campement le plus éloigné, ce qui nous prendra le reste de la saison; c’est la route par laquelle je compte essayer ma prochaine exploration, 4 travers les montagnes a partir de la source de cette riviére. Car, quelque soit la distance parcourue cet automne, ce sera une avance relative pour mon expédition.. . . Je suis parti avec deux canot chargés de produits nécessaires a la traite. Nous avons atteint la riviére La Paix le 12 a sept heures du matin, prenant une direction ouest. Le Sommet de La Paix (PEACE POINT) d’ou vient le nom de la riviére, était le lieu ot les Indiens KNISTENEAUX (CREE) et CASTORS se réconciliérent; la vrai nom de la riviére et du sommet étant celui du territoire qui était l'objet de leur dispute. je n’ai pas trouvé le courant de cette riviére aussi fort que ce que j’avais été amené acroire....” (MIRSKY, Westward. . ., pp.137-8) En dépit d'un froid intense, la neige ayant commencé a tomber moins d'une semaine aprés son départ, il atteint épuisé le lieu de campement prévu pour y passer I’hiver le ler novembre. Mais, 1a, ne s’arréta pas l’épreuve: en effet, il n'y avait pas d’abri pour recevoir Vexpédition. Avant de pouvoir se reposer, il fallut en batir; mais avant méme de batir, il fallut échanger les formalités—rhum et tabac—avec les chasseurs indiens et les préparer pour le travail