6 Le-Soleil de Colombie, Vendredi 10 novembre 1978 La constitution a vol d’oiseau Par Keith SPICER Courtoisie du Vancouver Sun VANCOUVER. Le vautour deviendra-t-il l’oiseau natio- nal du Canada? Nous n’en sommes pas tout a fait la. Aprés leur dépecage en régle de la constitution la semaine derniére, nos onze premiers ministres méritent trois gros mois d'ici leur prochaine réunion de février pour montrer qu'ils peuvent mettre les intéréts communs avant leurs appétits qui, eux, le sont peu. Le seul joueur 4 qui nous pouvons demander de faire des percées pour le Canada sur l’échiquier constitution- nel, c’est encore Pierre Tru- deau. Il ne reste 4 M. Trudeau que huit mois inexorables avant les élections fédérales et l’opinion est de plus en plus convaincue que, nou- veau Louis XVI, il est en train de fignoler des ser- rures d’avocat pendant que la Bastille économique tom- be; il lui faut donc renver- ser la vapeur: rapatrier d’abord l’espoir, ensuite la constitution. Pas le contrai- re. Tout comme le budget- suspense du ministre des Finances Jean Chrétien, le sommet économique de cette fin de mois donne a M. Trudeau un délai de grace pour montrer que les féves au lard de tous les jours Yintéressent autant que le caviar constitutionnel. Mais le premier ministre fédéral doit aussi se saisir de la question qui l’a amené au pouvoir sur une vague d’es- poir: les conditions de l’inté- grité politique du Canada. Or, un comité fédéral-pro- vincial de seconds (que !’on espére brillants) travaille sur une liste “réduite” de compétences _constitution- nelles en litige. Comment M. Trudeau peut-il ranimer et maintenir l’espoir qu'il a fugitivement fait naitre mar- di dernier en acceptant d’en discuter? Tout d’abord, il ne serait pas mauvais que du cété fédéral on présente aux négociateurs provinciaux quelques esprits nouveaux qui “sentent” le Canada an- glophone. M. Trudeau peut difficilement dégager le mi- nistre Mare Lalonde de son poste aux Relations fédéra- les-provinciales; mais en in- sistant sur l’urgence et la complexité des préoccupa- tions de l'Ouest comme des Provinces de !’Atlantique, il pourrait raisonnablement adjoindre a M. Lalonde un homme comme ie député de Windsor Mark MacGuigan, dans un nouveau portefeuille de “ministre associé”. M. MacGuigan a été co- président d’un comité spé- cial mixte du Sénat et de la Chambre des communes sur la constitution et, comme tel, il connait son sujet sur le bout des doigts. Il pourrait soulager M. Lalonde, dont les qualités ne sont pas toujours appréciées, du far- deau des négociations avec le Canada anglais; le minis- tre montréalais aurait alors tout loisir de se concentrer sur la question déja assez absorbante de la stratégie antipéquiste — y compris travailler discrétement avec le chef libéral du Québec, Claude Ryan, pour élaborer une alternative fédéraliste positive a la souveraineté- association du P.Q. Ensuite M. Trudeau de- vrait briser le barrage de méfiance provinciale en indi- quant clairement qu'il dissi- pera les principales préoc- cupations des provinces .en matiére de pouvoirs législa- tifs (A part les réclama- tions sans fin de M. Léves- que) en se basant stricte- ment sur leurs mérites in- trinséques, au lieu d’essayer de caser en échange ou en condition les formules d’amendement ou de rapa- triement chéres 4 Ottawa. Aprés dix ans de pouvoir, M. Trudeau parle souvent en prisonnier de son mandari- nat: forts a l’aise dans leurs prérogatives nationales, ses conseillers de la fonction publique le pressent tout naturellement de penser que céder de nouveaux pouvoirs aux provinces, c’est “brader la boutique”. Mieux vaut pourtant bra- der la boutique bureaucra- tique que le pays, ou, M. Trudeau pourrait bien le penser, sa propre peau. Et si sur la question des nouveaux pouvoirs M. Tru- deau acceptait de rencon- trer les provinces au moins a mi-chemin, il aurait astucieu- sement réussi, au moment de la remise en branle des caméras en février prochain, a faire pression sur les provinces pour qu’elles écou- tent ses projets en matiére d'institutions centrales (Sé- nat, Cour supréme) et ses plans pour les droits de homme et le rapatriement de la constitution. Le chef conservateur Joe Clark pourrait bien se mo- quer de la nouvelle “volte- face’”’ de Trudeau si le PM abandonnait ainsi la date- limite du ler juillet 1979 pour réaliser les priorités d'Ottawa; M. Trudeau pour- rait lui renvoyer sa plaisan- terie dans les gencives en disanf que sa nouvelle déci- sion prouve qu'il est — 6 surprise! - ‘flexible’. De plus, le public oublierait vite les sarcasmes Clark en constatant qu’enfin le pre- . Trudeau pourrait re- mier ministre du Canada et les neuf premiers ministres provinciaux non-québécois s'attaquaient aux problémes et non aux voisins. Quant 4 René Lévesque, il pourrait bien (avec quelque raison) déclarer que c’est lui qui a forcé l’oreille d’Ottawa, mais il se trouverait en face d’un systéme fédéral beau- coup plus difficile 4 dénoncer lors de son référendum. Enfin, M. Trudeau devrait utiliser le peu de répit qui lui reste pour s’assurer un allié de poids dans chacune des cing régions canadiennes. Les partis n’ont rien 4 voir dans l’affaire. Ce qui compte, c'est l'intérét et la vision, car c'est ainsi que chaque allié (du moins dans les “régions” ayant plus d’une province) pourrait, comme la locomo- tive-de Gaulle, tirer tout un train de wagonnets de va- gues petits maires de pro- vince. 3 Dans le secteur atlantique on a le premier ministre du Nouveau-Brunswick Richard Hatfield — le seul la semaine derniére a soutenir le voeu émis par M. Trudeau d’un gouvernement national fort; l'industrie, les transports et les pécheries dans sa provin- ce ont besoin d’aide, et M. Hatfield pourrait étre un médiateur précieux en discu- tant de ces proble- mes (et méme des questions — linguisti- ques) avec ses trois collégues régionaux. Au Québec,Claude Ryan a_ besoin d’avoir la preuve qu’ Ottawa peut s’adap- ter 4 une autonomie culturelle, économi- que et sociale beau- coup plus large pour sa province. En ap- prenant 4 mieux écouter M. Ryan, M. dorer un peu son bla- son au Canada an- © glais en tant qu’hom- me capable de faire marcher les choses avec le Québec. De § son coté M. Ryan pourrait mettre en relief sa propre habi- leté a faire bouger Ottawa et rallier de la sorte les électeurs hésitants lors du ré- férendum. En Ontario le seul allié plausible a I’ho- rizon est le premier ministre conserva- teur Bill Davis. Tout lache qu'il soit sur les droits linguistiques des Franco - Onta- riens, M. Davis n’en aspire pas moins a réincarner son pré- décesseur John Robarts, le pilier du courant modéré au Canada anglais. M. Davis a surtout besoin d’utiliser M. Trudeau comme épouvantail électo- ral; mais, tout en dé- AVIS DE CONTROLE DES LOYERS POUR — “Bachelor”, Studio et Appartement avec 1 chambre 4 coucher au-dessus de $300 par mois = Appartement avec 2 chambres au-dessus de $350 par mois = Tous les appartements loués au-dessus de $400 par mois. @ Toutes les augmentations de loyers prenant effet le ler février 1979 ou aprés (pour les appartements ci-haut mentionnés) sont exemptés de la limite de 7%. @ Tout appartement loué pour plus de $400.00 continue d’étre exempté de la limite de 7% depuis le mois d’aofit 1978. @ Les locataires louant avec de telles exemptions, mais dont le loyér courant ne dépasse pas $500.00 par mois, peuvent appeler a “The Rent Review Commission” s’ils considérent que l'augmentation décrite a l’arriére de la formule de l’augmentation des loyers est trop grande. @ Un appelala Rent Review Commission doit étre fait dans les 30 jours qui suivent la réception d’un formulaire donnant l’augmentation des loyers. e Tout avis d’augmentation de loyer doit étre inscrit sur un formulaire officiel et une copie doit tre envoyée a “The Rent Review Commission” dans les 7 jours aprés avoir remis l’avis au locataire. @ Les conflits 4 propos du nombre de chambres seront réglés par “The Rent Review Commission”. @ Toutes les autres précisions sur les résidents locataires peuvent étre données, faites-en la demande. POUR PLUS D’INFORMATIONS, CONTACTEZ: The Rent Review Commission - Aydin. “oimatsse. ta ‘Box 9600 Province of Vancouver, British Columbia British Columbia - V6B 4G3 Ministryof = Phone: 668-2356 Consumer and ‘ Corporate Affairs x } Le maire Jack Volrich a contribué 4 vous donner la premiére réduction d’imp6ts sur votre maison en quarante ans. Il croit a l’égalité des droits et des chances pour tous et c’est un bon ami de la communauté francophone Il veut faire plus! _ } REELISEZ JACK VOLRICH POUR MAIRE DON BELLAMY POUR CONSEILLER MUNICIPAL (Suite p.20) ea es ae oe sacle ss S558 tb Sg” Yast As ee bite hgh