SN “3 IY Courrier de 2éme classe , Second class mail N° 0046 { VOL 17 No 46 VENDREDI 29 MARS 1985 Le seul journal de langue frangaise de la Colombie britannique. 4 30 cents i | Radio-Canada Par Annie Granger Dans trois mois la seule émission hebdomadaire “Ici Vancouver” diffusée sur tout le réseau de Radio-Canada sera éliminée: parce que la station de Montréal, qui finance I’émission, doit économiser. Une perte énorme pour la céte ouest, pour la musique et pour Vancouver. Nous nous étions réjouis bien trop vite, a la premiére four- née des coupures de Radio- Canada la station francaise de Vancouver n’avait pas trop souffert. Les mauvaises nou- velles ont commencé a arriver: plusieurs artisans, comme Georges Payrastre, caméra- man, ne verra pas son mandat renouvelé et la seule émission de Vancouver qui passait sur le réseau toutes les semaines se terminera le 22 juin prochain pour la bonne raison que Montréal qui finance |’émis- sion doit économiser et sup- primer carrément “Tei Vancouver”, animée par André Rhéaume: Cette émis- sion ne coute en fait que deux salaires, celui de l’animateur et de son technicien, la ligne téléphonique étant la méme que celle du hockey qui précéde, et les disques qui font la vedette appartiennent a André- “La décision de supprimer - l’émission a été prise par Montréal, elle est irrévocable” (1) a expliqué Jacques Bernard, directeur de la radio francaise de Vancouver. “Cet- te décision est administrative, ajoute-t-il. Ils ont choisi de couper une émission de fin de soirée et de fin de semaine, une émission qui a une écoute moins élevée.’ Monsieur Bernard avance le chiffre de 6,300 comme nombre d’audi- teurs. Ce quine veut rien dire: “Allo BouBou” a l'une des écoutes les plus élevées, mais ce n’est pas ce qui est de plus intelligent sur terre. Les lettres et les télégrammes recus par André Rhéaume de tout le Canada et Etats-Unis prouvent une chose, c'est que ses audi- teurs sont une élite. (2) Cette émission a été louée par la presse anglophone; trouvez- moi une seule émission de Radio-Canada qui l’ait été a part peut-étre “Jazz sur le vif” du temps de Pierre Tougas. “Tci Vancouver” est enviée par de nombreux concurrents qui doivent se tenir derriére les critéres de leur radio commer- ciale. “Ici Vancouver” a gagné une telle notoriété parmi les connaisseurs et les profession- nels du disque parce qu’André ya donné un cachet et qu'il est lui aussi professionnel. II fait découvrir 4 chaque émission des artistes, c’est lui qui a fait connaitre le. groupe Uzeb- qui a tourné en Europe, Rick Scott, Camosun, et tous les groupes de rock de Vancouver. Tl ne faut pas oublier que la céte ouest a toujours été en avance sur son temps, les Suite page 7 Le portrait d’une francophone Par Annie Granger On l'a_ baptisée la Cendrillorrdes planches, la révélation de l'année 1983, un critique a méme écrit que son succés en ferait palir de jalousie Lana Turner. Joélle Rabu n’a absolument pas _ changé aprés ces deux années de succés avec “Edith Piaf ses amours, ses chansons”, qui est remise a l’affiche ces jours-ci au City Stage de Vancouver. Elle est tou- jours la méme : sympa, simple, le méme humour, le méme_ enthousiasme, toujours aussi chaleureuse, et son spectacle recoit tou- jours la méme ovation. Le succés ne lui est pas monté a la téte, tout au contraire: l’été dernier, elle s'est permise, aprés trois cents représentations, de retourner servir les clients au restaurant familial “Gourmet by the sea” a Campbell! River. Imaginez un peu la téte des clients en | la voyant apporter les as- siettes: “C'est la Piaf qui nous serte Ca m’a fait du bien de retrouver la restau- - ration, c’est un peu lascéne.” Lhistoire de Joélle Rabu, pour ceux qui ne la con- naisseht pas, est un vrai conte de fées, pas étonnant un jour si on en écrit une piéce. Il était une fois une petite serveuse de vingt- trois ans, qui travaille La méme Rabu durement, elle fait le va-et- vient entre les tables et la cuisine dans des restau- rants, celui de ses parents dabord puis d’autres de Vancouver. Pour s’amuser et parce qu’elle aime ¢a, elle chante des airs et des chansons d’Edith Piaf. Il y a deux ans, entre en scéne un directeur de théatre, celui du City Stage, il veut remettre en scéne la comé- die musicale “Edith Piaf, ses amours, ses chansons”. Mais qui pourrait bien interpréter la Piaf se dit-il. Le frére de la serveuse, Michel, qui entend parler du projet,donne le nom de sa soeur Joélle Rabu, elle connait les chansons par coeur, parle trés bien fran- Cais, mais elle n’est jamais montée sur les planches. Le directeur un peu sceptique se jette a l'eau. Aprés trois Suite page 7 Gas. omi Le succés des Compagnons Par Francois Bourboulon La scéne se passe au Univer- sity Club. Le présentateur, Léo Verstraete, commente une série de diapositives sur la région Languedoc-Roussillon, ses vignobles et ses caves. Puis, chaque participant, devant qui dix verres ont été disposés, va goiter, sous la direction du mattre des lieux, dix crus de la région, de la Blanquette de Limoux au Banyuls, en pas- sant par les vins rouges. Mais il n’est pas question, ici, de boire n’importe comment. L’ordre des vins a été soigneu- sement déterminé, et la dégus- tation se fait d'une maniére quasi scientifique. Un docu- ment donne tous les rensei- gnements nécessaires, indi- quant l’age, l'histoire, la com- position, les caractéristiques et le prix de chaque cru (tous les produits goités sont, sans exception, disponibles locale- ment). : _Le vin, quelques mesures seulement a chaque fois, est observé avec attention, lon- guement humé puis enfin gouté, selon les consignes du présentateur. I] faut tremper la pointe de la langue puis faire couler la gorgée jusqu’au fond du palais, afin d’en apprécier toute la saveur> Dix fois, la méthode sera renouve- lée. Dix fois, une note sera donnée par chaque partici- Suite page 7 André Rhéaume: an vrai travail de fourm. La mort d’une émission Le Québec en vue P| Québec ces jours-ci, en compagnie de onzeautresétudiants de la neuviéme et de la onziéme Andréa Routley, Bruce Caul et Daniel Murray partiront au { q en immersion francaise de lécole Mary Hill de Port Coquitlam. Ils tourneront dans le belle province et présenteront leur piéce “I'A morts subites” de Félix Leclerc, en a Ia base de tout, Jacques-André des | compagnie de celui qui est | sabres