Arts et Spectacles 13 La resurrection de L'Atalante Tous ceux qui croient avoir vu et revu L’ Atalante, grand clas- sique du cinéma frangais, se trom- pent. Ils n’en ont eu qu’un aper- ¢u. Pour la premiére fois 4 Van- couver, une nouvelle version du film de Jean Vigo, entiérement Testaurée et enrichie de séquen- Ces inédites, sera projetée au ci- néma Starlight du 2 au 8 aoit. Il aura fallu attendre 56 ans aprés le tournage pour découvrir, enfin, la version intégrale de ce film au destin maudit. Le réalisateur, Jean Vigo, n’aura jamais pu voir son film dans son intégralité. Dés la fin du tournage en 1934, la maison de production, la Gaumont, exige des coupures et des remaniements des scénes de la version d’origine, de peur que /’Atalante subisse le méme sort que le précédent film de Vigo, Zéro de conduite, inter- dit par la censure. Jean Vigo, cloué au lit par la tuberculose a laquelle il succombera quelques mois plus tard, ne peut participer au remon- tage du film, qui passe de 89 a 65 minutes. La version expurgée de l’Atalante sort fin 1934 a Paris sous le titre Le chaland qui passe. Le film, présenté comme un di- vertissement familial et amputé de ses scénes les plus dérangean- tes, disparait des écrans trois semaines plus tard, faute de pu- blic. L’ Atalante ressort confiden- tiellement en 1940, sous son vrai | titre, mais toujours mutilée et sans plus de succés. Ce n’est qu’a partir de 1950 que la réhabilitation de l’Atalante devient le cheval de bataille de la Fédération frangaise des ciné-clubs. Mais le manque de coordination des recherches pour retrouver les scénes dispa- Tues ajoute encore a la confusion qui entoure le film. Le négatif original a disparu et 4 cette épo- que, l’on peut dire qu’il existe Classique du cinéma frangais autant de versions de /’ Atalante que de copies en circulation, sans compter quelques exemplaires du Chaland qui passe qui sont tou- jours en exploitation. Une réhabilitation tardive En 1989, la Gaumont, la méme compagnie qui avait exigé un demi-siécle plus t6t le charcu- tage du film, décide de réparer les erreurs du passé. La premiére étape consiste a restaurer l’image et la bande-son. Mais la réhabilitation du film devient compléte en 1990 lorsque la Gaumont découvre aux Archives du film britannique une copie de /’Atalante, qui reposait dans ses boites defer depuis 1934, avant le remontage sacrilége. __ Avec la découverte d’une autre copie neuve comportant des séquences inédites 4 la Cinéma- théque Royale de Bruxelles, tous les espoirs deviennent permis. Afin de remonter les scénes telles que Jean Vigo auraient voulu les voir dans son film, les spécialistes de la Gaumont vont étudier attenti- vement toutes les versions du scénario de /’Atalante, et vont interroger les participants au tour- nage du film encore en vie. Une année de travail sera nécessaire pour parvenir a la version la plus complete de /’Atalante, sans doute la plus conformea|l’esprit deJean Vigo. Voila donc autant de rai- sons pour découvrir ou redécou- vrir ce film exceptionnel, au charme irrésistible. L’histoire est la simplicité méme. Un couple de jeunes mariés, Juliette (Dita Par- lo) et Jean (Jean Dasté) embar- quent sur la péniche du jeune homme dénommée /’Atalante», qui sillonne-les canaux jusqu’a Paris. Avec eux, a bord, 1’équi- page, avec le pére Jules (Michel Simon) et un jeune mousse. La péniche arrive a Paris et Juliette, fascinée par la capitale, réve de flaner devant les boutiques de mode. N’y tenant plus, elle quitte le bateau en cachette. Jean, fu- rieux, décide de lever l’ancre et de continuer sa route sans atten- dre sa femme. Mais ces deux amoureux innocents sont perdus l’un sans |’autre. Dans une scéne étonnante pour cette époque, qui fut d’ailleurs ‘coupée dans les versions précédentes du film, Jean et Juliette se tournent et se retour- nent chacun dans un lit différent, donnant |’illusion de s’étreindre et de faire l’amour. La magnifi- que scéne finale des retrouvailles, d’une tendresse inouie, est peut- étre]’une des plus émouvantes de Vhistoire du cinéma. Cette histoire d’amour évite pourtant I’écueil de la miévrerie Premiére canadienne Lors du prochain Abbotsford Airshow, du 7 au 11 aodt prochain, l'avion de combat fant6éme F-117A fera partie des 80 avions exposés au sol. Le chasseur améri- cain MIG-31 fera sa deuxiéme sortie hors des Etats-Unis, lors de ce fes- tival aéronautique. Aussi, au sol, l'hé- licoptére soviétique Ka- mov, KA-32, le chasseur SO-270B et le plus gros cargo aérien au monde, le transporteur russe AN- 225% L'Atalante, une formidable histoire d'amour entre Juliette (Dita Parlo) et Jean (Jean Dasté). grace au fantasque Pére Jules, joué par Michel Simon. Bourru, ivro- ge, provocateur, presque repous- sant, le Pére Jules contraste de facon saisissante avec le conte de fée que vivent les deux jeunes et beaux amants. Mais c’est lui, 1’élé- ment perturbateur, qui finira par les réunir. Un demi-siécle aura été nécessaire pour reconstruire cette histoire simple, follement roman- tique, que son auteur lui-méme n’a jamais eu |’ occasion d’apprécier. Renaud Harizer Au cinéma Starlight, 935 Denman, du 2 au 8 aout. Séan- ces 4 19h30 et 21h30. LE CHEF D'OEUVRE DU CINEMA FRANCAIS "UN TRES GRAND FILM." - Vincent Canby, NEW YORK TIMES "MERVEILLEUX, INCOMPARABLE." - Georgia Brown, NEW YORK VILLAGE VOICE “OBSEDANT ET IRRESISTIBLEMENT CHARMANT." - Stephen Godfrey, GLOBE & MAIL TEL. (604) 683-1291 FAX: (604) 683-9360 Mon.-Fri. 10 a.m.-6 p.m. WALTER KAEGI, MANAGER #1226, 736 GRANVILLE ST. VANCOUVER, B.C. CANADA V6Z 1G3 BEACH COMMUNITY HEALTH CENTRE a le plaisir d'annoncer que le: Dr. Michel Lambert, M.D., C.C.F.P. (Omnipraticien frangais/anglais) : se joint a nous pour les services de santé (médecine de famille, nutrition, conseiller, pharmacie, soins dentaires et services sociaux) Spécial "Fireworks" 4 et7 aout 2$ a 21h30 1145 Commercial Drive Vancouver, C.-B. 254-1354 Le Soleil de Colombie Une semaine seulement Vend. 2 aodt - au jeudi 8 aodt | § Un film de JEAN VIGO 935 rue Denman * 689-0096 19h30 et 21h30 sauf le 8 aodt. Pas de représentation a 21h30 Vendredi 2 aoit 1991 it i ig il i Sl A gah A nt iti tt nn jill ili nm ns inst, onli i eB pas Pn Atlee Ponca lhpgentnl nip Ny Pie ree Wit ne ent” Ne ern ere See