12, Le Soleil de Colombie, 1 mars 1974 L-ENVIRONNEMENT par André CHOLLAT GebeSrt ON Deh NVR ONE EM Ee Nee T’”*humanité serait depuis longtemps heureuse si tout le génie que les hommes mettent 4 réparer leurs bé- tises était employé 4 ne pas Avez-vous remarqué com- bien il est facile de commet- tre des bétises par ignoran- ce! Et le malheur est que beaucoup trop de monde se complait dans l’ignorance et ne veut rien faire pour s’en sortir! Cela est particuliérement vrai en ce qui concerne no- tre environnement! Je ne désire point poser i- ci, en juge, et donner l’im- pression que je suis un puits de science en la ma- tiére; ce n’est pas le cas, mais j’aimerais, par con- tre, vous amener A décou- vrir, tout comme je l’ai dé- couvert il n’y a pas si long- temps, les erreurs que nous devons 4 nos préjugés et les bétises qui nous rendent la vie impossible. Notre premier point d’igno- rance est certainement ce sentiment que nous avons, en général, de mettre lares- ponsabilité d’une action A mener sur le dos de la ter- re entiére (gouvernement, hommes politiques, indus- tries, agriculteurs et jus- qu’A nos voisins) mais ja- mais sur notre propre dos; et pourtant, si nous voulons qu’une action efficace soit menée, nous avons 4 y parti- ciper; en effet, l’obstacle le plus difficile A surmonter est l’apathie de la population de notre planéte. La mentalité du public doit avant tout changer et c’est seulement quand l’opinion publique re- flétera ce désir de partici- per 4 l’action de protection de - l’environnement, de pré- servation des ressources naturelles et de lutte contre la pollution, que nous pour- rons espérer un futur heu- reux. Il est opportun de ré- péter ici que notre action est de prévenir plus que de soigner. Mais quelle est donc l’ac- tion 4 mener. Comment peut- on définir cela de fagon con- créte. La réponse sera une autre question: De quoi a- vons-nous & nous plaindre actuellement. -La réponse est facile: la vie est chére, il n’y a pas assez de travail pour tout le monde, il y a de moins en moins de place pour se loger ou pour s’établir, on passe son temps A se soi- gner et, en depit de tout notre effort 4 vouloir étre heureux, nous ne trouvons pas le vrai bonheur. Vous allez penser que je vais un- peu loin. Qu’est-ce que tout cela a 4 faire avec l’envi- ronnement. : Le rapport est plus direct que vous ne le pensiez; nos problémes se _ rapportent les commettre! G.B.Shaw tous 4 une seule et méme cause: notre évolution ma- térialistes; nous nous som- mes créé un monde de plus en plus artificiel, aliénant lentement, mais sQrement, les éléments de la nature. Le semblant de confort que nous devons 4 notre techno- logie nous. cofte trés cher, mais cofte encore plus 4 notre planéte: ce confort est basé sur une politique de consommation des produits naturels de la Terre. Nous gaspillons sans compter no- tre énergie et nous abusons de nos droits de supériori- té sur la nature; nous arri- vons 4 un point of la nature est en peril, of nos matié- res premiéres vont man- quer; notre technologie est impuissante 4 trouver une solution de remplacement. Nous nous rendons compote, mais un peu tard, que la réaction des humains a ce monde artificiel n’est pas favorable: déréglement men tal, évolution stupéfiante du crime et éloignement de ce bonheur que nous recherchi- ons. Nous avons créé le mé- me désordre dans les élé- ments de la nature: destruc- tion des animauxet des plan- tes par des moyens _indi- rects ou indirects de mau- vaise gestion de la nature ou par l’accumulation des produits rejetés par notre systéme de consommation et non assimilables par la nature. Dites-moi franchement, pensez-vous que les indigé- nes d’Afrique ou d’Améri- que du Sud ont les mémes— problémes. Sont-ils mal- heureux d’étre primitifs. (a suivre) LITTERATURE ‘*LES ASSEMBLEES CHA- RISMATIQUES”’ par Maurice Gareau - C’est le premier volume du genre au Québec, et peut-é- tre dans tout le monde ca- tholique, sur ce phénoméne trés actuel et trés contro- versé qu’est le renouveau charismatique. Ce livre de 136 pages a ce- ci-de particulier qu’en style trés facile, il aborde tous les problémes, et qu’il est indispensable 4 tous: chefs spirituels, leaders charis- Matiques, participants aux groupes de priére, objec- ‘teurs, non-initiés, etc. ... Un conseil d’ami: lisez-le et faites-le lire. A votre librairie, $1.50, ou a l’ora- toire St-Joseph du Mont- Royal, P.Q. “> coin de office dela langue francaise Levy-Strauss appelait les unités constitutives des my- thes, des mythémes, comme il y a dans la science lin- guistique des phonémes, des morphémes et des semanté- mes. Il y a.vu, plutét que les mythes eux-mémes, des rapports entre idées mythi- ques. C’est que Levy- Strauss est un structuralis- te frangais qui ‘‘puise’’ ses théories dans la linguistique. Il voit donc dans les-mythes une signification émanant des rapports de leurs élé- ments. Etudier le comporte- ment social de l’individu parallélement 4 ses croyan- ces et A ses superstitions est une fagon structuraliste de procéder. Il y a, . bien sQr, une corrélation - en- tre les habitudes de la ta- ble, par exemple, et les ri- tes religieux des anciens juifs. Il ne faut pas oublier que la langue est le méme moyen de communication des deux systémes de connais- sance: le rationnel et 1’in- tuitif. Les linguistes se sont donc intéressés aux my- thes. La langue est le déno- minateur commun, entre le ‘*logos”? et. le. ‘*muthos”’’. Il ne faut pas oublier que les croyances anciennes, ne se sont pas seulement ma- nifestées sous forme de mythes, de récits, mais aussi sous forme de repré- sentations plastiques. Nom- breux sont les objets d’art, vous m'en reztant par Louis-Paul Béguin L’Imaginaire (4) Des mythes aux contes de fée -les sculptures et les des- sins préhistoriques qui té- moignent de l’angoisse on- thologique de l’homme pri- mitif et de son recours A l’imaginaire pour s’en dé- livrer. Et puis, enfin, ilya les contes, il y a la magie. Les contes de fée de notre en- fance sont du domaine de l’imaginaire. Ce ne sont pas des mythes, ce n’est pas de la religion. La Fontaine a déclaré: ‘‘Si Peau d’Ane m’était conté, j’y prendrais un plaisir extréme’’. Et donc, cohabitant avec la pen- sée rationnelle, la pensée i- maginaire continua 4exister ~ et 4 produire des oeuvres d’art: les contes de ma mé- re l’oie, les épopées, les histoires de démons, etc... Tout cela est du royaume de l’imaginaire. De nos jours, Vimaginaire... Levy-Bruhl, 1’éthnologue frangais reprend la réfle - xion de La Fontaine et s’é- crit: ‘‘Moi aussi, si Peau d’Ane m’était conté, j’y prendrais un plaisir extré- me’’C’est que l’importance de l’imaginaire, de la con- naissance intuitive, produit de la fonction fabulatrice, n’a pas échappé aux socio- logues modernes. Et pour cause. Regardons autour de nous. La connaissance im- médiate et intuitive s’étale -un peu partout dans nos livres, nos programmes té- lévisés, nos films. Astro- logie pour tous. L’avenir par les cartes, Comment lire les lignes de la main. Votre horoscope au jour le jour: quelques titres révé- lateurs de ce besoin d’accé- der au futur par des voies magiques. L’imaginaire se trouve bien chez nous, mé- me si la science de l’élec- tronique a codé les données du savoir, mis en cassettes nos pensées et ‘‘électrifié’’ les média. Méme si la science vérifiable est tou- te puissante, si le logos dicte ses lois et limite 4 plaisir les domaines du sa- voir eninterdisant toute spé- culation qui ne puisse s’é- riger en loi universelle, (voir Kant). L’imaginaire, et c’est heureux, nous permet de réver, de rompre_ nos liens terrestres. D’ailleurs, depuis que la science est de- venue reine du monde, la poésie, la peinture, la musi- que (qui relévent du domai- ne de l’imaginaire) ne sont plus aussi figuratives ou compréhensibles: on ‘‘s’é- vade’’ grace 4 l’action de la fonction fabulatrice dans le monde de 1]’irréel, du mys- térieux, de l’ésotérique, de l’hermétisme. Quelquefois, ce besoin d’évasion vers le monde magique des réves et de l’oubli de soi méne 4 1’ex- -cés. Les hallucinogénes aux- quels s’adonnent certains jeunes sont des_ tentatives malheureuses pour rejoin- dre, au-dela des contingen- ces humaines, les paradis artificiels de 1l’imaginaire. Ce besoin de s’oublier, de sortir de soi par la drogue, est toutefois une moderne tentative de recouvrement de la sécurité instinctive de l’extase, mot qui juste- ment veut dire ‘‘étre hors de soi’’. (a suivre). L’Académicien se porte bien PARIS — Les membres de l’Académie francaise de méde- cine ont, semble-t-il, beaucoup plus de chances que leurs compatriotes de parvenir a un fge avancé. Selon dés statistiques fournies par le’-professeur Jean Cheymol, agé de 78 ans, les Académiciens ont, depuis 1836, une espérance de vie bien supérieure & celle de la population masculine du méme Age. Déja, dans les années 1830, ils pouvaient espérer, au moment de leur élection (Age moyen ~de 40 ans) .vivre deux ans et demi de plus que homme de la rue. Au- jourd’hui, 4 l’Age moyen d’élection, 67 ans, l’écart s’est encore accen- tué et est de 5.1 ans. Est-ce Je résultat d’une plus grande sagesse de vie, d’une meil- leure diétitique, d’une hygiéne plus Sr eles,, ou ee des bons eit ces que des collégues-experts leur rendent 4 l’occasion?... Dessin de main humaine dans des cavernes BUENOS AIRES_ — Des hommes vivaient dans des caver- nes du sud de l’Argentine, il y a 12,600 ans, selon J’archéologue Agusto Cardich, professéur a l’Uni- versité de La Plata. M. Cardich et Yun de ses étudiants ont découvert des dessins représentant une main humaine sur les murs de cavernes a 1,200 milles au sud de Buenos Aires et ont pu déterminer que des hommes y vivaient il y a 12,600 Les premiers habitants de cette région se sont installés dans les ca- vernes immédiatement aprés la pé- riode glaciaire. Il y a environ 8,750 ans, une sécheresse forca les habi- LA PHOTO par Lucien BELLIN OMBRE ET LUMIERE A LA MAISON Je parlais, le mois dernier A propos de la lumiére, de ce qu’elle peut faire pour vous sur 1’éclairage des fleurs qui prennent une al- lure tellement differente, et cependant avec le méme su- jet. Mais il faut vous méfier car chez vous, dans votre salon, les visages réagissent pa- reillement et 14, il ne faut pas faire les mémes er- reurs: certains visages sup- portent trés malles mauvais éclairages, trop hauts ou trop bas. Remarquez cepen- dant que, sur certains en- fants ou chez les vieillards, cela peut donner du carac- tére A vos clichés. Donc, connaissant la base créa- tive de la lumiére ambian- te, il ne tient qu’A vous de l’améliorer. Pour atténuer les ombres, regardez les tableaux pen- dus aux murs ou l’ombre réfléchie d’un vase; toutes . ces choses sont des indices; ' du reste, avec votre pose- métre, une variation de deux ‘‘stop’’ ne devrait pas étre dépassée. Par exemple: 56 - 4 - 28, on doit choisir ‘stop - 4’? et avec un film de 400 ASA, vous avez un stop de rentrée de lumiére de chaque cdté, qui per- ' mettra aux couleurs de sg’ | harmoniser sans trop créer d’ombres difformes. Vous pouvez donc pré- arranger l’éclairage avant l’arrivée de vos invités et tranquillement, dans la soi- rée, ‘‘click! click’’, sans tra-la-la, sans lampe-éclair des photos spontanées qui seront de bons souvenirs. L’idéal est d’avoir assez de lumiére mais surtout une illumination intéressante, qui fasse, dans l’ensemble, ressortir des couleurs. a-. gréables. A. Montgomery, N.Y., un dé- nommé Larry McBride’a man- qué d’essence jeudi, en a fina- lement trouvé. huit milles plus: ‘loin (un seul gallon), est revenu & sa voiture en panne, s’est ren- du compte qu’il n‘avait pas d’en- tonnoir et, en colére, a simple- ment mis. le feu 4 essence,’ aux applaudissements d ‘une quinzaine de-badauds...