2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 29 Juillet 1977

EL rc DE ‘COLOMBIE on
Le MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE

DELA COLOMBIE-BRITANNIQUE

seesesseeecees

: DIRECTEUR: André ‘Piolat
_ASS.DIRECTEUR: Mare Bélivean
REDACTEUR: Jean-Claude Arluison
MIRE EN PAGE: Daniolle:Leclaire |

«

PUBLIE PAR oe
LE DE COLOMBIE LTEE,
<n cue Seen senna O.0 VE I0..
isesilg Wp Wcities ani ite:
Seana Mesrenintroenes OM:

La fin des "Black Panthers"?

Le mouvement Black Penthers, cette organisation
extremiste noire qui a jailli des ghettos noirs vers les
années 1967 et qui a connu son apogée en 1971,
signe pratiquement son arrét de mort avec la décision
de son dernier leader en exil, Huey Newton, de se

* livrer aux autorités de Californie pour subir son pro- ~

cés. Huey Newton gui s‘était exilé 4 Cuba depuis
1974 et qui vient de faire parler de lui au Canada
ou il était de passage le 29 juin dernier, a sans doute
subi les contre coups du rapprochement américano-
cubaine. Le premier ministre Fidel Castro, dans son
désir de se rapprocher des Etats Unis n’aurait, dit-on,

L’indulgence ne paie pas__.

“La justice protége davantage les criminels que le public... L’indulgence des tribunaux
encourage le crime” de tels propos s’entendent au Canada, aux Etats-Unis, en Europe,
c’est-a-dire dans les pays les plus prospéres et avancés du monde libre occidental. Il est
parfaitement normal et juste que les tribunaux donnent leur chance :a l'accusé, en étu-
diant toutes les circonstances atténuantes qui pésent dans la balance: la jeunesse de I’accusé, le
milieu familial dans lequel il a grandi, les mauvaises relations qui ont pu le conduire
sur le mauvais chemin. Mais, dans le monde occidental, cela est allé 4 l'extréme: il est courant de
classer un criminel dans la catégorie des irresponsables. Le systéme judiciaire , tout en
continuant a se préoccuper du sort des coupables, ce qui est tout a fait normal, devrait
cependant se préoccuper davantage du sort des victimes et de leurs familles.

Cette tendance a l’indulgence, a la clémence presque généralisée et aveugle, est plus particu-

li¢rement visible en matiére de délinquance juvénile. Il est des juges de la cour pour juvéniles ©

qui traitent comme des enfants inoffensifs et peureux des délinquants, qui, tout
juvéniles qu’ils soient, n’en ont pas moins une expérience de cambrioleurs profes-
sionnels. Pauvre petit, pensent certains juges, c’est son milieu qui a été la cause de son
comportement, lesparents sont divorcés, personne ne s’occupe de ce jeune, qui est livré
4 lui-méme, pour le meilleur et, bien plus souvent, pour le pire.

A Vancouver, la délinquance juvénile a augmenté dans des proportions énormes. Aussi, la .

décision prise, vendredi dernier par la Cour Supréme de la Colombie-Britannique a di satisfaire
bien des gens, les policiers‘en premier lieu, qui avaient de plus en plus de mal a contréler ce
probléme grandissant.

La Cour Supréme de la C.B. a annulé une décision rendue par une cour infé-
rieure et a soutenu la police: la cour a décidé que la police peut légalement prendre les
empreintes digitales des suspects juvéniles sans obtenir leur consentement.

Le Juge John Bouck, en permettant un appel par le Couronne, a déclaré qu’un juge de la cour
juvénile avait fait une erreur en droit en refusant de permettre l’introduction comme évidence
des empreintes digitales d’un suspect juvénile. Le Juge Bouck a noté dans sa décision que les
juvéniles sont maintenant impliqués dans presque 50% des cambriolages 4 Vancouver.

L’on se souvient... ou bien a-t-on déja oublié, le meurtre par un jeune de treize ans, d’un
employé du magasiin Woodward's, & Vancouver. Le jeune s’était caché dans le magasin au
moment de la fermeture, afin de voler une carabine; surpris par un employé, il l'abattit de
plusieurs coups de feu. Il put s’enfuir sans attirer l’attention, et le crime ne fut découvert que le
lendemain. Le “jeune délinquant” [a cet age la, parait-il, il serait injuste d’employer le terme
meurtrier] n’aurait jamais été arrété si sa mére ne l’avait pas conduit au bureau de ‘police. Un
autre crime, encore plus atroce, a eu lieu 4 Vancouver également: un jeune de quinze ans dit a
une fillette qu’ils allaient “jouer”, il recouvrit enfant d’une couverture et s’exerca sur elle au
lancer du poignard qui la frappa une vingtaine de fois. Lui non pine n’était pas un criminel,
seulement un délinquant juvénile...

guére hésité de se débarrasser de cet “exilé” dont le
mouvement est dailleurs inexistant depuis plus de
deux ans. Aujourd‘hui, la communauté noire améri-
caine s‘est pratiquement assagie et connait un calme
qui s‘est renforcé encore plus depuis la venue de
Carter 4 la Maison Blanche. £n désignant un Noir
comme représentant des Etats Unis aux Nations
Unies, le nouveau président américain a, il est vrai;
répondu positivement a fa fierté des Noirs et leur a
donné un espoir en I’avenir.

C’est dans un tel climat de détente entre Noirs et
Blancs aux Etats Unis que Huey Newton espére donc
résoudre un probléme avec Ja justice américaine et
obtenir, pourquoi pas, une clémence.

Cet itinéraire politique de Huey Newton n‘est pas
sans rappeler celui d’un autre leader des Black Pan-
thers: Elridge Cleaver. Ce dernier avait, en 1969,
recu asile politique en Algérie ou il avait obtenu des
autorités tous les moyens pour informer et sensibi-
liser opinion mondiale sur fa lutte des Noirs améri-
cains, Un bureau d'information des Black Panthers,
vit ainsi le jour 4 Alger. Mais en 1971, suite a un dé-
tournement d’avion vers Alger par des Black Pan-
thers, Jes relations s‘envenimérent entre Elridge Clea-
ver et le gouvernement algérien. Et ce pour plusieurs
raisons: d‘une part 4 cette 6poque Alger, préparant son

“contlit pétrolier” avec la France, voulait 4 tout prix
Giversifier ses échanges et donc se rapprocher des
Etats-Unis; d’autre part les propos déplaisants
qu’Elridge Cleaver venaient de tenir 4 I’égard de
l’Algérie dans la presse internationale; enfin le réle
de plus en plus contesté de ce leader des Black Pan-
thers par son propre mouvement aux Etats Unis.
Traité de “mythomane” et de “débauché” par les.
Algériens, Elridge Cleaver qui se faisait déja appeler
“Ministre de l'information’ avait ainsi été assigné
en “résidence surveillé” avant d’6tre expulsé vers
la France en 1974. Dans la Métropole francaise ou
il s‘installa avec sa femme et ses deux entants, il
connut la géne matérielle et la solitude. Quelques
mois aprés, en octobre 1974, il se présenta a I’am-

dans son pays ou il se trouve actuellement en prison.
Désabusé, sceptique et aigri, Cleaver du fond de
sa prison, a déja fait des déclarations hostiles au monde
arabe et a la Chine de Mao. II n’est pas dit que Huey
Newton n‘agisse pas de méme et se mette 4 “noircir”
ses hétes cubains surtout si cela pourrait lui diminuer
le nombre d’années 4 passer en prison.

Certes, politiquement, les leaders du mouvement
Black Panthers sont bel et bien morts.

Abdelkader BENABDALLAH

Il est grand temps que la Justice éte son bandeau et regarde la situation en face.

Jean-Claude ARLUISON

bassade américaine 4 Paris, prét 4 subir son proces

Les principaux éléments du
décret sont les suivants:

Une période de 10 a 14
semaines d’emploi, au lieu de 8
semaines auparavant. pour de-
venir éligible pour les bénéfi-
ces d’assurance-chémage.

La période de 10 semaines est
pour les zones oti le taux de
chémage dépasse neuf pour cent,
et s’étend jusqu’a 14 semaines
dans les régions ot le chémage
est en-dessous de 6%.

Les salaires
différent...

Des chiffres préliminaires de
Statistique Canada indiquent qu’
en novembre dernier le salaire
horaire moyen, dans l'industrie
manufacturiére, était de 10.7%
plus haut au Canada qu’aux
Ettats-Unis: $5.98 contre $5.34:

Toutefois en considérant ces

chiffres il faut tenir compte de ce ~

qu’ils excluent au Canada les
firmes employant moins de 20
employés, alors qu’aux Etats-
Unis ils incluent les établisse-
ments de toute taille. En outre
les chiffres incluent. les bénéfices
marginaux qui, aux Etats-Unis,
sont généralement. considérés
comme supérieurs a ceux du
Canada. Dans les deux cas il

‘s’agit de revenus bruts avant
_ taxation. Ia moyenne canadien-

ne a commencé a dépasser celle
des Etats-Unis en 1974. De
novembre 1975 a-novembre 1976
le taux moyen canadien s’est
accru de 13.3%, alors que celui
des Etats-Unis ne s’est accru,
dans la méme période, que de
9.3%.

Assurance-chémage...

(Suite de la p.1)

Un minimum de 10 semaines
et un maximum de 50 semaines
de bénéfices déterminés par une
formule tenant compte du nom-
bre de semaines de travail et le
taux de chémage dans la région.

Une fusion de la commission
d’assurance chémage et du_ dé-
partement de la main-d’oeuvre
et de l’immigration pour former

la Commission Canada Emploi et -

Immigration.

Une série de programme exp-
rimentaux dans les zones de
création d’emploi et de partage
du travail et une offre aux
récipiendaires de _ |’assurance
chémage d’une participation bé-

névole dans des projets de tra-
vail communautaires.

Une offre aux hommes d’affai-
res et aux travailleurs. qui font
face a des mise-i-pied 4 court
terme, destinée a éviter de
telles mises-d-pied grace a des
systémes de partage du travail
suivant lesquels tous les emplo-
yés ont des horaires de travail
réduits, verront leurs. salaires
complétés par des bénéfices
d’assurance chémage.

Les changements ne devien-
dront lois que lorsque le décret
recevra l’approhation du Sénat
et le consentement royal, vers le
milieu du mois d’aofit.

Comité culturel

(Suite de la p. 1)

Le Comité culturel des franco-
phones hors Quéhec succéde au
Comité d’organisation des tour-
nées nationales (COTON) et au
Conseil interprovincial de la
diffusion de la culture (CIDC).
Le rapport‘‘les héritiers de
Lord Durham”, publié il y a
quelques mois, soulignait |l’ab-

sence dans le domaine culturel -

d’une action concertée au niveau
national; le C.C.F.H.Q. se pro-
pose de relever ce défi. :

La premiére priorité du
C.C.F.H.Q. est d’assurer l’orga-
nisation des tournées nationales
d’artistes francophones hors
Québec pour la saison 1977-78.

Ont été élus a l’exécutif du
nouvel organisme: M. Normand
Dupasquier du Manitoba au
poste de président: M. Noél
Leclere du Nouveau Brunswick

au poste de vice-président; M.
Donald Obonsawin de l'Ontario,
au poste de secrétaire.

Le Comité culturel des franco-
phones hors Quéhec regroupe
les associations culturelles de
chaque province: le Comité
culturel dela Fédération des
Franco-Colomhiens: la Commis-
sion culturelle de ]’Alberta; la
Commission culturelle de ‘la
Saskatchewan; le Centre cultu-
rel franco-manitohain; le Re-
groupement culturel franco-on-
tarien; le Conseil de promotion
et de diffusion de la culture du
Nouveau-Brunswick: la Fédéra-
tion acadienne de Ja Nouvelle -

Ecosse; le Comité culturel de la

Société Saint Thomas-d’Aquin;
le Comité culturel de la Fédé-
ration des francophones de Ter-
ne-Neuve et du Labrador.

BN