16, Le Soleil de Colombie, 2 Avril 1976 a ee nara ~ en Na See a A eT ae MASE AIL LIT GT I NE ELE EET az, ~ sill Pourquoi la langue bretonne se meurt-elle? Parce que l’enseignement et les media l’ignorent BI Le bretori a Ia télévision: quatre minutes par semaine! Tiré du JOURNAL DE GENEVE La langue bretonne est une langue celtique, appartenant donc 4 la méme famille linguistique que l’irlandais et le gallois notamment. La présence de cette langue a l’extréme ouest européen suscite depuis longtemps des discus- sions : est-elle une forme résiduelle du gaulois ou a-t-elle été importée par les immigrants de l’ouest de la Grande-Bretagne ? Par Paul -QUENTEL Si la Bretagne a été politiquement indépendante jusqu’en 1532, sa capitale, Rennes, se trouvait, au [Xe siécle déja, = en région de langue francaise. Cela a favorisé la francisation des princes et des notables, par suite des aggloméra- tions urbaines, peu nombreuses il est vrai, mais qui se sont cependant déve- loppées, notamment au cours du XIXe siécle. La création de voies_ ferrées, V'introduction du service militaire (qui ne devint obligatoire qu’en 1875), la guerre de 1914 — ow périrent quelque 240000 Bretons, dont la plupart étaient de langue bretonne — tendirent au méme résultat. L’enseignement a prati- quement toujours ignoré le breton. On décernait une marque infamante a tout enfant surpris en récréation a parler la langue de son foyer. Cette situation suscitait bien entendu des protestations. On faisait mine, quelquefois, de les écouter favorablement (par exemple, Vempereur Napoléon III fit a Rennes un long discours en breton), mais ces attitudes de compréhension étaient tou- jours sans lendemain, surtout en ma- tiére d’enseignement. ; Avant le XXe siécle, la littérature bretonne a été essentiellement une littérature religieuse. Les «Vies de saints » étaient trés populaires, de méme que les « Noéls», les ouvrages de prosé- lytisme religieux comme Le miroir de la mort, poéme de 3600 vers publié dans la région de Morlaix au XVIe siécle. On jouait des «mystéres» en plein ' air, généralement prés de l’église. Le succes des « fétes de nuit» Depuis le début du XXe siécle, et ‘surtout depuis la fondation, ‘aprés la guerre de 1914, de la revue littéraire Gwalarn (Nord-Ouest), on assiste a une renaissance littéraire du breton. Vers 1925, des «cercles celtiques» se sont créés un peu partout en Bretagne. Le but de ces cercles était principalement la mise en valeur du folklore. Certains, toutefois, donnaient. des cours du soir de: breton. Mais, depuis quelques années, on: constate un étonnant développement des festou noz ou «fétes de nuit», ot J’on pratique surtout les danses du pays. Ces fétes rencontrent un trés vif succés, de méme que les jeunes bardes que l’on entend chanter dans les cabarets ou en plein air: Alan Stivell et d’autres sont a la téte d’un étonnant ‘renouveau de la musique celtique. Toutefois, le breton recule. Il ne pourrait du reste pas en étre autrement, du fait de la situation d’infériorité qui lui est faite. Si, au début du siécle, le gouvernement dut revenir sur sa déci- sion d’interdire les préches en breton dans les églises, en raison de l’opposi- tion que rencontra cette mesure, sa position en matiére d’enseignement est pratiquement toujours restée la méme. Aprés la Premiére Guerre mondiale, Anatole de Monzie, ministre de l’Edu- cation, déclara sans ambages que « pour Yunité linguistique de la France la langue bretonne devait disparaitre ». Cependant, la Loi Deixonne (1951) a permis quelques cours facultatifs de breton dans Venseignement secondaire. Mais aucune mesure n’a été prise a ce jour pour former des professeurs spé- cialisés. L’enseignement primaire ne fait pratiquement: aucune place au _ breton. Dans Jenseignement supérieur, il n’existe pas de professeurs de breton, mais seulement des «professeurs” de celtique », dispensant des diplémes ne qualifiant pas pour enseigner. La situation est analogue en matiére de radio et de télévision. Radio-Bresi donne quelques informations en’ breton vers 7 h. 20, pendant sept minutes environ, et, le dimanche, a 13 h. 30, diffuse une émission de type « folklori- que », et c’est strictement tout. Quant a la télévision, elle donne des informa- tions deux fois par semaine, pendant DEUX MINUTES. En outre, de loin en loin, la télévision présente des « maga- zines», généralement sur une activité bretonne typique. Mais, le plus souvent, ces émissions sont présentées de facon peu sérieuse (retard dans l’émission, ou suppression pure et simple, présentation par des speakerines francophones, La Bretagne: une langue et un folklore menacés (pardon breton). Photos Len Sirman LES SPORTS ” Aussi absence de synchronisation entre le son et Vimage, etc.). De plus, l’été dernier, comme pendant l’été précédent, ces émissions de radio et de télévision ont été suspendues pour permettre au per- sonnel de la télévision de Rennes de prendre ses vacances. TV et radio: I'exempie du Pays de Galles Les protestations contre cet état de fait, en matiére d’enseignement comme en matiére de radio et de télévision, ont été et restent trés nombreuses. La Loi Deixonne fut le résultat de ces protes- tations. Depuis, quantité de projets de lois ont été déposés-sur le bureau de Y’Assemblée nationale, mais sans jamais aboutir a4 un débat (les plus récents émanent du Parti socialiste et du Parti communiste). .L’ensemble des députés socialistes de Bretagne a émis, 1l’été dernier, une énergique protestation con- tre Ja suppression ces émissions de télévision et de radio. Mais en vain. certains Bretons regardent-ils avec envie du cété du Pays de Galles, ou-leurs semi-compatriotes bénéficient d’un enséeignement en gallois jusqu’a l’Age de onze ans, et, par la suite, d’un enseighement équitable de leur langue, ae de méme que d’émissions abondantes et variées en gallois, aussi bien a la radio qu'a la télévision. En dehors du pro- gramme émis de la principauté, Londres diffuse méme le dimanche un _ pro- gramme d’un quart d’heure en gallois sur la premiére chaine de télévision. | D’autres Bretons sont passés aux actes, lan dernier, en faisant sauter l’émetteur | de Roc’h Terdudon, qui relaie la télévi- sion pour l’ouest de la Bretagne, privant la région d’émissions pendant plusieurs mois. Lorsque la bande d’envoi de votre journal. ne porte au- cune date au dessous de vo- tre adresse, cela signifie que - votre abonnement est ter- miné. Réabonnenez-vous sans attendre. CHARTERS par Guy FERRATON CURLING - * L*équipe de Lindsay Da- vie, qui a remporté le mois dernier le championnat de Curling féminin, ai dQ lut- ter contre ses.: compagnes de l’Alberta qui se sont défenduesvaillamment dans cette compétition. Tou- tes se retrouveront l’an prochain, 4 Halifax (N-E.) BASEBALL - * Ch. O Finlay proprieétai- re des ‘‘Athletics’’ d’Oak- land, subit encore les ef-~ fets de la perte de sonlan- ‘ceur, Jim Hunter, parti du coté des ** Yankees’’ de N.- York. Pour le rattraper, Finlay devrait lui offrir plus de $4 millions pour seulement 5 ans (obtenu aprés la session d’arbitra- ge, en protestation contre ce méme Finlay. HOCKEY - : * - 1) Les Toros de Toron- to recherchent toujours plus de talents défensifs. Ils ont derniérement assu- ré la mise sous contrats des gardiens de but Way- ne Wood et Wayne Garrett. Wood, ancien des juniors de Montréal, évoluait avec les Cowboys de Calgary, avant d’étre échangé 4 Toronto contre Gavin Kirk qui, ne en Angleterre, jou- ait avec les Toros 4 I’aile et au centre depuis 1973. Aucun échange n’a été compleéeté en vue de l’ob- tention de Wayne Garrett 4 devenu agent libre en par- tant des Fighting Saints, (Minnesota), équipe en fail- lite. Le gardien _partant sera Wood alors que Gar- rett sera son auxiliaire A 2 - Il a été décidé que, dans la Ligue Nationale, les Rangers de N.- York su- biront des examens médi- caux pour réhausser leur niveau de jeu, et ce, sans exception. Leur instruc- teur-gérant, John Fergu- son assistera 4 ces exa- mens. Selon lui, Ta scien- ce & la médecine ne :sont- pas néfastes,bien au con- traire, vu les: tensions accrues des sports du jour; les. valeurs: et bé- néfices qui en seront assu- rément retirés dépasse- ront assurément toute mesure. a: ‘m Copenhague - $449.00 @ Oslo - $435.00 | ie Amsterdam - $429.00 ( Sujet a approbation du gouvernement) inscrivez-vous des maintenant! | fe] Ginette AUSSI CHARTERS Pelletier VENANT | cs = D’EUROPE 263-2488 a: |LYAGENCE DE VOYAGES AU SERVICE DE LA COMMUNAUTE FRANCOPHONE | S. JORDAN & SONS TRAVEL AGENTS - 8/22 Granville & 7le avenue