9 - Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 14 avril 1995 FCUETURE, Passer sous la courte échelle Un signe de réussite PAR JOHANNE CORDEAU La courte échelle \— ajoutait, en février dernier, un_ tout nouveau barreau a sa bibliothéque de romans-jeunesse: la collection 16/96. L’objectifpremier dela collec- tion est d’offrir des ouvrages pour adultes a un prixabordable (14,95$), ne négligeant pas pour autant la qualité. La maison d’édition La courte échelle a déja 4 son actif la publication de plus de 1,1 millionde livres au Québec et a |’étranger. Fondée en 1978, La courte échelle publie environ 20livres-jeunesse par année et compte lancer 4 titres annuellementdanssacollectionpour . adultes. La collection 16/96 pourra doncjouir d’une machine logistique bien rodée, La courte échelle ayant plus de 200 titres 4 son catalogue. Une promotion efficace avec une trés grande visibilité en librairie, et surtout des romans 4 un prix populaire, permettront aux titres de 16/96 de contrer ]’invasion de col- lections étrangéres. Le lancement des deux pre- miers titres de La courte échelle 16/ 96 ont donné a la collectionun coup de publicité considérable. Jacques Savoie (auteurnotammentdu roman «Les Portes tournantes») publiait «Le Cirque bleu». I] s’agit d’un roman d’atmosphére ou les réminiscences et les souvenirs se transforment parfois en chiméres. Un tueur en série a Québec Quanta Chrystine Brouillet, elle ressuscitait pour l’occasion la sensible et humaniste détective Maud Graham, |’héroine de «Préférez-vous les icebergs?» et «Le Poison dans 1’eau». «Le Collectionneur» est le 29éme ouvragede l’auteure. Onpeut suivre avec délectation le parcours de Chrystine Brouillet qui a décidé depuis 12 ans de vivre de sa plume. En écriture, on peut dire qu’elle a tout de l’exploratrice. Elle plonge dans Je roman historique avec sa trilogie de Marie LaFlamme, fait bondirle coeurde ses jeunes lecteurs avecses 14 romans-jeunesse publiés a Lacourteechelle, rédige différentes chroniques, des textes pourla radio, et bien sir prolonge un peu plus le plaisir avec son genre de prédilection: le polar. «Le Collectionneur» est devenu le nom de ce tueur en série quia décidé de quitterla Florideet de venir faire des ravages dans la vieille capitale, insouciante etendormie au sortirde I’hiver. Et puis Québec est une ville convenable, on peut aisément s’y faire remarquer, contrairementa Miamiou Montreal. Et ce taxidermiste déploiera beaucoup d’énergie pour devenirla coqueluche indésirable des Québécois. _.. Par contre cet assassin mutilateurtrouvera surson chemin adversaire a quiparler. Maud Graham n’est pas née de la derniére pluie. Entétée et perspicace, elle fait son métier avec un dévouement exemplaire. Elleaime étre flic, méme Si sa vie personnelle en prend un coup. Elleméneune vieexcitante qui la dérange parfois, mais elle trouve toujourslemoyend’yglisserunbrin -- d’humanité et d’amour. Les méthodes du meurtrier déroutent. II laisse peu d’indices et travaille en professionnel. S’il choisi des femmes qui ont apparemment quelques points communs, ce n’est pas suffisant toutefois pour établir_ un motifvalable etprévoir quisera la prochaine victime. Maud Graham se révéle un personnage fort bien dessiné par Chrystine Brouillet. On peut voir * Quand? Adolescents: Adultes ou? d'artiste. PERFORMING ARTS COURS POUR ADULTES ET ADOLESCENTS 26 juillet - 5 aout 10 aout - 13 aout Lodge Retreat Centre dans le magnifique «District du Caribou» Pour qui? N'importe qui peut participer. Notre but fondamental est de donner l'opportunité a chaque participant(e) d'’exprimer sa qualité Appelez Betsy Smith au 687-1233 pour plus d'informations. facilement que ce qui intéresse avant tout]’écrivaine dans le roman noir, c’est la psychologie des personnages. De l’inspectrice Graham, a Frederic le jeune fugueur, en passant par le tueur, Brouillet essaie, tout comme I|’héroine de ses romans, de questionner, de comprendre, de ressentir les mémes sensations que ses personnages. Le résultat est probant, Brouillet connait la chanson. «Le Collectionneur» vous cloue a votre chaise avec un sus- pense étonnant et avec tout ce qu’il faut desensibilité etd’ambiance pour une fois le livre terminé ne souhaiter qu’une chose, que Maud Graham reprenne du service au plus vite au cdté de Chrystine Brouillet. * Chrystine Brouillet, «Le Collectionneur», La courte échelle, «Roman 16/96», Montréal, 1995, 215 pages. * Gracieuseté de la librairie Manhat- tan Books, 1089, Robson, Vancou- ver, V6E 1A9. Tél.: 681-9074. . J’aimerais vous glisser un mot, si vous me le permettez, chers lecteurs et lectrices de cette chronique. En tant que chroniqueuse littéraire du «Soleil de Colombie» depuis plus d’un mois maintenant, il manque un petit quelquechose a mon bonheur: vos commentaires. Si vous avez des suggestions, des précisions, des idées, des critiques de critiques, enfin bref, si vous en pensez quoi que ce soit, il nous ferait grand plaisir de vous lire. De plus, je cherche des collaborateurs et collaboratrices pour écrire des cri- tiques de fagon ponctuelle. Une chronique littéraire vivante, qui estlue avecplus d’intérét parce que créative, m’apparait le meilleur antidote a l’ennui et a la répétition. Si vous aimez écrire et qu’en plus vous connaissez bien la. littérature «nouvel age», la littérature jeunesse, la bande dessinée ou les littératures étrangéres, on vous trouvera une place sous le soleil de la chronique littéraire. Vous pouvez m’écrire au «Soleil de Colombie». Voir |’adresse a la une. La Cité utopique est vieille d’un quart de siécle Afin de célébrer les 25 ans de la fondation de la cité universitaire Sophia Antipolis, l’ Alliance Frangaise de Vancouver présentait derniérement un concert tout a fait spécial au Fletcher Challenge Theatre de I’ Institut Simon Fraser. La musique des virtuoses Jean Ferrandis, a la flite traversiére, et de Fred Oldenburg, au piano, n’a pas manqué de nous transporter mélodieusement auxabords de cette petite ville, pres de Nice, ou régne en harmoniela sagesse, les sciences, les techniques et les arts... La technopole Antipolis, lieu intemational du savoir, des sciences et de la technologie, était percue au départ, par plusieurs observateurs, comme une véritable utopie. Maintenant, Sophia est un centre technologique et culturel grandissant qui renferme plus de 600 entreprises et oti se déroulent d’innombrables conférences scientifiques internationales et événements culturels a tous les ans. L’enseignementsupérieur y tient une place de choix et compte prés de 3000 étudiants. La présence sur le site d’un capital intellectuel important est, pour la communauté sophipolitaine, le meilleur gage de réussite et de collaboration entre I’Université, les organismes de recherche et les entreprises. Une vie culturelle, enracinée au quotidien, contribue 4 souder cette population mouvante et diverse autour de!’art, de la musique et de rencontres technologiques et scientifiques. Initialement concu et commercialisé par Pierre Laffitte, sénateur et président dela Fondation Sophia Antipolis, lesite, qui arborait originalement quelque petits villages des alentours, portera ses 2 300 hectares actuels a prés du double aux environs de 2015. Tel est envisagé le grand dessein d’extension... Louis-Hugo Marchand Christian Vander trio: le jazz a son meilleur «De la musique au discours, tous les éléments sont réunis pour permettre d'approcher la folie -: lyrique d'un des plus grands poétes vivants qu'il s'‘agit pour une fois de découvrir a temps et qui a pour nom: Christian Vander.» Antoine de Caunes «Le groupe de Christian Vander, c'est une école de musique @ lui seul - inventivité, étrangeté, incandescence.» Telerama «Derriére une batterie, c'est un coeur qui cogne a tout rompre. Un torrent d'énergie qui, a travers «magma», dix ans durant, a commotionné la scéne musicale européenne. Christian Vander, compositeur et batteur prodigieux, classé troisiéme dans la catégorie légende par Jazz Hot magazine en 1987 derriére Django Reinhard et Stéphane Grapelli va jouer avec son trio pour la premiére fois au Canada, vendredi et samedi 21 et 22 avril au Glass Slipper. Un magnifique moment de musique en perspective ot l'ombre et ‘inspiration de John Coltrane seront omniprésents. - Laurent Goldstein Bonne performance d’acteur PAR SARA LEHA - Rotten Men, de Neil Corbett, au Vancouver Little Theatre, est un spectacle 4 voir pour la performance des jeunes acteurs. Si vous traduisez «rotten», vous obtenez : corrompu, pourni, putréfié ou gaté. Les quatre adjectifs peuvent s’appliquer a ces trois hommes vivant dans un méme appartement ainsi qu'a la femme qui fréquente ]’un d’eux. En fait, on pourrait prendre chaque qualificatif et écrire le nom d’un des personnages a cOté. Steve serait le © personnage corrompu, prét a se vendre et 4a manipulerles autres pour sortir de cetappartement ou pourtant il se vautre. Il faut dire que le désordre de cetappartement d’homme contient toutes les moisissures possibles des aliments qui trainent partout depuis on ne sait combien de temps. Ca va du restant de pizza de la veille, aux boites de céréales répandues sur le tapis que Crocker ramasse et mange, jusqu’au sandwich caché dans les coussins du divan depuis peut-étre une semaine. Crocker serait le synonyme du caractéristique putréfié. I] reproche 4 tous les malheurs de sa vie. Loin de s’en sortir, il baigne dedans et se nourrit de toutes les miettes moisies qu’il trouve sur le plancher et ailleurs. Jeffaimeprobablement Kelly, mais pourrit sur place, caril ne veut pas quitter ses amis. I] est atteint lui aussi du mal de la stagnation et accepte de laisser partirsa compagne. Kelly est gatée et salie parce monde qu’elle en vient 4 trouver naturel. “Pourtant, elle seule s'en échappe. Si le texte de Neil Corbett ressort si bien, c’est grace a la performance des acteurs. Ils sont jeunes, expressifs et ont bien’saisi l’humour sordide de |’auteur. On peutsuivre la descente aux enfers de ces personnages en riant un bon coup. La petite salle du Vancouver Little Theatre se préte bien aux performances d’acteurs, car le public est assis pour ainsi dire surla scéne. La proximité permet un jeu intense et demande aux acteurs une plus grande concentration. Lemetteuren scéne, Peter Eliot Weiss, a utilisé l’espace restreint d’une maniére habile. Rotten Men, a voir jusqu’au 22 avril. Informations etbillets : 876- 4165.