‘Pour certaines communautés francophones La survie ne tient plus qu’d un fil par Yves Lusignan es effets conjugués du faible taux de natalité et des pressions de l’assimilation sont en train de sonner le glas de certai- nes communautés francophones de l’extérieur du Québec. Les constatations préliminai- res de la recherche réalisée dans le cadre du projet « Vision d’ave- nir» pour le compte de la Fédé- ration des jeunes Canadiens francais font état d’une inver- sion compléte de la pyramide d’dge dans les provinces oi les francophones sont trés minori- taires comme la Colombie-Bni- tannique, la Saskatchewan, et Terre-Neuve. Le directeur de la recherche pour Vision d’avenir, Roger Bernard, constate que certaines communautés n’ont méme plus la base de la population néces- saire pour se reproduire. I] parle méme d’un probléme d’assimi- lation galopante dans ces petites communautés. L’autre grande constatation, c’est que le phénoméne des transferts linguistiques se véri- fie.non seulement chez les jeu- nes, mais également chez les personnes plus 4gées. C’est un probléme qui touche 1l’ensem- ble de la communauté franco- Pyramide d'age pour la population francophone du Nouveau Brunswick: 65 + es | 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 sas} S| 35-39 ofa Ske 30-34 ef 25-29 L 20-24 Laces 15-19 | 10-14 5-9 0-4 | Zdelapop. 15 10 5 5 10 15 20 HOMMES FEMMES ECHELLE: Homme 1% = 1 119 Total: 111 920 - = >.-Femme_1% = 1 136 » Total: 113 670 Population totale: 225 585 Pyramide d'age pour la population francophone de_1'Ontario: 65 + | | 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 | | 35-39 ieee i 30-34 | | 25-29 | | 20-24 = a 15-19 | 10-14 | 5-9 0-4 % dela pop. 15 10 5 5 10 15 20 HOMMES ECHELLE: Homme 1% = 2 034 Femme 1% = 2 213 Population totale: 424 720 Total: Total: FEMMES 203 375 221 345 Pyramide d'&ge pour la population francophone de 1a Colombie Britannique: = Zde la pop. 15 10 5. 5 10 15 20 HOMMES ECHELLE: Homme 1% = 193 Femme 1% = 189 Population totale: 38 245 4 ~ = eA, Total: 19 345 Total: 18 900 phone. En Colombie-Britanni- que par exemple, les taux de transferts linguistiques passent de 54 pour cent chez les jeunes de 15 4 19 ans, 4 70 pour cent chez le groupe d’age des 45 449 ans. En Alberta, les taux sont de 49,4 pour cent chez le 15 4 19 ans, et de 59,1 pour cent chez les 45 449 ans. En Ontario et au Nouveau- Brunswick, la situation estmoins catastrophique. Ainsi, le taux de transfert chez les 15 4 19 ans qui est de 17 pour cent en Ontario, passe 4 36,1 pour cent chez les francophones 4gés de 45 a 49 ans. Au Nouveau-Brunswick, ce taux est de seulement 4,6 pour cent chez les 15 a 19 ans et de 11,3 pour cent chez les 45 a 49 ans. Ces données sont valables dans les communautés franco- phones fortes et .homogénes. Mais selon Roger Bernard, elles sont trompeuses dans les régions a faible densité de francophones comme le sud de 1’Ontario et du Nouveau-Brunswick. La, les transferts linguistiques sont plus importants. : Commission d’étude nationale On a longtemps cru qu’un bon réseau d’institutions fran- cophones permettrait de freiner l’assimilation dans les commu- nautés. Or, se demande Roger Bernard, comment se fait-il que l’assimilation persiste? I] risque une réponse: les institutions ne doivent pas seulement transmet- tre la langue, mais aussi la cul- ture frangaise. C’est une des questions a laquelle devra ré- pondre la Commission d’étude nationale sur l’assimilation, qui dés cet automne, entendra les organismes et les individus pré- occupés par le phénoméne de l’assimilation chez les jeunes canadiens-frangais. Le point de départ de cette grande enquéte nationale est un document produit en mars 1989 pour le compte de la Fédération des jeunes Canadiens francais par le mathématicien Charles Castonguay de l’université d’Ottawa. Basé sur le recense- ment de 1986, «La situation linguistique des jeunes franco- phones hors Québec» révéle que la base démographique néces- saire 4 la persévérance du fran- cais en tant que langue premiére au foyer est compromise en Nouvelle-Ecosse,-au Manitoba et, de maniére encore plus défi- nitive, a l’est et 4 l’ouest de ces provinces. Selon le mathématicien Cas- tonguay, seule Ja jeunesse fran- cophone du Nouveau-Bruns- wick résiste assez bien aux ef- fets de l’anglicisation. En Onta- rio, la situation ne serait guére plus rassurante qu’ailleurs au pays. M. Castonguay admet cependant qu’une étude régio- — nale ferait ressortir des condi- tions moins négatives dans l’est et le nord-est de cette province. M. Castonguay note égale- ment dans son document que le comportement bilingue anglais- francais des jeunes francopho- nes est plut6t «une étape transi- toire» menant le plus souvent d’un comportement franco- phone 4 un comportement an- glophone. La-dessus, le cher- cheur Roger Berard ajoute que «lidéologie du bilinguisme», présentée comme une valeur fondamentale pour les franco- phones hors Québec, a rempla- cé petit a petit ce qu’on pourrait appeler, «l’identité franco- phone». Le bilinguisme, dit-il, fait maintenant partie de l’iden- tité, de la vision que les franco- phones hors Québec ont du monde, et d’eux-mémes. «Ils sont bilingues avant d’étre fran- cophones». Lorsqu’elle entreprendra sa grande tournée pancanadienne, la*Commission d’étude natio- nale sur l’assimilation aura en- tre les mains deux outils qui guideront son travail. D’abord, larecherche de M. Bernard, sorte de synthése de tout ce qui s’est écrit a ce jour sur le phénoméne de l’assimilation au pays. Ce rapport préliminaire sera basé sur les données existantes dis- ponibles et les études en cours. _Il_contiendra des informations sur les transferts linguistiques, le poids démographique, les mariages mixtes, les transferts linguistiques dans les mariages mixtes, les pyramides d’age, ia vitalité culturelle des commu- nautés, et ainsi de suite. LaCommissiond’ étude pour- ra aussi se référer aux premiers résultats d’un sondage qui sera réalisé en mars et avril auprés de 5 000 jeunes francophones de l’extérieurdu Québec, agés entre 15 et 24 ans. Le sondage mesu- rera la langue de lecture, la lan- gue d’écoute, la langue utilisée lors des activités quotidiennes, les attitudes des jeunes envers la langue francaise et anglaise bref, tracera un portrait du comporte- ment linguistique de la jeunesse francophone. Cette grande enquéte natio- nale s’avére fort intéressante par son ampleur et son contenu car elle sera menée auprés des jeu- nes. Comment ces jeunes fran- cophones se percoivent et se projettent dans l’avenir? Leurs réponses, les solutions et les gestes concrets qu’ils propose- ront pour freiner 1’ assimilation, devraient en dire assez long sur l’optimisme ou le pessimisme que la francophonie canadienne pourra afficher a l’avenir. Ml Yves Lusignan est journaliste et courriériste parlementaire a l'Agence de Presse franco- phone (APF) @ Ottawa. VW, Ontario Le Conseil de |’éducation franco-ontarienne La fonction principale du Conseil est d'assurer une planification a long terme pour le développement constant d'un programme d'études de premier ordre de langue francaise dans Ia province. Il ala ier bilité: — d'interpréter les politiques existantes ae aux écoles de langue francaise; — d'assurer que toutes les nouvelles politiques soient examinées en fonction des besoins des éléves francophones; — de soumettre aux ministres de recommandations au sujet de tout aspect de l'éducation des éléves francophones en Ontario. Le_conseil doit donc conseiller les ministres de I'Education et des Colléges et Universités sur toutes les questions relatives a I'éduca- tions franco-ontarienne. Son mandat se définit comme suit: 1. Le Conseil doit déterminer et évaluer les questions qui se posent actuellement ou qui commencent a se poser dans la communau- té franco-ontarienne et de recommander aux ministres selon le cas, des lignes de conduite a considérer; 2. examinerles lignes de conduite proposées a|'égard de |'éducation franco-ontarienne et de faire connaitre aux ministres les orienta- tions a suivre; 3. élaborer et de soumettre des recommandations aux ministres en ce qui a trait a l'octroi de subventions supplémentaires pour de nouveaux programmes universitaires en langue francaise a |'in- tention des étudiants franco-ontariens; 4. conseiller le ou la ministre des Collages et Universités en ce qui concerne la planification et I'élaboration de services et program- mes en langue frangaise au niveau des colléges et universités. 880 rue Bay, piéce 203 Toronto, (Ontario) M7A 1L2 (416) 963-1125 EL O66) SIBW GY Np eUlEWes ‘|| EWNjOA-«/eUOeN Ne[Uy» :uoHeonpy + 4 .