e gouvernement du Québec est fier d’appuyer I’excellente initiative que représente ce cahier spécial sur les réalisa- tions et les perspectives d’avenir des femmes francophones du Canada. Le Québec a toujours fait figure de précurseur quant a Y'amélioration des conditions'de vie des femmes. Dés 1973, le gouvernement créait le Conseil du statut de la femme. Puis, en 1979, il instituait un poste de ministre déléguée a la Condition féminine et mettait sur pied le Secrétariat a la condition féminine pour la seconder dans ses taches. Au fil des ans, s’est ajouté tout un réseau de responsables dans plusieurs ministeres. En 1986, le gouvernement publiait un premier plan d’ac- tion annuel et, l’année suivante, des orientations triennales situant son action dans une perspective plus globale. | Depuis, des gestes importants ont été posés: consultation publique sur les droits économiques des conjoints; dépét d’un énoncé de politique sur les services de garde; instau- ration d’un systéme d’indexation automatique des pen- sions alimentaires; implantation de programmes d’acceés a légalité et de obligation contractuelle; renforcement de deux politiques visant a enrayer la violence faite aux femmes; élaboration de cours de francais pour favoriser Vintégration des femmes des communautés culturelles. A Vinstar des gouvernements du Canada, des provinces et des territoires, le Québec a par ailleurs entériné en 1985 une démarche visant a assurer I’égalité économique pour les femmes au Canada. La premiére étape de cette démar- che a consisté 4 mettre en oeuvre un ensemble de mesures relatives a l’éducation et a la formation professionnelle. des femmes. Pour le Québec, il s’agit d’édifier, dans le respect des besoins et des attentes des Québécoises, des rapports véri- tablement égalitaires entre les hommes et les femmes de notre société. La ministre déléguée a la Condition féminine Monique Gagnon-Tremblay Le ministre de la Justice et ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes Gil Rémillard Québe Or CGAAN 22a MATT es AATHAD Se a ee. ST, 8 mars e 8 mars, bien sur... ou peut-étre le 3 mai 1908 bien sir ou 1909 ou 1910... Origine américaine, européenne, russe, inter- national-socialiste. Une gréve ?, un colloque ?, une conférence ? Saura-t-on jamais ? Il a fallu qu’une suédoise pose la question 42 Renée Cdté pour que cette derniére décide de trouver la réponse. Ce qui res- sort de sa recherche publiée en 1984, c'est que la raison officielle, a savoir une gréve historique op- posant les travailleuses du textile a la police un dimanche 8 mars 1908 dans le Lower East Side de New York, n'est qu'un mythe. Il n'y a pas eu de gréve le 8 mars 1908. La seule recherche histori- que et exhaustive sur le sujet prouve que la pre- miére Journée de la femme a eu lieu le dimanche 3 mai 1908 a Chicago -- rencontre organisée parla section féminine du Parti socialiste de Chicago --la journée aurait été consacrée a la cause des ou- vriéres qui luttaient entre autres pour le droit de Vote. Un deuxiéme «Women's Day» est organisé le 28 février 1909, cette fois 4 New-York ;c’est officiel, national et organisé par le comité national de la femme du parti socialiste américain. Les femmes se sont rencontrées pour exiger le droit de vote et l'abolition de leur esclavage sexuel. Puis le 27 février 1910, le Women’s Day américain estdevenu un événement identifié nettement. au mouvement socialiste. || est simultanément fété a New-York, Chicago, Portland et San Francisco. Le théme : le droit de vote, I'indépendance économique et l’éga- lité complete. C’est 4 ce moment de I’histoire de la Journée internationale des Femmes qu'une gréve de femmes entre dans le portrait. Il s’agit de la gréve de 20,000 chemisiéres de New-York qui a com- mencé le 22 novembre 1909 pour se terminer le 15 février, 12 jours avant les célébrations du «Wo- men's Day». Trois mille d’entre elles se sont donc rassemblées au Carnegie Hall de New-York le jour du Women's Day. Cette gréve a été synomyme d’arrestions massives, de brutalité policiére et de répression. Ce fut une lutte des féministes de |’é- poque. Plus tard, en cette méme année 1910, en juillet & Chicago, le Parti socialiste américain recom- mande «que les délégués au Congrés international aient le mandat de proposer le dernier dimanche de février comme Journée internationale de la Femme». Pendant ce temps en Europe... Un mois plus tard, en aodt 1910, a la confé- rence internationale des femmes de Copenhague, Clara Zetkin, féministe allemande trés engagée, propose une résolution afin que soit organisée une journée spéciale des femmes dans le but premier de promouvoir le droit de vote des femmes. C'est le 19 mars 1911, qu’elle fut célébrée. ~ En Russie, on célébra l’événement le 3 mars 1913, journée quis’est soldée par des interventions de lapolice tsarienne, des arrestions, des brutalités et I'emprisonnement de plusieurs. Un an plus tard, les organisatrices de la Journée internationale des Femmes sont mises en prison ; il n'y a pas eu de célébration. En France, la premiére fut le 9 mars 1914. Enfin, le 8 mars démystifié Lapremiére journée internationale des femmes aurait 6té célébrée un 8 mars, en 1914, en Alle-__ magne. C’était un dimanche. Pas de raison parti- culiére pour cette date, sinon que le mois de mars avait été pacifique en révoltes prolétariennes et qu'on avait I'habitude de féter le dimanche. C’est a la deuxiéme conférence internationale des femmes communistes, a Moscou, en 1921, que le 8 mars est proposé comme date officielle de la Journée internationale des femmes. La proposi- tion était faite par Alexandra Kollontai, une militante politique de carriére et seule femme du gouverne- ment Lénine en 1917. C’est donc en ce 8 mars 1989, la 68e fois que les femmes du monde s'unissent pour relever leurs causes communes. Thérése Boutin L’Edition spéciale «Femmes 89» est une initiative de I'Association de la presse francophone hors Québec réalisée avec la collaboration amicale de la Fédération nationale des femmes canadiennes-francaises et le Réseau national Action Education Femmes. Coordination de la publication Luce St-Pierre Publicité Agence OPSCOM (613) 234-6735 Rédactrice en chef Thérése Boutin Journalistes Marie Elizabeth Brunet Danielle Coulombe Lily Fortin Claire Lanteigne Frigault Josée Gauthier Andrée Germain Rosine Kealy Guylaine Lévesque Gilberte Proteau Christinae Rabier France Tremblay Composition et Montage Les Illustrateurs de I'Outaouais Imprimerie Qualimax Inc. Photographie et concept visuel ..Guy-Mare Dumais’ Editeur APFhQ Wilfred Roussel, directeur général Brees 325, rue Dalhousie, piéce900 Ottawa, Ontario KiN 7G2 Nous tenons a remercier le Programme de Promotion de la Femme et le Programme AUX Langues Officielles du Secrétariat d’Etat du Canada pour leur généreuse contribution dans la réalisation de cette édition spéciale. *Les opinions émises dans ce cahier ne réflétent pas nécessairement la position du Programme de Promotion de la Femme. 2—C AHIER DES FEMMES, MARS 1989 Rite. in i ids aa ta ai cen ane eaanaliaaads asta