«Ling GY -ARS SIF am LE SOLE ane VOL 18 No 12 VENDREDI 19 JUILLET 1985 L ‘affaire Jack Ethier La longue attente Par Annie Granger Depuis trois ans, Jack Ethier, professeur, attend son procés parce qu’en 1982, en tant que parent et président de l’Association des parents du programme cadre de francais, il s’était inquiété du francais enseigné a sa fillette par une~ enseignante dont l’embauche était plus que douteuse. Poursuivi par le syndicat des enseignants parce qu’un professeur ne doit pas émettre des critiques sur ses collégues, Jack Ethier se débat depuis au milieu de nombreux tracas judiciaires. Deux spécialistes en relations syndicales de l’université de la Colombie britannique sont venus préter main forte a l’avocat de Jack Ethier, ce pére de famille et enseignant qui s'était inquiété il y a trois ans de la qualité du francais enseigné 4 sa fillette dans une classe du programme-cadre et qui_est poursuivi devant la justice depuis ce temps-la par l’enseignante de sa fille et par le syndicat des enseignants (BCTF) de la Colombie bri- tannique. I] avait alors posé . des questions sur l’embauche de l’enseignante dont le mari, on|’apprendra plus tard par le Vancouver Sun, est évaluateur des diplémes auprés de la Commission scolaire de Mission. Le BCTF (British Columbia Teachers Federation) _re- proche a Jack Ethier d’avoir fait une bréche a l'article 5 du code d’éthique professionnel: comme quoi un enseignant qui veut diriger une critique a Yencontre d'un collégue sur l’enseignement de ce dernier doit d’abord en parler avec lui et en référer a ses supérieurs qui peuvent a ce moment-la aider et conseiller. Catapulté Jack Ethier qui était alors président de |’Association de Mission des parents du pro- gramme-cadre de francais s'est carrément vu catapulté au milieu de procédures, pro- blémes, tracs, attente et délais judiciaires. “Je suis au milieu de toute cette affaire. Nous demandons toujours a voir Mme Lamarre, Venseignante qui a porté plainte et qui est maintenant le professeur de notre seconde fille. Nous avons droit en tant que parents a la rencontrer. La Commission scolaire, le BCTF et l’intéres- sée elle-méme refusent. Et pourtant d’aprés l'article 4 du code d’éthique j'ai droit, parce que parent, a voir et discuter avec les professeurs de mes enfants” explique Jack Ethier. I] attend donc la date du procés qui a été reporté plusieurs fois a cause de problémes et de papiers du syndicat qui manquaient: “C'est sa technique de faire attendre, attendre, il a mis carrément une année a remet- tre des documents au tribunal et il vient de gagner dans une affaire semblable a la mienne. A Smithers, une maman, enseignante elleaussi,avait mis en question le formulaire sur l'éducation sexuelle établi par le professeur de son enfant. Cette maman a perdu et a da payer 15,000 dollars”. Jack Ethier est décu des ‘médias. qui avaient au tout début de son cas rapporter tous les faits. “Ils m’ont tous _laiss¢ tomber. Plus ils parle- ront de mon cas, plus j'aurai une chance de ne pas étre oublié. Le BCTF a conseillé a mon avocat que je n’aille pas trop au devant des journalis- tes.” Pour l'instant la note d’honoraires a son avocat atteint les 10,000 dollars. Les répercussions de cette affaire pas comme les autres a certainement eu des effets sur Suite page 6 Le 14 juillet 4 Vancouver A célébration du 14 juillet a été marquée a Vancouver par la décoration de la Croix de guerre avec palmes d’une personnalité trés connue de la restauration. nombreux Francais et amis de la France, Devant de Mansics Richez, ancien prapeisteicn du “Café de Paris”, a été décoré par Marcel Ollivier, Consul général de France, pour sa participation a la campagne de Corée en 1951 ov il avait été blessé par balles. pLe portrait d’un francophone Courrier de 2éme classe Second isos ait N° 0046 Le seul journal de langue ancaise de la Colombie britannique. 30 cents Par Francois Bourboulon Il a commencé par la musique, comme batteur dans différents groupes, entre Montréal et New York. Mais il écrivait aussi, des nouvelles et des poémes dont il publiait un premier recueil en 1978, qui devait étre suivi par six autres. Et puisil s’est mis a dessiner, a pris des cours, a exposé. En 1982, ils’est senti “tanné du Québec”. “Je voulais ouvrir mes horizons. La chaleur, les montagnes, l’océan, c’é- tait alléchant”. Alors en 1982, il a embarqué tout son matériel vers la Colombie britannique. Et } aprés avoir de nouveau passé dix mois 4 Montréal, il est revenu a New Westminster pour y ouvrir Novo, une galerie d’art pas comme les autres. A’ 27 ans, en™ effet, Bernard Ranger s'est lancé dans une nouvelle aventure qui a commencé au mois de septembre 1984 & Mon- tréal. Avec quelques amis, ils ont pris en charge une galerie de la rue St-Denis qu’ils ont rebaptisée Gale- rie Rose (Diane Dufresne venait de donner son fa- meux “concert rosé”). Le principe est simple: on loue des espaces aux artistes qui veinnent exposer et vendre leurs oeuvres. La liberté artistique y est totale, cha- cun y montre ce qu’ilveut. L’endroit fait le reste: la tue St-Denis est toujours animée et les amateurs de peinture ne manquent pas. Le résultat ne s'est pas fait attendre, précise Bernard Ranger, la galerie est ré- servée pour un an. Novo Le succés a donné des idées 4 Bernard Ranger et ses amis. Pourquoi ne pas renouveler _lexpérience dans_ di’autres _villes? Vancouver, a l'autre bout du pays s’y prétait bien, d’autant que la ville, sa communauté artistique et ses besoins ne lui ¢taient pas inconnus. Novo est la - premiére galerie d’art de Westmins- ter et elle vient d’étre offi- ciellement ouverte. Le principe est exactement le méme qu’a la Galerie Rose. “Pour 500$, affirme Bernard Ranger, un artiste peut louer l’espace (Novo comporte pour l’instant une seule piéce), et la galerie se charge des con- Pari artistique tacts avec les médias et avec les gens susceptibles d’étre intéressés”’. Ici aussi, la liberté artisti- que est compléte. “II n'y a pas de comité de sélection. Ce n'est pas 4 moi de décider ce qui est bon ou pas, je laisse tout le monde venir”. Bernard Ranger veut aussi laisser s’exprimer dans sa galerie des sensi- bilités qui ne trouvent pas toujours les structures pour le faire. “Je veux arriver a faire venir ici une clientéle new-wave et moderne. Les galeries de Vancouver sont dominées par des mar- chands 4 Gastown ou des vieux hippies avec les che- veux sur les épaules, un tee-shirt du Grateful Dead et qui n’ont plus acheté de disque depuis Janis joplin. Jai rencontré beaucoup de jeunes a Vancouver devant qui toutes les portes sont restées fermées. Ce sont ceux-la que je veux faire venir”. La galerie Novo, affirme- t-il, entend aussi donner la préférence aux franco- phones. “Il y a parmi eux, des gens réellement intéres- sants. Ils sont souvent les animateurs de la vie artisti- Suite page 6 St-Sacrement Audience publique le 22 juillet Une audience publique con- cernant le projet de construc- tion d’habitations dans le quartier St-Sacrement (rue Heather) aura lieu le lundi 22' juillet 4 15h00. Elle se tiendra a l’'Hétel de ville, au Se étage, dans la chambre d'audience no. 1. Organisée par la muni- cipalité, cette réunion est ouverte a toutes les personnes intéressées par ce projet de la Société d'habitation la Vérendrye. . Ontario M. Peterson pour le bilinguisme “L’Ontario devrait adopter le bilinguisme officiel”, a déclaré M. David Peterson, le Premier ministre de la pro- vince, sans pour autant se risquer a établir un calendrier. La premieére étape serait selon lui de mettre en place une Commission sur les services en francais en Ontario, mais 1a non plus il n’a pas voulu donner de précisions. La question a été l’objet de discussions devant la législa- ture lorsqu’un député conser- vateur, M. Ruben Baetz;, avait demandé au nouveau Premier ministre une réponse “directe et spécifique” sur la volonté du gouvernement libéral de faire Suite page 6 pendant prés de 18 ans. inconnue. Voir page 4. Une infirmiére chez les deshérités Nous débutons qujourd’hui la publication d’un article tiré de la revue Développement diffusée par l’'Agence canadienne de développement iieauional (ACDI) et consacré 4 Héléne Boissonnault, infirmiére canadienne qui a travaillé dans plusieurs pays du Tiers-monde Héléne Boissonnault parle des diverses eigeiaies qu'elle a -connues. Ses propos illustrent plus que le cheminement de l’infirmieére, ils reflétent l’évolution des programmes canadiens de santé dans le cadre du développement international. Mais son témoignage nous touche aussi au plus profond de nous mémes et nous fait découvrir une réalité parfois | A PR AS thy EEE RRPRREee 0 OOOOEOEEE—E—E—E—EeeeeeeeeEeEEEEEEEEE