PAR JEAN-CLAUDE PITRE our que les indica- teurs nationaux reflétent correc- tement 1’évolu- tion des richesses d’un pays, il est nécessaire d’y inclure la valeur des ressources naturelles et le cofit de leur dégradation. Mais 4 combien chiffrer ces actifs? Comment se mettre d’accord sur les indicateurs a utiliser? La question du début de cet article pourrait tout aussi bien se poser au sujet de la forét dans laquelle vous aimez vous promener. Peut-on estimer sa valeur en termes monétaires ou s’agit-il d'une chose qui n’a pas de prix? Avec la montée en puissance des mouvements pour la sauvegarde des ressources naturelles, les planificateurs et les décideurs sont, un peu partout dans le monde, de plus en plus confrontés 4 ce genre de questions. Ses der- niers, selon Raymond Colitt; ~ du Financial Times! de Londres, au- ront davan- tage a prendre en compte la valeur économique des _ ressources naturelles et les facteurs écologiques, d’autant plus que les: grands organismes internationaux de protection de la nature (Programme des Nations unies pour Venvironnement, PNUE, la Commission mondiale pour l’ environnement et le développement) se sont déja déclarés favorables 4 1’évaluation chiffrée des ressources et 4 la comptabilisation de l’ environnement. : Le World Resources Institute, de 1’état de Washington, qui a développé l’essentiel des travaux théoriques en la matiére, estime que lorsque les réserves naturelles, 4 1’instar des actifs d’une société, se mettent a fondre, il convient de calculer leur dépréciation. Pour cet organisme, le fait de négliger les indicateurs économiques, intégrant ce type de dégradation, a comme conséquence, par exemple, de donner une évaluation trompeuse de la croissance économique d’un Etat. Comme peuvent l’étre les méthodes comptables classiques qui donnent une image trompeuse de la production d’un pays, dans la mesure ot elles ne fournissent aucune indication sur la dépréciation del’ensemble del’ économie, surtout lorsque les ressources naturelles deviennent rares ou sont, d’une maniére ou d’une autre, polluées. Ainsi, comme le souligne Colitt, le rapport réel de produits, tels le pétrole, serait surestimé, car les gisements seront forcément épuisés un jour ou !’autre, et avec eux la source de revenus. D’ow un débat qui a refait surface au Royaume-Uni, en décembre demier, lorsque sept (7) associations écologistes britanniques proposérent de nouveaux indicateurs pour juger de état de l’environnement”. Selon eux, les mesures traditionnelles de prospérité économique, comme le produit national brut (PNB), peuvent devenir obsolétes quand il s’agit de décrire la qualité de vie d’un pays. Maintenant que l’on se préoccupe d’ environnement et de développement durable, on recherche les «vrais» critéres susceptibles de décrire la qualité de vie d’un pays. Mais le probléme est que personne n’est encore d’accord sur les indicateurs 4 utiliser pour obtenir des mesures pertinentes. Selon Alex MacGillivray, ’économiste qui a coordonné 1’étude sur 1’«étalon- vert» (Green Gauge), les trois meilleurs critéres pour définir de bons indicateurs environnementaux apparaissent étre la disponibilité des données, leur fréquence et la possibilité de les comparer al’ échelle internationale, la «qualité» étant le quatriéme critére indispensable. Autrement dit, les indicateurs trop ciblés doivent étre abandonnés au profit d’une mesure - par exemple, la propreté de 1’ eau pour la baignade - qui permette aussi d’ avoir un apergu sur d’ autres facteurs environnementaux, comme la pollution des riviéres et les sorties d’égouts. Toutefois, cette étude, quoique enthousiaste, fait apparaitre que les spécialistes sont divisés quant al’ application des indicateurs- environnements. Bon nombre de ministéres compétents et d’organismes internationaux, comme |’Organisation pour la coopération et le développement (OCDE), se seraient surtout attachés a sélectionner des indicateurs répondant a des critéres stricts. De leur cété, les organisations non gouverne- mentales, comme les groupes de pression qui ont commandité 1’ étude sur 1|’étalon-vert, cherchent également des indicateurs qui fassent vibrer la corde sensible de V’opinion publique. Encore loin d’établir des objectifs, les défenseurs de l’ environnement estiment, néanmoins, que 1’élaboration d’indicateurs environnementaux - standardisés est un petit pas, déja significatif, dans’ la bonne direction. Et vous, vous étes-vous déja demandé quels seraient les critéres qu’il faudrait retenir pour rendre compte, ici, par exemple, de la qualité de vie? Cela pourrait faire l’objet d’un concours, — pourquoi pas! Jl _ serait certainement trés enrichissant d’entendre les idées_ et suggestions de chacun et chacune sur ce sujet. Pour nos voisins de Seattle (état de Washington), la quantité de saumons dans les riviéres avoisinantes et le nombre de jours ov les habitants apercoivent les montagnes sur la céte a travers le brouillard ont été les grands favoris... Dans une telle histoire, il n’aurait pas été étonnant d’entendre le Petit Prince demander : «Monsieur, dites-moi combien vaut ce chantdoiseau?» ' Article repris dans le Courrier International, No. 205, p. 32. ?Voir Simonian, Haig, Financial Post, repris dans le Courrier International, No. 223, p. 28. 5L’OCDE a mis au point le modéle PER (pression [contraintes] - état - réaction) pour mesurer les performances écologiques. Les contraintes sont les .événements naturels (comme le temps) et]’activité humaine pouvant entrainer des problémes d’environnements, 1’état correspond aux conditions de P environnement etlaréactionconceme les mesures que le gouvernement et dautres agents prennent en compte. L’EMISSION « MICRO-MIDI » SOULIGNERA A SA FACON LA SEMAINE NATIONALE DE LA FRANCOPHONIE. NE MANQUEZ PAS LES DEUX EDITIONS SPECIALES DE « MICRO-MIDI » SUR LES ONDES DE LA SRC. LE LUNDI13 MARS, PHILIPPE BOURBEAU SE RETROUVERA EN DIRECT DE L’ECOLE SECONDAIRE DE KITSILANO. LE VENDREDI17 MARS, « MICRO-MIDI » AURA UNE DUREE DE DEUX HEURES ET VOUS PROVIENDRA EN DIRECT DE L’ECOLE ANNE HEBERT. TOUT AU COURS DE LA SEMAINE NATIONALE _ DE LA FRANCOPHONIE SOYEZ A L’ECOUTE DE NOS MICRO-REPORTAGES, « MICRO-MIDI » AU COEUR DE LA FRANCOPHONIE! SRC 4 CBUF-FM Colombie-Britannique xs Gouvernement du Québec Bureau du Québec en Colombie-Britannique A l'occasion de la itannique, une communauté vivante et dynamique