Le vendredi 30 mai 1997 17 “a victimes. e ambigus, policiers, trafiquants, ‘journalistes — et vee jousnt ours vie, ep epculllant et joyeusement - : situations cocasses, tT auteur de La Ballade de Narayama, Palme d’or en 1983, nous a dessiné une eee ant présente dans la sélection, la violence fut rejetée. Violence accusatrice, dénonciatrice de nos violentes sociétés, aussi motivée qu’elle fut par de bonnes intentions, public, critiques et jury lui ont dit non. Non au décevant thriller philosophique de Wim Wenders THE END OF VIOLENCE ot un producteur de cinéma dont la carriére repose sur Pexploitation de la violence en est lui-méme victime. Non & Mathieu Kassowitz (La Haine), copieusement sifflé, pour ASSASSIN(S), histoire d’un tueur professionnel qui enseigne son art A un jeune casseur sur fond de surdose de télévision et de banlieue misérable, fermenis de tous les maux. THE BRAVE, premier film de l’excellent acteur Johnny Depp (Arizona Dream, Dead Man) n’a pas connu un meilleur sort malgré les bons sentiments qui Yaniment sur un théme cher aux Européens: un plaideyer en faveur des Amérindiens. Avec WELCOME TO SARAJEVO du Britannique Michael Winterbottom (Jude), c’est encore la télévision, nécrophage et exhibitionniste, qui est au banc des accusés. Inspirée d’une histoire vécue par un journaliste révolté par Vindifférence du monde a légard de la tragédie de Sarajevo qui pampend rg a sauver une fillette bosniaque, le réalisateur n’a pu éviter de tomber dans le piége qu’il dénonce. Assailli, noyé dans une débauche d’images d’archives et de— rec nstitutions de scénes atroces sur fond d’une usique détestable, le spectateur déclare forfait. Les sanglants de FUNNY GAMES de I’Autrichien Michael Haneke (Benny’s Video, 71 fragments d’une chronologie du hasard), ou une famille bourgeoise, en vi égiature de luxe, est prise en otage, torturée puis massacrée ay isi des oeufs, ont laissé la critique perplexe et rebuté le public. Le message de Haneke, «déstabiliser le spectateur» pour le rendre de nouveau sensible a la violence, n’a pas passé. Autre registre pour l’acteur Gary Oldman, le méchant du CINQUIEME ELEMENT, qui nous offrait NIL BY MOUTH (NE PAS AVALER), son premier film en tant que réalisateur, produit par nul autre que Lue Besson. Sur fond blafard de la banlieue londonienne, se dessine la fresque sociale d'une classe ouvriére qui a sombré dans Valcoolisme et la drogue. Univers d’impuissance masculine qui ne sail s’exprimer que par la violence, verbale, physique. Portrait effarant des hommes, faibles, pitoyables. Un univers dans lequel quatre générations de femmes ont appris & survivre. Un film dur et authentique. Ames sensibles s’abstenir. Prix Winterprétation féminine bien mérité & Pactrice Kathy Burke. VERDICT DU JURY: VIVE L’ESPOIR, VIVE LA VIEt Rejetant la violence, Isabelle Adjani la présidente et les membres du Jury, ont couronné Pespoir, la quéte de amour, le sens de la vie. Un choix qui a Wailleurs, fait rarissime dans les annales du Festival, rallié tous les festivaliers. La Palme d’or est allée d deux films, UNAGI (L’ANGUILLE) du maitre japonais Shohei Lmamura et 4 LE GOOT DE LA CERISE de Vlranien Abbas — Kiarostami. L’ANGUILLE, une fable sur la solitude, la Tiberté et la recherche du bonheur, a pour héros un homme qui sort de prison. I avait tué sa femme prise en flagrant délit Pinfidélité, Hse fera coiffeur dans une petite ville avec, pour tout confident son anguille, seule compagne de ses huit années de prison. L’amour lui reviendra, mais 4 travers bien des méandres. Sur des infini par deux j jeunes gens __ ussi de la télévision - venus emprunter | images d’ une étonnante beauté, avec une galerie de personnages hauts- en couleurs, -ponctuée de come trés particuliére. Un bonheur. ~ Quant a dernier moment par les autorités iraniennes, c'est in extremis que le film LE GOUT DE LA CERISE et son réalisateur Abbas Kiarostami obtinrent leur visa de sortie. Longue méditation sur le suicide, d’une intensité saisissante, cette oeuvre nous fait partici per & la lente traversée du désert d’un héros qul, désespéré, s'est condamné & mourir. Interminable trajet en quéte d’un fossoyeur. Personne ne veut Paider. Impossible d’acheter sa mort. Quant enfin un vieil homme accepte le marché, la vie aura raison du désespoir. Une oeuvre graye et belle. Pour l’Egyptien Youssef Chahine, le Jury a créé le Prix du cinquantiéme anniversaire attribué a Vensemble de son oeuvre. Un Prix qui ne surprit ‘personne. Son film DESTIN, une magnifique dénonciation de la manipulation du Coran par les intégristes, nous livre, dans un déploiement & grand spectacle, un vibrant plaidoyer pour la tolérance. C’est & notre réalisateur Atom Egoyan que le Grand Prix a été attribué pour son remarquable THE SWEET HEREAFTER (DE BEAUX LENDE- MAINS). En couronnant cette oeuvre, le Jury a démontré une fois de plus sa détermination. a encourager un cinéma rigoureux et porteur d’espoir. Déroutant et fascinant, comme ses films précédent DE BEAUX LENDEMAINS, d’aprés le roman de Russell Banks, oppose | un avocat de la grande ville & Remise en question du réle du_pére. Prix du Jury Internationale ainsi que le Oecuménique. Beau triple. Quant aux autres films canadiens, COSMOS et KISSED, présentés & la prestigieuse Quinzaine des réalisateurs, ils ont été fort bien recus. KISSED, en particulier, qui a eu les honneurs de la critique dans le quotidien branché Libération et qui était représenté par toute l’équipe, la réalisatrice de Vancouver Lynne Stopkewich en téte. Efficace et discréte, la présence canadienne coordonnée par éléfilm Canada était fonctionnelle. Trés fréquenté, lieu de rencontre et centre de messages des Canadiens 4 Cannes, son stand situé dans le Pavillon du Marché du Film était bourdonnant d’activités. Nous avons fait nos adieux & Cannes mais son fabuleux cinquantiéme restera & jamais gravé dans nos mémoires. Trente lauréats de la Palme d’or sur scéne. Inoubliable spectacle du 11 mai 97. Stars 4 la centaine. Luxe, beauté et ... Triomphe du show-biz. Un Jury couronnant le cinéma d’espoir et de réflexion. La part de Part. Llymne 2 la vie. Beaucoup de bruit pour beaucoup. Merci. A Pannée prochaine. vaniié... JACQUELINE BRODIE NNOTRE CORRESPONDANTE A CANNES Les photos que nous vous offrons sont exclusives au Soleil de Colombie, grace aux bons offices de notre correspondante & Cannes, Mme Jacqueline Brodie. Nous Ven remercions vivement. ant & Pautre Palme d’or, les festivaliers ont bien failli ne pas la voir. Interdits de sortie jusqu’au Quels lendemains préparons-nous a nos enfants? Un puzzle a résoudre soi-méme. Cumulant les récompenses en ce 50e Festival, notre compatriote a également remporté, pour la seconde fois, le Prix de la Critique 50e FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM © CANNES du 7 au 18 mai 1997 Sélection Officielle PALMARES Films de ge métrage: Palme In ional - Cannes 1997- Exaequo <«UNAGI (L’Anguille) réalisé par Shohei IMAMURA et (le Goat de la cerise) réalisé par Abbas KIAROSTAMI Prix du Cinquantiéme - Cannes 1997: Pour l’ensemble de son oeuvre a: Youssef CHAHINE Grand Prix - Gannes 1997 : «The Sweet Hereafter» (De beaux lendemains) réalisé par Atom EGOYAN | ix d’interprétation inine - : a Kathy BURKE DANS