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2, Le Soleil de Colombie, Vendredi 17 Décembre 1976

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LE SPELL ve couomare

LESEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE
DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE

. Conseil d’administration
A. Piolat J. Baillaut N. Therrien

DIRECTEUR: André Piolat
REDACTEUR: Jean-Claude Arluison
MISE EN PAGE: Danielle Leclaire

PUBLIE PAR

LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE,

3213 rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3
Téléphone: 879-6924

Courrier de deuxiéme classe sous
le numéro d’enregistrement 0046

LES HEBDOS a ih DU CANADA
A ne - - i

RENE LEVESQUE ET “SON” CABINET

Il a suffi de quelques quarante-cing minutes, lars
de la présentation, par M. René Lévesque des divers
membres de son premier cabinet, pour constater que le
veritable chef du P.Q. est nul autre que I’ancien député

_et ministre libéral, et le principal architecte de ce
groupement nouveau.

Jusqu’au dernier instant, ce vendredi 26 novembre,
Von a réussi a garder un suspense considérable, et malgré
la meute de journalistes et gens des média, qui pullul-
laient autour des édifices gouvernementaux, le secret
a 6té observé par tous.

La présentation, par René Lévesque, d‘une formule
nouvelle, ou I’on trouve une sorte de comité supérieur,
pour s‘occuper des priorités, aura certes une valeur
essentielle. // ne faut oublier que malgré une longue
préparation, par les militants péquistes, la majorité de
ces personnages n’ont jamais travaillé, dans une équipe
gouvernementale au pouvoir. .

// convient de signaler 'importance de certains indi-
vidus que I’on a placé dans des pastes essentiels; par
exemple, Jacques Parizeau (Finances), J. Yvan Morin
(Education) recoivent une accolade de leur chef. D’au-
tres emplois Robert Burns (Reforme parlementaire),
Camille Laurin (Développement Culturel), Pierre Marois
(Développement Social), Bernard Landry (Developpe-
ment Economique) et Jacques Léonard(Aménagement)
confirment la grande importance des anciens militants

du Parti Québécois, dans des postes dont l’influence

sera considérable.

Quelques surprises ont cependant été notées, et le fait
qu‘un Jean Guy Cardinal, parlementaire expérimenté,
S‘est vu, pratiguement donné un emploi quelconque,
fera réfléchir g’autres personnages intéressés 4 se joindre
a ’équipe Péquiste. :

On a vu René Lévesque classer, dans des fonctions
particuliéres, des gens tels que Jacques Couture (Travail),
et Guy Joron (Energie) ainsi que Marcel Léger, (Envi-
ronnement). I! faudra a4 ces gens un doigté trés particu-
lier; l'on peut s‘attendre, de la part de certains groupe-
ments, une tolérance momentanée vis-a-vis de ces nou-
veaux titulaires. Par ailleurs, nous ne croyons pas qu’un
Louis Laberge acceptera pendant des mois dattendre
que Couture se familiarise avec les questions syndicales,
avant d’exiger que le nauveau ministre du travail lui
accorde les exigences promises, durant la campagne
électorale. 4

/| faut se rappeler que contrairement @ un Maurice
Duplessis, le chef du Parti Québécois, s‘est abstenu de
se choisir un ministére; il circulera entre les’ divers
groupes, et surveillera l’opération générale.

Parmi les nominations, il faut signaler celles de Denis
Lazure (Affaires Sociales), de Louis O'Neill. (Affaires
Culturelles), Rodrigue Tremblay (Industrie et Commer-
ce), Guy Tardif (Affaires Municipales) et Marc André
Bédard (Justice). Et il convient de mentionner que d’au-
tres personnalités ont obtenu des postes importants;
Jean Garon (Agriculture), Lucien Lessard (Transport),
Yves Bérubé  ( Richesses naturelles), Yves Duhaime
(Tourisme), Denis de Belleval (Trésorerie). Clément
Richard, Speaker 4 I’Assemblée Nationale, aura donc
une téche particuliére, quand tous ces personnages vou-
dront prendre la parole en méme temps, pour proposer
tel ou tel projet. I! lui faudra une souplesse particuliére
et une fermeté paternelle vis-a-vis de certains nouveaux
parlementaires dont l’expérience est pratiquement nulle,

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EDITORIAL _

Un sujet bralant: le Québec

Depuis le 15 novembre, la province de Québec demeure au premier plan de Yactualité.
Quelles qu’aient été les réactions qui ont été provoquées par ces résultats inattendus, tous se
sont accordés pour attribuer a ces élections un caractére historique: c’est un tournant dans
Vhistoire du Québec.

Les réactions ont été si variées qu’elles se sont situées non seulement aux extrémes, mais
également au milieu, oui, certaines déclarations ont été modérées, ce qui doit étre apprécié a sa
juste valeur.

Tellement de déclarations ont été faites, tant d’opinions exprimées.que I’on pourrait en faire
un livre. Certaines sont diamétralement opposées. Par exemple, selon le Ministre fédéral des
Affaires du Consommateur, M. Anthony Abbott, si le Québec devenait indépendant, ce serait
pour lui une catastrophe économique, cette province étant une fle au milieu d’un océan de 250
millions d’anglophones. Mais, d’autre part, un économiste américain a déclaré qu’un Québec

-indépendant pourrait survivre sans recontrer de difficultés insurmontables. Alors, qui doit-on

croire?

Aucune personnalité n’a certainement pu résister a la tentation de faire une déclaration sur le
sujet. C’est ainsi que le Chef du Parti Conservateur, M. Joe Clark, a déclaré qu'il sera un ennemi
acharné du Parti Québécois si celui-ci s’engage sur la voie du séparatisme, mais qu'il en sera Yallié
s'il travaille pour I'amélioration de la condition sociale et économique des citoyens québécois. A la
suite de quoi, le Ministre de la Justice, M. Ron Basford, a exprimé l’opinion que M. Joe Clark
tente de profiter politiquement de I’élection du Parti Québécois. M. Basford-a déclaré que le
séparatisme potentiel du Québec est une question de loin plus importante qu'un esprit de
sectarisme, tel que celui dont font preuve M. Clark et les Conservateurs du Québec. __

La grande majorité des opinions exprimées ont été empreintes du sérieux requis par
importance et méme la gravité de la question pour l'avenir du Canada. Toutefois, certaines
opinions ont été d’une nature différente. M. Vander Zalm, le Ministre des Ressources Humaines
de la Colombie-Britannique a tenu sur le sujet des propos que le Premier Ministre, M. Bill
Bennett a qualifié de “colorés”. M. Vander Zalm a déclaré que les résultats du 15 novembre ne
l'empécheront pas de dormir. Mais il a mis ]’accent sur l’importance vitale que la séparation
éventuelle du Québec aurait sur les boftes de corn-flakes qui ne seraient plus bilingues...
Rappelons-le, M. Vander Zalm est Ministre des... Ressources humaines.

Pendant trop longtemps, le Québec a été royalement ignoré par les autres provinces; les
temps ont changé: le 15 novembre, neuf provinces ont découvert l’existence d'une dixiéme. La
politique de I'autruche leur est devenue impossible. - Jean-Claude ARLUISON

Monsieur,

Nos lecteurs nous écrivent

de la Colombie-Britannique ne pour faire oublier au Canada tout

Je viens de prendre connais-

-sance de votre éditorial dans

“Le Soleil de Colombie”. Je ne
suis pas en connaissance de
cause, voir ot sont publiés ces
livres. Mais je peux vous assurer
que si le ministére de |’éducation

fait pas attention a l'enseigne-
ment du francais en Colombie-
Britannique, le gouvernement

fédéral s’infiltrera dans l’éduca-

tion de la langue seconde en
Colombie-Britannique et il ira
chercher des bouquins d’ensei-

gnement secondaire outre-mer_

au point de vue gouvernemental. |! sera certes aidé par
un jeune et enthousiaste débateur, placé de fagon tres
appropriée, au Ministére de la Jeunesse, des Loisirs et
des Sports, Claude Charron. Enfin, et non la moindre,
quand ces personnages auront des problémes, ils pour-
ront toujours s’adresser 4 la populaire commentatrice,

aux Affaires des Consommateurs, en décidant “d’appeler

Lise’ qui sera secondée, comme la majorité des nou-
veaux ministres, d’adjoints expérimentés. Bref, des no-
minations intéressantes, un programme prometteur,
mais pour les citoyens de la Belle Province, il faut se
rappeler le mot d’ordre de René Lévesque, c’est lui-
méme qui nous disait qu’il faut donner la chance aux

coureurs. .. MARC PILON

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PE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE LA

entier qu'il y a un probléme
constitutionnel.
Je peux vous assurer que

depuis dix ans au Québec le

systéme d’éducation s'est beau-
coup amélioré et que dans le
programme de frangais au secon-
daire, il y a d’excellents bouquins
et méme au niveau universitaire.
Ces bouquins sont publiés au
G1ébec.

Je trouve complétement ridi-

cule le fait d’aller chercher des -

bouquins pour l’enseignement du
francais au Canada dans un autre
pays. Je crois que l’exemple que
vous mentionnez dans votre édi-
torial nous fait passer (Canadiens
francais) pour des immigrants
dans une province canadienne.

D’une personne scandalisée

d’un tel état de fait.
Bien votre,

Pierre CARON
Prince George, C.B.

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