2 - Le Soten dE CotomBie, VENDREDI 27 aodt 1993 —NforRMATION Le fantéme et les squelettes Le mercredi 18 aofit 1993, a langle de la rue Willow et de la 16éme avenue, 1’ancien Centre culturel francophone a rendu |’ ame. charcuté par de voraces piichcares mécaniques, qui, en quelque sorte, ont rendu ce coin de rue a sa destinée premiére. A l’origine onn’y fabriquait des saucisses. A l’avenir, il deviendra p&té de maisons. Quelle fin regrettable pour un lieu, qui, au cours du dernier quart de siécle, échappant a son banal destin, était devenu pour un temps, oasis culturelle ot sous de multiples formes, fleurissait le frangais. La Fédération avait rendu la vie a la vieille batisse délabrée en y installant ses bureaux a |’étage supérieur, alors que le rez-de- chaussée était alloué aux activités culturelles. Ce fut, selon les dires d’un vieux fantéme, rencontré sur le lieu alors qu’ il pliait linceul, le début d’une époque fantastique parsemée de succés, de larmes, de cris de joie et de déceptions, de luttes sournoises, de squelettes embarrassants et de rencontres merveilleuses dans!’ amitiéet]’amour des arts et des spectacles. C’est de “Chez Rita”, café- rencontre qu’est partie |’aventure. La culture prenait naissance dans un élixir a base de houblon et les réves d’un essor de la culture franco- colombienne se dessinait en volutes de la fumée d’une herbe au pouvoir magique. De volutes en volutes, les responsables s’envolérent vers le soleil au lendemain d’une St-Jean- Baptiste pluvieuse, laissant derriére eux un vieux divan défoncé, du coke et des saucisses (toujours les saucisses) dans plusieurs recoins du batiment - ainsi que des dettes. Une nouvelle équipe se mit 4 Pouvrage, composée de fous et de sages, de bénévoles et d’ouvriers enthousiastes pas trop payés, dirigés par un conseil franco- multiculturel dontlesmembres venus d’un peu partout, partageaient avec ceux etcelles de Vancouver, l’amour de la langue de Moliére et de Gilles Vigneault. Le centre devint fourmiliére, on y venait de partout, jeunes et vieux, écoliers et professeurs, y apprendre le francais, la courte- pointe et le court-bouillon, le macramé et la poterie. Des artistes y faisaient leur premiére arme, il y eut une bibliothéque et une librairie, des expositions de peinture et de photographie, du cinéma, des - festivals et l’on refusait du monde au café-croissant concert du dimanche, au grand émoi d’une fonctionnaire fédérale rejetant l’idée d’un passe-temps populaire, qui, selonlesnormes de!’ adminis-tration ne faisait aucunement partie de la culture frangaise du Canada. On devait cependant compter avec les forces négatives qui de temps a autre montraient leurs tétes grimacantes. Les artisans de la culture devaient alors construire la truelle dans une main, tandis que de LP autre ils maniaient l’épée pour faire face aux défaitistes malicieux. Ceux qui regrettaient Rita. Celles qui demeuraient indifférentes. Ceux qui ne s’impliquaient dans rien en en voulant davantage. Celles qui critiquaient tout et ne faisaient rien. Ceux qui venaient dérober la - culture aux heures de fermeture pour l’emmener en prison. . Celles pour qui on était trop’ frangais ou trop québécois. Ceux pour qui c’était culture de luxe. Celles pour qui on en faisait trop. : Ceux pour qui il n’y en avait jamais assez. - Celles qui d’Ottawa ordonnait des enquétes quand tout marchait bien. - Ceux quiplustard étoufférent LP affaire quand rien n’allait plus. Celles et ceux qui se mélant de culture se noyaient dans des Pacifétes cofiteuses au lieu de soutenir ce qui existait de valable. Ceux et celles qui finalement se lancérent en cabale pour changer les régles du jeu, les heures d’ouverture, les participants et les serrures. Bon nombre sont partis se faire oublier sous d’autres cieux, d’autres sont encore parmi nous. Espérons qu’ils se soient réformés, ayant appris que dans la francophonie comme dans la vie, il faut savoir tirer legon des succés et des erreurs du passé si 1’on doit construire dans!’ allégresse un avenir culturel florissant en dépit de ceux et de celles qui... A suivre au 1551 ouest de ja Mercredi.18 aoat,15h40, Les derniers instants. 7éme avenue ol notre ami fantéme a élu résidence au nouveau. centre culturel qu’il trouve déja trop petit. Une bonne nouvelle pour finir : il a abandonné les squelettes dans les décombres sur la 16éme. Tout peu donc repartir 4zéro autour d’un café- croissant. Jacques Baillaut ALENA: une entente est conclue L’ALENA avance. Deux accords paralléles ont été signés entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada en matlére d’environnement et de travail. Ottawa - C’estunaccordde _ sur le travail et sur 1’environnement, demiére heure qui a été signé entre _ il s’expose rait 4 des amendes qui leministreduCommerceextérieurdu _seraient versées dans des fonds Canada, Tom Hockin, lereprésentant spéciaux,]’un pour!’ environnement, au Commerce des Etats-Unis, |’autre pour le travail. Au Canada, Mickey Kantor, et le secrétaire au Commerce, et au Développement industriel du Mexique, Jaime Serra Puche. Tom Hockin a loué 1’entente des deux accords paralléles de Accord du libre-échange nord- américain (ALENA) qui n’imposera pas de sanctions au Canada. Qualifiée d’historique par le ministre du Commerce extérieur, cette entente dans les domaines de Venvironnement et du travail met fin .4 plusieurs mois de négociations - entre les trois pays. “Ces accords nous donnent - 'assurance que les trois partenaires de |'ALENA veilleront a l’applica- tion de leurs lois sur l’environ- zement et le travail, de maniére yu ‘aucun pays ne puisse obtenir un tvantage concurrentiel qui soit njuste”’, a déclaré M. Hockin. Laclefdusuccés del’entente, ‘elon M. Hockin, repose “sur les nécanismes d ‘application efficaces les deux nouveaux accords sans »0ur autant ériger de nouvelles \arriéres au commerce.” Dans le cas ot le Canada ne espectait pas les lois de l’entente A ee les amendes seront imposées par les tribunaux intemes. Les Etats-Unis etle Mexique, eux, se verront infliger des sanctions commerciales o ou des droits de douane. Avec l’entente des deux accords paralléles, le commercial reconnait l’inter- dépendance de |’environnement et de Il’économie et traite explicitement des problémes environnementaux.” De son cété, le ministre désigné aux Ressources humaines et du Travail, Bernard Valcourt, a affirmé que l’accord sur le travail “nous assurera de nouveaux marchés d’exportation et facilitera la coopération a l’égard des questions liées au travail en Amérique du Nord. Il vient également définir les régles du jeu Canada compte mettre sur pieds deux commissions, 1’une pour |’environnement et]’autre pour le travail. Dans les deux cas, on souhaite pouvoir élaborer des plans de travail mettanten relief des points fonda- mentaux des deux domaines. Le ministre de 1’Environnement, Pierre H. Vincent, avoue que “/’ALENA lui-méme_constitue d’ailleurs un précé- dent dans le domaine de la coopération environnementale ; pour la premiere fois, en effet, un accord —_—— pour améliorer les chances qu’ont les Canadiens et les Canadiennes de soutenir la concurrence dans ‘V’économie mondiale.” Le chef libéral Jean Chrétien a manifesté de 1’inqui¢tude concemant |’entente des accords paralléles de l’ ALENA “ne tenant pas compte des besoins du Canada, notamment en matiére de définition des. subventions, .de code antidumping, de mécanisme de réglement des différends et de protection des ressources énergétiques du Canada. Bien que nous notions avec plaisir une amélioration au chapitre des normes en matiere d environnement et de conditions de travail, je souligne que, dans I’intérét du Canada, !’accord doit étre amélioré.” APF Président-directeur Rédacteur en chef : Frédéric Lenoir Journaliste-photographe : Infographisme : Suzanne Bélanger Correspondant national : Collaborateurs : Claudine Lavailée, Collaborateurs Arts et spectacles : Marie Michaud, Ventes : Jean-Yves Bergeron L'ab nent +: Jacques Baillaut Le Soleil Le seul ane en frangais @ l'ouest des Roches "SANS PEUR NI FAVEUR" Administration et gestion : No® jie Mathis Pierre Longnus Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Marielle Croft, Catherine Lannoy Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Mare Fournier, Yvan Brunet, Claire Bédat, Louis Anctil Ouverture du Journal : 9h a 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, C.-B., V6A 2W3. Tél : (604) 683-7092 ou 683-6487. 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