6, Le Soleil de Colombie, 5 Juillet 1974 LES FRANGCO-COLOMBIENS ET LEUR SURVIE ENQUETE EFFECTUEE PAR LE PROFESSEUR BERNARD SAINT-JACQUES DE L’UNIVERSITE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Cette petite recherche avait d’abord pour but de savoir comment et pourquoi les jeu- nes Franco-Colombiens a- bandonnent ‘‘la langue de leurs parents’’. Les ques- tions ont été rédigées en rapport avec cette hypothé- se, mais l’enquéte devait aussi permettre de tracer le profil sociolinguistique des deux derniéres générations de Franco-Colombiens. Outre l’origine sociale des personnes interrogées, elle visait A connaftre les modes de transmission de la langue maternelle, l’effort dispensé pour maintenir la tradition linguistique et la valorisa- tion quiy est attachée. C’est de cette partie dont il’ sera question dans le présent compte-rendu. Pour mener 4 bien un tel projet, il a d’abord fallu procéder 4 un échantillonna- . ge représentatif de la popu- lation. Comme iln’existe pas de recensement nominal de l’ensemble de la communau- te franco-colombienne, il s’est avéré nécessaire de trouver une méthode confor- me aux données existantes. C’est ainsi qu’au ‘*Plan Maillardville”, ot Noél. de Tilly et Roger Albert vien- nent de terminer-une étude sur l’aménagement urbain de cette enclave de Coquitlam, j'ai eu accés aux registres dont ils disposaient. Avec ses 4,000 (?) Canadiens- Frangais, Maillardville ren- ferme la plus ancienne etla plus forte concentration d’o- rigine francophone en Co- lombie. A la Fédération des Franco-Colombiens, d’autre part, un organisme qui ras- semble, sur une base volon- taire, les institutions, les associations et les individus de la ‘‘francophonie colom- bienne’’, j’ai pu bénéficier d’autres registres, bien qu’ incomplets. L’enquéte a donc débuté a Maillardville. Elle eut tdt fait de conduire 4 la cons- tatation suivante: s’il était possible d’y constituer le profil d’une premiére géné- ration de Canadiens-Fran- gais en Colombie, il fallait se rendre 4 l’évidence que celle de Maillardville était composée, sauf exception, de familles originsires des trois provinces des Prai- ries. Dés lors, il a paru utile d’ouvrir une autre catégorie afin de distinguer. celles-ci des autres familles de la premiére génération, venue de l’Est canadien ou d ’au- tres Etats. Les listes de la Fédération des Franco-Co- lombiens, ont permis de re- tracer ces derniéres dans le Vancouver métropolitain et de compléter 1’enquéte commencée A Maillardville auprés des familles de la deuxiéme génération. Nous avons donctrois grou- pes distincts, répartis se- lon deux générations. Quand les parents originaires de l’Est (groupe A) ou des Prai- ries (groupe B) ont des en- fants nés en Colombie, le groupe appartient 4 la pre- miére génération; quand parents et enfants sont nés en Colombie, ils font partie de la deuxiéme (groupe C). 34 questionnaires oraux ont été complétés, soit 10 par le groupe A, 14 par le groupe B, plus accessible, et 10 autres par le groupe C. La nette différenciation des POURCENTAGE DE L’USAGE DU FRANCAIS ET DE L’ANGLAIS PAR LES PARENTS A moy- B C Moy- Est ENNE ColombieRNNE ; AB Prairies SITUATIONS h % os. 2 ; (>: ¥.-37,5.: 47.8. 58,0- .28,0:. 41,2 ENSEMBLE _) : (AS 62503 0262.5 42,0. 72,0. 0658 AU.TRAVAIL: -¢> .F.. 1,7 550-956 10 4,1 ) (